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crise économique de 1929 (histoire)

Publié le 19/02/2013

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histoire

1   PRÉSENTATION

crise économique de 1929, crise économique déclenchée aux États-Unis le 24 octobre 1929 (« jeudi noir «) par le krach boursier de Wall Street, qui s’est propagée rapidement au reste du monde, et l’a plongé dans la récession pendant les années trente. Les profonds bouleversements sociaux et politiques qu’elle a engendrés ont favorisé l’arrivée au pouvoir en Europe de partis fascistes qui ont mené une politique expansionniste, cause directe de la Seconde Guerre mondiale.

2   LES ANNÉES FOLLES

Au cours des années vingt (voir Années folles), les États-Unis connaissent une croissance rapide fondée sur une augmentation de la production industrielle — favorisée par un certain nombre de progrès techniques et une rationalisation rapide du travail — et de la spéculation boursière. L’extraordinaire abondance dont jouit le pays semble devoir durer. Seuls les agriculteurs restent exclus de cette prospérité en raison de la baisse des prix des produits de gros.

Confrontée à une profonde crise économique au lendemain de la Première Guerre mondiale, l’Europe entre dans une phase de croissance vers 1925-1926. La France, grâce aux investissements étrangers, connaît alors une hausse rapide de sa production industrielle et son commerce devient excédentaire. Soumise au paiement des Réparations, l’Allemagne plonge dans le marasme économique au début de la décennie (effondrement de la monnaie et inflation considérable). Grâce aux énormes prêts consentis par les banques américaines, elle parvient ensuite à retrouver la croissance. Le Royaume-Uni, quant à lui, est confronté à l’inadaptation de son appareil industriel, désormais obsolète, et ne parvient pas à retrouver l’équilibre économique au cours des années vingt. Le pays est secoué par une forte agitation ouvrière qui atteint son apogée lors de la grève générale de 1926.

3   LE DÉCLENCHEMENT DE LA CRISE

Malgré la bonne santé affichée par l’économie américaine à la fin des années vingt, les bases de la croissance apparaissent de plus en plus fragiles en raison de la surproduction industrielle, de la spéculation boursière, du recours trop important au crédit, et de la persistance de la crise de l’agriculture.

À l’annonce de la baisse des prix et des bénéfices industriels, à la mi-octobre 1929, certains spéculateurs décident de vendre leurs actions pour empocher une plus-value au moment où les cotations boursières de Wall Street (New York) sont encore à un niveau élevé. Le cours des actions diminue rapidement, entraînant une panique qui culmine le 24 octobre, le « jeudi noir « où 13 millions de titres sont proposés à bas prix sur le marché, sans trouver de preneurs. Après un temps d’arrêt, l’effondrement des cours s’étend à toutes les valeurs et touche même les symboles de l’industrie américaine. Des centaines de milliers de petits actionnaires se trouvent ruinés. Les banques, qui ont multiplié les crédits depuis plusieurs années, ne peuvent récupérer leurs fonds auprès des personnes endettées, alors que, dans le même temps, ceux qui avaient de l’argent en dépôt se mettent à le retirer. Ne disposant pas des sommes nécessaires pour les rembourser, beaucoup de banques font faillite. Ce manque de liquidités entraîne une diminution des investissements industriels et de la consommation de produits manufacturés et agricoles. En trois ans, la plupart des banques américaines ferment leurs portes.

La crise s’étend au monde entier lorsque les banques américaines réclament le remboursement de leurs prêts à l’étranger et rapatrient les capitaux qu’elles ont investis. L’Autriche est la première touchée, avec la faillite de la banque Kreditanstalt. En Allemagne, la faillite de la Danat Bank, en juillet 1931, provoque l’effondrement du système bancaire. La baisse des prix des produits manufacturés, inégale selon les pays et les secteurs, est un phénomène général. Elle atteint environ 30 p. 100 de 1929 à 1932. Dans l’agriculture, déjà en crise depuis une décennie, la baisse atteint 65 p. 100 pour les prix de gros des denrées agricoles. Conséquence logique de la surproduction des années vingt, la production industrielle et agricole s'effondre. Des stocks entiers de blé sur pied et de voitures invendues sont détruits. Les pays dont la croissance a été dépendante des investissements étrangers (Allemagne, Pologne, Amérique latine) et ceux où le crédit a explosé (États-Unis, Canada) sont les premiers touchés.

Très endetté et ne pouvant rapatrier ses capitaux investis en Allemagne, le Royaume-Uni doit abandonner la référence de l’étalon-or pour sa monnaie qui est dévaluée de 40 p. 100 en septembre 1931. La chute de la livre sterling provoque par contrecoup celle d’une trentaine de monnaies qui lui sont liées (Scandinavie, Portugal, Égypte, etc.). Les flux financiers internationaux sont totalement désorganisés et le commerce mondial sombre dans le marasme. Le commerce international commence à décliner à partir de 1930 et atteint son point le plus bas en 1932. Les dévaluations monétaires et les mesures protectionnistes prises par les différents gouvernements ne font qu’accroître la récession. Ainsi le Royaume-Uni se replie-t-il principalement sur son empire et établit-il des tarifs préférentiels avec les pays membres du Commonwealth.

Restée relativement à l’écart du marasme mondial en raison de sa faible insertion dans le système bancaire international, la France est touchée par la crise en 1932, à cause de la dévaluation de la livre britannique qui met à mal la stabilité du franc. La baisse des prix agricoles commencée en 1930 s'accélère et la chute des exportations provoque une baisse de la production industrielle. En 1933, le pays compte déjà 1,5 million de chômeurs. Les mesures prises par les gouvernements radicaux (subventions aux entreprises en difficulté, barrières douanières, encouragement à la baisse de la production agricole) ne peuvent enrayer la crise, mais compromettent les finances publiques, alors même que le refus de dévaluer le franc pénalise les exportations françaises.

Sur le plan humain, conséquence de la multiplication des faillites, l’accroissement du chômage, estimé à 30 millions de personnes à la fin de 1932 (sans doute sous-évalué), contre 10 millions trois ans plus tôt, est l’aspect le plus tragique de la crise. Les ouvriers, mais aussi les employés, en sont les principales victimes. En Allemagne et en France, les classes moyennes (cols blancs, artisans, commerçants, petits industriels) s’appauvrissent et font chuter la consommation. Le malaise social se répand dans tous les pays. Au milieu des années trente, on estime qu’un cinquième de la population britannique est sous-alimentée. En 1936 a lieu la plus célèbre des marches contre la faim, qui conduit les chômeurs de Jarrow, au nord-est de l’Angleterre, à Londres. Aux États-Unis, la sécheresse frappe une partie des régions du Midwest et du Sud-Ouest, et la région devient célèbre sous le nom de Dust Bowl (désert de poussière).

4   LA MISE EN PLACE DE POLITIQUES DIRIGISTES

Aux États-Unis, la crise atteint son paroxysme au début de 1933, juste après l’élection du démocrate Franklin D. Roosevelt, en novembre 1932. Dans le cadre du New Deal, le nouveau président accroît les interventions de l’État, lance des programmes d’infrastructures pour lutter contre le chômage et relancer la croissance et entreprend d’assainir l’économie. Ces mesures permettent de restaurer la confiance. Progressivement et par à-coups, la dépression recule, mais c’est l’entrée en guerre des États-Unis, en 1941, qui permet de supprimer totalement la récession.

La politique de Roosevelt est directement inspirée des théories de l’économiste anglais Keynes, pour qui l’État a un rôle régulateur à jouer en cas de défaillance des lois du marché. Une politique de dépenses publiques (distribution sociale, grands travaux) compensant le manque d’investissement du secteur privé et la baisse du pouvoir d’achat doit permettre un retour de la consommation et de l’emploi. Ainsi crise sans précédent du système capitaliste, la crise de 1929 a aussi pour conséquence d’en modifier les structures et de favoriser l’essor d’une politique interventionniste qui se substitue à une économie entièrement libérale. C’est cette orientation qui est également adoptée en Allemagne et en France.

En Allemagne, la crise a des conséquences politiques dramatiques. Le parti nazi accroît son audience auprès des chômeurs auxquels il promet un retour de la croissance (voir national-socialisme). Parvenu au pouvoir en 1933, Adolf Hitler mène une politique d’industrialisation et de militarisation qui permet le retour à l’équilibre mais entraîne l’Europe dans la guerre. Des régimes autoritaires apparaissent également dans les Balkans. D’autres pays tels que le Royaume-Uni et l’Australie se tournent plutôt vers les mouvements politiques de gauche.

En France, le gouvernement de Laval met en place en 1935 une politique de déflation. Il bloque les salaires des fonctionnaires, mais ces mesures se révèlent inefficaces et provoquent une forte agitation sociale. Cet échec et la crainte d’une montée de l’extrême droite, qui s’est manifestée violemment lors de la manifestation du 6 février 1934, provoquent la victoire du Front populaire en 1936. Mais le nouveau gouvernement ne parvient pas à enrayer la crise économique et financière. Touchée plus tardivement que les autres pays par les effets de la crise de 1929, la France n’en est toujours pas sortie lorsqu’éclate la Seconde Guerre mondiale.

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