courrier de Lyon, affaire du

courrier de Lyon, affaire du, énigme judiciaire sous la Révolution française.

L’affaire du courrier de Lyon commence par une banale histoire de brigandage. Attaquée sur la route de Melun, le soir du 8 floréal an IV (26 avril 1796), une malle-poste faisant le trajet entre Paris et Lyon est retrouvée vidée de 9 millions de livres en numéraire et assignats, son courrier et son postillon assassinés.

L’enquête de témoignage conduit rapidement à l’arrestation des premiers suspects dont Étienne Courriol et Joseph Lesurques. Lorsque le procès débute le 15 thermidor an IV (2 août 1796), Lesurques clame maladroitement son innocence alors qu’il est reconnu par plusieurs témoins. Les deux hommes sont condamnés à mort et, après le verdict, Courriol dénonce ses réels complices et avoue l’innocence de Lesurques. Malgré cet aveu, Lesurques est également exécuté le 31 octobre 1796.

Quelques années plus tard, l’arrestation de Dubosq (un complice dénoncé par Courriol, sosie de Lesurques) fait espérer à la famille de Lesurques sa réhabilitation. Mais le procès de Dubosq (décembre 1800) apporte une profonde désillusion : les témoins confirment leurs dépositions et ne reconnaissent pas Dubosq comme un sosie de Lesurques. Habile, le jugement conclut à la complicité du premier pour n’avoir pas à revenir sur la culpabilité du second. Dubosq est exécuté le 24 février 1801.

L’affaire du courrier de Lyon, non élucidée et probablement une erreur judiciaire, a inspiré plusieurs auteurs de romans et de pièces de théâtres. Monté en septembre 1987, le spectacle de Robert Hossein et Alain Decaux (l'Affaire du courrier de Lyon) a eu l’originalité de transformer chaque soir les spectateurs en jurés : à la fin des représentations, 64,7 p. 100 en moyenne ont opté pour l’innocence de Lesurques.