Devoir de Philosophie

Cresson, Édith

Publié le 07/04/2013

Extrait du document

1 PRÉSENTATION

Cresson, Édith (1934- ), femme politique française, Premier ministre de 1991 à 1992, qui a été la première femme chef de gouvernement dans l’histoire de la République.

Née à Boulogne-sur-Seine, près de Paris, Édith Campion, fille d’un inspecteur des Finances, épouse en 1959 un cadre supérieur de l’industrie automobile, Jacques Cresson. Diplômée de l’École des hautes études commerciales-Jeunes filles (HEC-JF), titulaire d’un doctorat en démographie, elle adhère à la Convention des institutions républicaines en 1965 et est associée à la première campagne présidentielle de François Mitterrand. Elle suit ce dernier au Parti socialiste (PS) en 1971 et entre au secrétariat national en 1975.

2 L’ASCENSION MINISTÉRIELLE

Élue maire de Thuré, petite commune de la périphérie de Châtellerault en 1977, député au Parlement européen de 1979 à 1981, Édith Cresson est nommée ministre de l’Agriculture dans le gouvernement de Pierre Mauroy. Titulaire du portefeuille du Commerce extérieur et Tourisme (1983-1984), puis ministre du Redéploiement industriel et du Commerce extérieur (1984-1986), elle acquiert une connaissance approfondie du monde de l’entreprise et noue de nombreuses relations dans le monde très fermé des grands chefs d’entreprises. Conseiller général de la Vienne depuis 1982, maire de Châtellerault à partir de 1983, elle est élue pour la première fois député de la Vienne aux élections législatives de 1986, qui voient un changement de majorité au profit de la droite. Réélue après les élections qui suivent la nouvelle victoire de François Mitterrand à l’élection présidentielle de 1988, elle est appelée au poste de ministre des Affaires européennes dans le gouvernement de Michel Rocard. En désaccord avec la politique européenne de ce dernier, elle démissionne du gouvernement en octobre 1990 et prend alors la direction d’une filiale du groupe Schneider, confortant ainsi l’aspect assez atypique de son parcours par rapport à l’ensemble de la classe politique française, déjà perceptible par sa formation universitaire, étrangère au circuit des grandes écoles.

3 PREMIER MINISTRE

Lorsque François Mitterrand décide en mai 1991 de se séparer de Michel Rocard, il appelle Édith Cresson au poste de Premier ministre. Ce choix, novateur dans la mesure où, pour la première fois dans l’histoire des institutions françaises, une femme est appelée à occuper de si hautes responsabilités, apparaît surprenant. En effet, Édith Cresson, peu connue du grand public, n’est pas une des personnalités les plus influentes du Parti socialiste, avec lequel elle entretient d’ailleurs des relations assez distantes.

Impulsive, peu soucieuse de ménager les élites et les pouvoirs établis, elle déconcerte pendant les quelques mois qu’elle passe à la tête du gouvernement par ses initiatives, dont plusieurs, comme celle de procéder à la délocalisation en province de certains établissements publics, sont franchement impopulaires. Malgré certains effets d’annonce, comme la volonté affichée de promouvoir la formation en alternance sur le modèle allemand, elle ne s’écarte pas de la politique de rigueur économique, centrée sur la défense du franc, que Pierre Bérégovoy, ministre de l’Économie sans interruption depuis 1988 et figure de poids au sein du gouvernement, entend continuer à mener. De plus en plus controversée, même au sein de son propre camp, elle doit présenter sa démission après la défaite des socialistes aux élections régionales, en avril 1992.

Présentée par certains analystes comme une conséquence du conservatisme de la classe politique, l’échec d’Édith Cresson à la direction du gouvernement est sans doute tout autant imputable à l’erreur politique qui avait consisté à fonder le renouveau attendu, dans une période où les socialistes paraissaient victimes de l’usure du pouvoir, en premier lieu sur un effet d’annonce.

4 COMMISSAIRE EUROPÉEN

En octobre 1994, elle a été nommée Commissaire européen, chargée de la Science, de la Recherche et du Développement, des Ressources humaines, de l’Éducation, de la Formation et de la Jeunesse. Elle a été réélue maire de Châtellerault en 1995. En mars 1999, particulièrement mise en cause dans le rapport d’un comité d’experts indépendants sur les « allégations de fraude, de mauvaise gestion, et de népotisme à la Commission européenne «, elle démissionne, avec l’ensemble de la Commission, de sa fonction de Commissaire européen.

Microsoft ® Encarta ® 2009. © 1993-2008 Microsoft Corporation. Tous droits réservés.

Liens utiles