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congrès du PCUS, XXe

Publié le 04/04/2013

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1   PRÉSENTATION

congrès du PCUS, XXe, congrès du Parti communiste de l’Union soviétique (PCUS), qui s’est tenu à Moscou du 14 au 25 février 1956, dont l’esprit réformateur, axé sur le rapport Khrouchtchev, a constitué un événement de portée internationale. Rompant avec l’ère stalinienne, il a déterminé en grande partie l’entrée dans l’ère de la coexistence pacifique.

2   UN CONGRÈS DE RUPTURE AVEC LE STALINISME

Quand il succède à Staline, en septembre 1953, Khrouchtchev est décidé à s’en démarquer. Dans la perspective du XXe congrès, il initie une commission d’enquête sur Staline qui suscite aussitôt un débat au sommet du Parti communiste de l’Union soviétique (PCUS). Vorochilov, Kaganovitch et Molotov n’y sont pas favorables : ils craignent d’être tenus pour complices de la terreur stalinienne, ils invoquent les conséquences incalculables de la remise en cause de Staline, ils s’interrogent enfin sur le bénéfice d’une telle attitude pour l’Union soviétique.

Soutenu par Boulganine et sans doute par Malenkov, Khrouchtchev s’engage malgré tout dans la voie de la désacralisation en arguant du fait que les statuts du præsidium du Soviet suprême autorisent l’expression de toutes les tendances. Pour ceux qui sont tenus dans le secret de sa préparation, le XXe congrès s’annonce donc comme une rupture dans l’histoire d’une URSS marquée par l’intransigeance monolithique du stalinisme.

Du reste, conscient que son révisionnisme peut déstabiliser le monde communiste, Khrouchtchev ne donne lecture du rapport qu’à huis clos, dans la nuit du 24 au 25 février 1956 ; sa publication n’est pas prévue et il est réservé aux communistes d’Union soviétique. Mais des copies parviennent pourtant à l’étranger. Selon Khrouchtchev lui-même, dans ses Souvenirs (1971), ce serait la Pologne qui, en le remettant aux services de renseignements occidentaux, aurait permis sa diffusion dans le monde entier.

3   LE CONGRÈS MODIFIE L’ORDRE SOVIÉTIQUE ET MONDIAL

Les principales accusations du rapport Khrouchtchev touchent au « culte de la personnalité « (Staline était parfois assimilé à une divinité vivante) et à la répression (procès, purges, déportations, goulags, éliminations). Il remet en cause le dogme de l’intensification de la lutte des classes pendant la construction du socialisme. Il demande la répartition de la richesse sociale. Il promeut en outre les concepts de coexistence pacifique et d’« évitabilité « des guerres.

Au rapport succèdent les débats, au cœur desquels s’affirme l’acceptation de la diversité des voies socialistes. Il s’agit là aussi d’une rupture drastique avec la lutte contre l’antisoviétisme, qui avait notamment déterminé le schisme yougoslave de 1948. Peu après la dissolution du Kominform en avril 1956, la Yougoslavie est donc réhabilitée.

En Union soviétique même, le XXe congrès clôt la parenthèse de la répression systématique des traîtres de tous ordres, des dissidents aux apparatchiks soupçonnés de révisionnisme. Quelques réhabilitations et l’ouverture de camps soulignent le vœu khrouchtchévien de tourner la page du totalitarisme institué depuis 1934. En condamnant Staline, Khrouchtchev tente donc de mettre un terme à l’une des principales caractéristiques du socialisme soviétique : le recours systématique à la terreur et à la rhétorique du complot. Il brandit ainsi l’étendard de la déstalinisation — quoiqu’il n’ira pas au bout de ce qu’elle implique comme réformes.

Pour les démocraties populaires, la publication du rapport ouvre — en théorie — un espace de liberté. Sensibles au révisionnisme khrouchtchévien, Yougoslaves et Polonais espèrent en tirer parti quant à leur autonomie. En revanche, les dirigeants roumains, tchécoslovaques, hongrois, bulgares, albanais et est-allemands jugent le rapport trop dangereux pour l’ordre public et le tiennent secret.

Au plan international enfin, le XXe congrès fait l’effet d’une bombe. En inaugurant la théorie de la coexistence pacifique, il permet à la guerre froide de prendre un tour moins oppressant — du moins jusqu’à la crise des fusées (1962) et la démission de Khrouchtchev (1964).

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