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Commentaire: Manifeste Du Parti Communiste de Marx

Publié le 08/11/2012

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marx

Il semble que le premier chapitre « Bourgeois et prolétaire « soit le plus important, car il pose l’analyse de l’histoire dont découlent les thèses communistes. Il critique la division entre prolétaires et bourgeois. Une idée essentielle du manifeste exprimé dés le début est que « l’histoire de toute société jusqu’à nos jours est l’histoire de luttes de classes « Durant notre histoire, de nombreuses classes sociales se sont opposées: homme libre/Esclave, baron/serf, ou plus généralement oppresseur/opprimé. !!!!!!!!!Ce chapitre rendcontemporaines au manifeste, en expliquant (dans le but de démontrer) leur naissance et leur réalité. Pour Marx, les moyens de production et d’échanges sont la base sur laquelle est née et a grandi la bourgeoisie. C’est en remplaçant les anciens moyens de production par la libre concurrence qu’une constitution sociale et politique nouvelle est apparue, avec pour conséquence la suprématie de la classe bourgeoise. Ensuite, on voit que lorsque deux classes s’opposent, une lutte continue se met en place sous diverses formes. Son issue est la « transformation révolutionnaire ou la disparition des deux classes «. Le Manifeste prône donc en réponse à la logique de concurrence, une union révolutionnaire par l’association, qui ne peut se faire que par une prise de conscience éclairée d’appartenance à une même classe et donc à une force politique potentielle. Par cette action, la victoire du prolétariat sur les rapports
de production bourgeois peut alors être rendue inévitable. Le deuxième chapitre du Manifeste analyse la position des communistes dans cette lutte de classes et observe ce que doit être leur engagement historique et presque moral. Le manifeste prête aux communistes une vocation de soutien voire de moteur vis-à-vis des autres partis ouvriers. Le capital est décrit comme étant une puissance sociale, issue de l’activité de nombreuses personnes : ce n’est pas une puissance personnelle, et les communistes trouvent donc légitime que le capital soit transformé en propriété commune, permettant alors l’abolition de l’antagonisme des classes. Le Manifeste rend bien compte que les communistes souhaitent abolir l’exploitation de l’homme par l’homme ; ainsi leur tâche est donc d’aider à la prise de conscience de ce que les prolétaires sont, c’est à dire leur conscience de classe, et de soutenir le combat du communisme qui a pour but « d’ôter au capital le pouvoir d’asservir le travail d’autrui à l’aide de cette appropriation «. Le troisième chapitre   se veut différent dans la mesure où il propose une critique de diverses théories socialistes, philanthropique et utopistes, qui imaginent pouvoir résoudre la question sociale sans envisager la lutte des travailleurs et sans remettre en question le capital. Ce chapitre ne se contente donc pas de faire un inventaire des différents enjeux propres à chaque parti socialiste, mais il s’efforce de
montrer en quoi leurs théories, malgré ce qu’elles apportent, conservent une structure de société amenant à l’antagonisme des classes. Pour résumer, d’un côté Marx et Engels reconnaissent l’apport des critiques de ces partis vis-à-vis de la société, puis de l’autre ils rendent compte des points négatifs de celles-ci et de leur limites. Ils montrent que ces partis cherchent plus à réformer qu’à révolutionner. Le quatrième chapitre, brève conclusion du contenu du Manifeste, résume la motivation et les moyens dont dispose la classe prolétarienne pour son émancipation. Les communistes affirment aussi leur volonté de faire passer leurs idées coûte que coûte, en organisant un mouvement révolutionnaire, qui agira par la violence s’il le faut Ils n’ont peur de rien ni personne, parce que, comme l’ont écrit Marx et Engels au chapitre 2, les prolétaires, et par conséquent les communistes qui les représentent, n’ont rien à perdre, mais au contraire tout à conquérir. « Les prolétaires n’ont rien à perdre que leurs chaînes. Ils ont un monde à gagner. «. L’union reste le mot d’ordre pour toute victoire des prolétaires sur la classe bourgeoise dominante et dans l’objectif d’un renversement violent de tout l’ordre social passé. Comme le disent Marx et Engels : « Prolétaires de tous les pays, unissez-vous ! «. COMMENTAIRE PERSONNEL Il est légitime de se demander si le Manifeste du parti communiste a qu’un simple intérêt historique, sans aucune
application pratique ? Un tel texte est-il d’actualité aujourd’hui ? Plus exactement, les ambitions et les objectifs que pose le Manifeste sont-elles toujours d’actualité ? On est aussi en droit de se demander si le constat qu’il pose concernant l’antagonisme des classes peut-être fait aujourd’hui ? De toute évidence, il semble que le Manifeste du Parti Communiste est au contraire, plus actuel aujourd'hui que lors de sa parution en 1847. Un exemple: à l'époque où Marx et Engels rédigent leur ouvrage, le capitalisme des grands monopoles était encore loin d'être réalisé. Malgré cela, ils expliquent comment la 'libre entreprise' et la compétition aboutissent inévitablement à la concentration de capital et à la monopolisation des forces de production. Les OPA, les inégalités Nord/Sud et l’incontestable inégalité de répartition des richesses au sein des Etats (où bien souvent, moins de 10% de la population, c’est à dire des familles riches, détiennent la majorité des actions financières, et donc des moyens économiques d’échange et de production) sont là pour en témoigner. On peut prendre un exemple plus concret comme le cas des Etats-Unis, où 500 grands monopoles contrôlaient à eux seuls 92% de la totalité de la production en 1994. Dés lors, on ne peut donc que constater que le processus de concentration du capital prévu par Marx est un fait absolument indiscutable aujourd’hui. De même, si le terme de ‘globalisation de l’économie’ est nouveau
en soi, l’idée ne l’est pas : on voit déjà dans le manifeste comment le capitalisme tend à se développer en un système planétaire, l’analyse de Marx et Engels a donc là aussi connu une confirmation pratique contemporaine. Aujourd'hui personne ne peut nier la domination écrasante de l'économie mondiale. C'est l'aspect le plus décisif de l'époque que nous traversons: celle du marché mondial, de la politique mondiale, de la culture mondiale, de la diplomatie mondiale et aussi de la guerre mondiale. Marx et Engels rendent très bien compte de cet internationalisme des travailleurs, en expliquant comment la création de l’état national conduit inévitablement à un système commercial international. Sous le capitalisme, le développement important des forces productives ne peut se contenir dans les limites étroites de l’état national. Marx avait déjà prédit que toutes les puissances capitalistes, même les plus grandes, se voient obligées de participer toujours d’avantage au marché mondial. En plus de cette étonnante réalité ‘prophétique’ du texte, on peut constater que bon nombre des enjeux posés par le manifeste sont toujours d’actualité dans le sens où non seulement ils posent toujours problèmes, mais sont même parfois centraux dans les politiques actuelles, et même non-communistes. Ainsi, on peut dénombrer parmi ces thèmes l’égalité homme/femme : si l’émancipation de la femme est une réalité, l’égalité en droit et en fait des hommes et
des femmes est loin d’être idéale selon les différents états ; mais également la non discrimination en général (ethnique, nationale et d’âge). Nous allons maintenant se pencher sur une des questions essentielle du Manifeste : l’antagonisme de classes, et la lutte nécessaire qui en découle dans le texte, est-il observable aujourd’hui ? Il me paraît assez évident que oui, malgré la différence flagrante de situation (systèmes de communication, expérience des deux guerres mondiales, chute du bloc communiste   : on a vu que l’évolution du capital continue de concentrer encore les richesses, les actions, les moyens de productions et on pourrait aussi dire les pouvoirs de décision entre les mains d’une minorité, que ce soit en les Etats et au sein de ceux-ci. La néo-bourgeoisie serait donc constituée principalement des grands actionnaires. De plus, le caractère instable de la bourgeoisie telle qu’elle est décrite dans le manifeste, et donc le changement permanent de cette classe, rend bien compte de son évolution au fur et à mesure que le libéralisme est devenu une valeur économique commune à la plupart des Etats, et si l’on ajoute les goût pour la ‘mobilité’ et la ‘flexibilité’ en matière d’emploi des entreprises, l’analyse que fait le manifeste semble bien d’actualité. Cependant, la conscience du prolétariat d’appartenir à une même classe paraît plus difficile à observer : D’une part, car le manifeste tel qu’il est écrit peut-être dur à assimiler
pour le ‘prolétaire’ contemporain, comme la caissière de supermarché, d’autant plus que le vocabulaire essentiel tel que le terme ‘bourgeois’ a perdu de son sens par rapport à l’époque du manifeste : on dirait plutôt aujourd’hui ‘patron’. Mais il s’agit surtout du fait que, si le rapport exploiteur/exploité peut-être révélé, le passage de l’importance du nombre d’ouvriers dans le secteur industriel à un plus grand nombre de ‘prolétaires’ dans le milieu des services rend plus difficile le regroupement (syndical, par exemple) et la conscience d’avoir des intérêts communs, peut-être en raison de la concurrence entre les personnes et les secteurs. Dans l’hypothèse où la thèse marxiste constitue un bien pour les prolétaires et où elle peut aboutir, la nécessité d’appel à la prise de conscience est donc encore plus nécessaire aujourd’hui. Enfin, C’est le message d’union, cet appel confiant de lutte contre les inégalités de genre ou de classe, qui a une portée universelle* et quasiment atemporelle : c’est à mon avis principalement cette dimension, essentielle, du texte qui lui prête toute son actualité, et donne l’espoir d’un vivre ensemble dans la solidarité et l’entraide mutuelle, sans que la liberté de l’individu ne soit remise en cause.

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