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Commentaire Sur "Les Colchiques D'Apollinaire"

Publié le 20/07/2010

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apollinaire
- Colchique : petite fleur violâtre, poison - 12 syllabes, 12 syllabes, 6 syllabes, 12 syllabes, - « Colchique couleur « : allitération en « k « - « Y fleurit « : enjambement que l’on pourrait qualifier de rejet (car seulement deux mots) - On peut également lire « Y fleurit tes yeux «. « Tes yeux « sont soit COD de « y fleurit « soit le sujet de « sont « ( équivoque - Vers 5 : soit 12 soit 13 syllabes : dépend de la synérèse (2) ou la diérèse (1). - Vers 6 : 12, 13 ou 14 syllabes - Vers 9 : 14 syllabes - Vers 10 : 13 syllabes - Vers 11 : 13, 14 ou 15 (séparation entre « filles « et « et «) - Vers 13 : 12 (synérèse) ou 13 (diérèse) - Vers 14 : 13 syllabes - Vers 15 :12 syllabes  L’auteur utilise beaucoup de mètres impaires (13, 15). Les strophes sont irrégulières (7, 5, 3) ( amenuisement dans la longueur des strophes  Idée de plan :  I) Une célébration paradoxale de la femme aimée  Le poème s’inscrit dans la tradition lyrique amoureuse en célébrant la femme aimée. A) Assimilation à une fleur - Comme dans tous les poèmes d’amour lyrique, un « je « s’adresse à un « tu « : système énonciatif caractéristique du lyrisme : « Je « présent au v.7 « ma vie « ; le « tu « dans « tes yeux « au v.5, 7 - Le poète célèbre la beauté de la femme en la comparant à une fleur : v.4 : « le colchique couleur de cerne et de lilas « ; la fleur est comparée à une couleur de cerne (=cerne des yeux) ( personnification en femme v.5 : « Tes yeux sont comme cette fleur là « : la femme est comparée à la fleur ( le poète renverse l’image v.11 : « Les colchiques qui sont comme des mère filles de leur filles et sont couleur de tes paupières « : à nouveau renverse l’image v.12 : « Qui battent comme les fleurs battent au vent dément « : les yeux (paupières) comparée à une fleur ( encore, renverse  ( Il reprend un des procédés favoris de Ronsard, qui assimile toujours la femme à une fleur, selon un système de renversement des images. Il renforce encore l’assimilation par l’équivoque employé dans l’enjambement v.4 et 5. Si on lit « tes yeux « comme COD de « fleurit «, les yeux de la femme semblent une espèce végétale comme le colchique.  B) Le poison  - Cependant, l’éloge de la beauté de la femme est paradoxale, puisque la fleur à laquelle est comparée la femme à l’air « maléfique «, à cause de son pouvoir d’empoisonnement. Le colchique serait une fleur qui viendrait de Colchide (région en Turquie aujourd’hui), qui dans la mythologie grecque est la terre d’où Médée / Jason est originaire. « Cloison d’or « : objet sacré pour le peuple de Jason. Médée trahit son peuple en décrochant la cloison et en s’enfuyant avec lui. Jason et Médée se marient, il la trompe, elle tue leurs enfants à l’aide d’un poison ( dépit amoureux. On appelle cette fleur du nom de cette terre, qui est la terre de Médée (ensorceleuse).  Apollinaire fait donc une référence explicite à cette femme « fatale «, exposant l’homme à un danger mortel.  - Le colchique est affecté dans ce poème de deux caractéristiques principales : • Sa couleur : violâtre (v.4 « lilas «, v.6 « violâtres «, v.4 et 6 « cerne «, v. 15 « mal fleuri «). Le suffixe « âtre « est péjoratif, et on retrouve cela dans « mal fleuri «. « Lila « semble positif mais le lila violet est connu pour dégager un parfum extrêmement puissant, entêtant comme un poison. D’autre part, cette couleur « cernes, paupières « évoque la maladie, et la fatigue. • Son poison : il est exprimé dès le v.1 à travers l’adjectif « vénéneux «. Ce pouvoir d’empoisonnement est souligné au syntagme au v.3 « lentement s’empoisonnent «. Au vers 3 par ailleurs, il est souligné par l’enjambement qu’a provoqué la coupure de l’alexandrin en 2, et donc le rejet du deuxième hémistiche au vers 3. L’adverbe « lentement «, à la fois pour son sens, sa longueur, ses sonorités ( assonance en « en « (voyelles nasales). La capacité de dispersion du poison, et donc sa puissance, est exprimée dans l’image des vers 10 et 11 « Il cueille les colchiques … « : les colchiques se reproduisent infiniment, ce qui évoque une contagion infinie.  ( Apollinaire reprend le topo de la femme-fleur, mais il le renouvelle en le renversant, puisque la femme est associée à une valeur négative.  II) Une déploration élégiaque sur la fin de l’amour  Comme tous les poèmes d’Apollinaire, ce poème est une lamentation sur l’amour malheureux (=une lamentation du mal aimé).  A) La valeur symbolique du cadre : - Le cadre est à la fois bucolique (= la nature idéalisée) et pittoresque (=couleur locale, image idéalisée et fausse d’une certaine région). Bucolique : le pré, les vaches, les fleurs. Les enfants qui jouent de l’harmonica, le berger qui chante, relève plutôt du pittoresque allemand, car en Allemagne la musique a une importance très grande. - Le cadre a également une valeur symbolique, puisque Apollinaire choisit de situer cette scène en automne, qui est traditionnellement la saison du temps qui passe et de la mort qui vient. A cet égard, les notations de couleurs servent à caractériser la couleur du colchique et celles de la femme aimée, mais aussi l’automne puisque le violet rappelle de loin l’aspect rougeâtre du piège automnal. Cette valeur symbolique de l’automne, associée au temps qui passe, est soulignée au v.14-15 par l’enjambement (« abandonnent pour toujours «) qui met en valeur « pour toujours « et, par ailleurs, par la proportion des strophes qui s’amenuisent au fil du texte (7, 5, 3)  B) La musique : Une musique d’accompagnement funèbre : - La scène décrite par Apollinaire est dominée par le mouvement du retour des vaches à l’étable, mais surtout par l’accompagnement musical qui entoure ce retour. Les références explicites à la musique se retrouvent au v.9-10 (« jouant de l’harmonica «) et 13 (« chante doucement «). Vers 10 : les enfants sont les premiers inventeurs de la musique. L’harmonica est connu pour les sons métalliques et aigres qu’il produit. Par ailleurs, la musique qu’ils produisent parait d’autant plus désagréable qu’elle s’accompagne au vers 8 du « fracas « que les enfants font. ( musique disharmonieuse. Enfin, l’allitération en « k « du vers 8-9 suggère l’impression désagréable produite par cette musique. Vers 13 : le chant du gardien semble affecté d’une valeur beaucoup plus positive (il chante pour calmer ses vaches). Mais d’une part, c’est un chant insidieux (=souterrain et qui a des buts « maléfiques «) par lequel il veut hypnotiser les vaches pour les calmer. - Fait référence au joueur de flûte d’Hamelin : la ville d’Hamelin est empestée de rats, ils font donc appel à un joueur de flûtes, ils lui promettent beaucoup d’argent. Cependant il n’est pas payé, alors pour se venger il joue un autre morceau, hypnotise des enfants et les fait mourir de noyade dans une rivière. - Musique funèbre : premièrement car c’est une musique qui pourrait imiter les pleurs du poète lyrique = le mal aimé. On pense à une musique qui serait l’inverse de la musique d’accompagnement d’un mariage, mais au contraire d’une musique d’enterrement ( mort du paysage en automne, mort de la liberté des vaches, mort de l’amour des deux amants qui sont entrain de se quitter  C) La séparation des deux amants et la souffrance amoureuse : Finalement, on comprend que le poème, par delà une scène pittoresque de retour des vaches à l’étable, raconte et décrit une séparation amoureuse : - Le poète fait référence aux yeux de la femme, et plus particulièrement à ses cernes et ses paupières, décrites comme « violettes « et « battant au vent «, pour suggérer la femme qui pleure (paupières qui battent) et qu’elle s’essuie les yeux (cernes violettes). - Le poète, de même qu’il assimile la femme à une fleur, il établit un rapprochement à plusieurs reprises entre lui et les vaches obligées de rentrer à l’étable. Ce parallèle, ce rapprochement est opéré dans la reprise au vers 7 du syntagme « lentement s’empoisonne « qui au vers 3 s’applique au vaches et au vers 7 à sa vie. Et, la comparaison des yeux de la femme avec le colchique souligne leur beauté d’une part et leur pouvoir maléfique d’empoisonnement d’autre part. Le poison dont les yeux de la femme sont remplis semble être l’infidélité qu’elle a porté au poète. - Si on pousse l’analogie jusqu’au bout, de même que les vaches protestent devant leur retour à l’étable en meuglant et en étant lentes (car elles seront privées de liberté), de même le poète se lamente parce que lui va retourner dans sa solitude, et l’hiver du sentiment. - De façon très originale, ce meuglement des vaches et conjointement la lamentation du poète sont mimés phonétiquement dans la troisième strophe par la répétition des voyelles nasales « gardien «, « chante «, « doucement «, « lente «, « meuglant «, « abandonne «, … - L’extrême irrégularité de la versification est mimétique du déséquilibre et du balancement des vaches. Ce déséquilibre pour le poète ( la souffrance, qui est le contraire de l’harmonie mentale. Cette bancalité des vers imite le mouvement des vaches. - Apollinaire pense au sens étymologique du mot « tragédie « chez les grecs, qui veut dire chez les grecs = la plainte du bouc  Conclusion : Ce poème est basé en partie sur l’exploitation du pittoresque, puisque son cadre est bucolique, champêtre (qui se passe dans les champs, dans les prés), et que les vaches semblent en être le motif central (du poème). Cependant, l’évocation du retour des vaches à l’étable à l’automne est pour le poète du développement de sa plainte amoureuse. Ce poème est similaire à la « Chanson du Mal aimé «. Cependant, ce poème sur les Colchiques est plus représentatif du pouvoir de transfiguration qu’opère l’art poétique d’Apollinaire, qui parvient à ennoblir un motif très concret et presque prosaïque (=motif prosaïque qu’il arrive à ennoblir ( les vaches).

apollinaire

« ( Apollinaire reprend le topo de la femme-fleur, mais il le renouvelle en le renversant, puisque la femme est associéeà une valeur négative. II) Une déploration élégiaque sur la fin de l'amour Comme tous les poèmes d'Apollinaire, ce poème est une lamentation sur l'amour malheureux (=une lamentation dumal aimé). A) La valeur symbolique du cadre :- Le cadre est à la fois bucolique (= la nature idéalisée) et pittoresque (=couleur locale, image idéalisée et faussed'une certaine région).

Bucolique : le pré, les vaches, les fleurs.

Les enfants qui jouent de l'harmonica, le berger quichante, relève plutôt du pittoresque allemand, car en Allemagne la musique a une importance très grande.- Le cadre a également une valeur symbolique, puisque Apollinaire choisit de situer cette scène en automne, qui esttraditionnellement la saison du temps qui passe et de la mort qui vient.

A cet égard, les notations de couleursservent à caractériser la couleur du colchique et celles de la femme aimée, mais aussi l'automne puisque le violetrappelle de loin l'aspect rougeâtre du piège automnal.

Cette valeur symbolique de l'automne, associée au temps quipasse, est soulignée au v.14-15 par l'enjambement (« abandonnent pour toujours ») qui met en valeur « pourtoujours » et, par ailleurs, par la proportion des strophes qui s'amenuisent au fil du texte (7, 5, 3) B) La musique :Une musique d'accompagnement funèbre :- La scène décrite par Apollinaire est dominée par le mouvement du retour des vaches à l'étable, mais surtout parl'accompagnement musical qui entoure ce retour.

Les références explicites à la musique se retrouvent au v.9-10(« jouant de l'harmonica ») et 13 (« chante doucement »).

Vers 10 : les enfants sont les premiers inventeurs de lamusique.

L'harmonica est connu pour les sons métalliques et aigres qu'il produit.

Par ailleurs, la musique qu'ilsproduisent parait d'autant plus désagréable qu'elle s'accompagne au vers 8 du « fracas » que les enfants font.

(musique disharmonieuse.

Enfin, l'allitération en « k » du vers 8-9 suggère l'impression désagréable produite par cettemusique.

Vers 13 : le chant du gardien semble affecté d'une valeur beaucoup plus positive (il chante pour calmerses vaches).

Mais d'une part, c'est un chant insidieux (=souterrain et qui a des buts « maléfiques ») par lequel ilveut hypnotiser les vaches pour les calmer.- Fait référence au joueur de flûte d'Hamelin : la ville d'Hamelin est empestée de rats, ils font donc appel à un joueurde flûtes, ils lui promettent beaucoup d'argent.

Cependant il n'est pas payé, alors pour se venger il joue un autremorceau, hypnotise des enfants et les fait mourir de noyade dans une rivière.- Musique funèbre : premièrement car c'est une musique qui pourrait imiter les pleurs du poète lyrique = le mal aimé.On pense à une musique qui serait l'inverse de la musique d'accompagnement d'un mariage, mais au contraire d'unemusique d'enterrement ( mort du paysage en automne, mort de la liberté des vaches, mort de l'amour des deuxamants qui sont entrain de se quitter C) La séparation des deux amants et la souffrance amoureuse :Finalement, on comprend que le poème, par delà une scène pittoresque de retour des vaches à l'étable, raconte etdécrit une séparation amoureuse :- Le poète fait référence aux yeux de la femme, et plus particulièrement à ses cernes et ses paupières, décritescomme « violettes » et « battant au vent », pour suggérer la femme qui pleure (paupières qui battent) et qu'elles'essuie les yeux (cernes violettes).- Le poète, de même qu'il assimile la femme à une fleur, il établit un rapprochement à plusieurs reprises entre lui etles vaches obligées de rentrer à l'étable.

Ce parallèle, ce rapprochement est opéré dans la reprise au vers 7 dusyntagme « lentement s'empoisonne » qui au vers 3 s'applique au vaches et au vers 7 à sa vie.

Et, la comparaisondes yeux de la femme avec le colchique souligne leur beauté d'une part et leur pouvoir maléfique d'empoisonnementd'autre part.

Le poison dont les yeux de la femme sont remplis semble être l'infidélité qu'elle a porté au poète.- Si on pousse l'analogie jusqu'au bout, de même que les vaches protestent devant leur retour à l'étable enmeuglant et en étant lentes (car elles seront privées de liberté), de même le poète se lamente parce que lui varetourner dans sa solitude, et l'hiver du sentiment.- De façon très originale, ce meuglement des vaches et conjointement la lamentation du poète sont mimésphonétiquement dans la troisième strophe par la répétition des voyelles nasales « gardien », « chante »,« doucement », « lente », « meuglant », « abandonne », …- L'extrême irrégularité de la versification est mimétique du déséquilibre et du balancement des vaches.

Cedéséquilibre pour le poète ( la souffrance, qui est le contraire de l'harmonie mentale.

Cette bancalité des vers imitele mouvement des vaches.- Apollinaire pense au sens étymologique du mot « tragédie » chez les grecs, qui veut dire chez les grecs = laplainte du bouc Conclusion : Ce poème est basé en partie sur l'exploitation du pittoresque, puisque son cadre est bucolique, champêtre (qui se passe dans les champs, dans les prés), et que les vaches semblent en être le motif central (dupoème).

Cependant, l'évocation du retour des vaches à l'étable à l'automne est pour le poète du développement desa plainte amoureuse.

Ce poème est similaire à la « Chanson du Mal aimé ».

Cependant, ce poème sur les Colchiquesest plus représentatif du pouvoir de transfiguration qu'opère l'art poétique d'Apollinaire, qui parvient à ennoblir unmotif très concret et presque prosaïque (=motif prosaïque qu'il arrive à ennoblir ( les vaches).. »

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