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corps francs

Publié le 21/02/2013

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corps francs (en allemand, Freikorps), groupement de volontaires constitué pour des objectifs militaires déterminés en Allemagne, la protection des frontières du Reich à l’est et la lutte contre les communistes à l’intérieur du pays.

Le corps franc de Lützen, constitué de recrues volontaires non prussiennes, s’est rendu célèbre durant la guerre de libération prussienne (1813-1814) contre Napoléon Ier. Ses couleurs, noir, rouge et or, ont été prises comme symbole du mouvement allemand pour l’unification et la liberté, constituant le point de départ des corporations d’étudiants allemands.

Après la Première Guerre mondiale, des officiers et des soldats conservateurs et nationalistes, libérés de l’armée impériale, ont cherché à donner une base à leur existence en formant des corps francs. Ceux-ci combattent alors dans les Pays baltes (Lettonie, printemps et été 1919) contre l’Armée rouge bolchevique, et contre les Polonais en Haute-Silésie (mai 1921).

À l’intérieur de l’Allemagne, Gustav Noske, social-démocrate, ministre de la Reichswehr (l’armée allemande) de la République de Weimar, fait appel aux corps francs pour réprimer le soulèvement spartakiste à Berlin, au cours de la « semaine sanglante « (11-15 janvier 1919). Ceux-ci, sur ordre de Noske, rétablissent également l’ordre à Brême et Hambourg (février 1919), à Halle (mars 1919), à Munich (mai 1919), écrasant la République des Conseils, jusqu’à ce que, regroupant plus de 200 formations et forts de près de 400 000 hommes, ils constituent une menace pour la république. Après que sa dissolution eut été ordonnée (1920), le corps franc du capitaine Ehrhardt (Brigade Ehrhardt) occupe le quartier du gouvernement à Berlin (voir Kapp, putsch de).

Les corps francs et les organisations qui leur ont succédé portent la responsabilité de plusieurs assassinats politiques : Rosa Luxemburg et Karl Liebknecht (janvier 1919), Matthias Erzberger, chef de la délégation allemande à Rethondes pour la signature de l’armistice du 11 novembre 1918 et ministre de la République de Weimar (1921), Walter Rathenau, ministre des Affaires étrangères (1922), entre autres. Après leur dissolution officielle en 1920, certains corps francs ont continué d’exister sous forme d’organisations secrètes (organisation Consul, par exemple, responsable de l’assassinat de Rathenau), d’autres sont devenus des groupes de combat paramilitaires tels que les SA du mouvement national-socialiste. De nombreux responsables du IIIe Reich, Ernst Röhm et Martin Bormann notamment, étaient d’anciens membres des corps francs.

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