couronne, affaire de la

couronne, affaire de la, procès qui s’est tenu à Athènes en 330 av. J.-C. et a donné lieu à une joute oratoire entre Démosthène et Eschine.

Défenseur de l'indépendance d’Athènes vis-à-vis des ambitions de Philippe II de Macédoine (les Philippiques, 351-344-341 av. J.-C.) Démosthène engage chaque citoyen à s'armer pour la défense de la cité. Eschine quant à lui, rallié à Philippe depuis la paix désastreuse de Philocrate (346 av. J.-C.) qu'il a négociée, reste le partisan de la conciliation.

À la bataille de Chéronée en 338 av. J.-C., fruit de la politique d'indépendance soutenue par Démosthène, les forces coalisées de Thèbes et d'Athènes sont vaincues par les armées macédoniennes. Après cette défaite — qui marque le début de la domination de la Macédoine sur la Grèce entière —, l'orateur Ctésiphon propose à l'Assemblée du peuple de décerner une couronne d'or à Démosthène (v. 336 av. J.-C.) en remerciement de son patriotisme et de son dévouement à la cité. Eschine dénonce violemment cette proposition comme illégale.

Le procès, repoussé en raison de la mort de Philippe de Macédoine et des circonstances troublées, se tient en 330 av. J.-C. devant le tribunal des Héliastes. Il est l'occasion d'une joute oratoire entre Eschine (Contre Ctésiphon) et Démosthène (Sur la Couronne). Dans son discours — chef-d'œuvre de l'éloquence universelle —, Démosthène expose ses positions politiques et fait l'éloge de l'honneur et des principes de la démocratie athénienne. Démosthène obtient la faveur des juges qui condamnent Eschine pour calomnie. Ce dernier doit s'acquitter d'une amende avant de prendre le chemin de l'exil.