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Correspondance, année 1642, A UN R. P. DE L'ORATOIRE. DOCTEUR DE SORBONNE, Sans date précise

Publié le 29/07/2010

Extrait du document

 

Ainsi, pour savoir si mon idée n’est point rendue non complète, ou inadoequata, par quelque abstraction de mon esprit, j’examine seulement si je ne l’ai point tirée, non de quelque sujet plus complet, mais de quelque autre idée plus complète et plus parfaite que j’aie en moi, et si je ne l’ai point tirée per abstractionem intellectus, c’est-à-dire, en détournant ma pensée d’une partie de ce qui est compris en cette idée complète, pour l’appliquer d’autant mieux et me rendre d’autant plus attentif à l’autre partie, comme lorsque je considère une figure, sans penser à la substance ni à la quantité dont elle est figure, je fais une abstraction d’esprit que je puis aisément reconnaître par après, en examinant si je n’ai point tiré cette idée que j’ai de la figure de quelque autre que j’ai eue auparavant, et à qui elle soit tellement jointe que, bien qu’on puisse penser à l’une, sans avoir aucune attention à l’autre, on ne puisse toutefois la nier de cette autre, lorsqu’on pense à toutes les deux ;

car je vois clairement que l’idée de la figure est ainsi jointe à l’idée de l’extension et de la substance, vu qu’il est impossible que je conçoive une figure, en niant qu’elle ait une extension, ni aucune extension, et en niant qu’elle soit l’extension d’une substance.

 

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