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CRITIQUES ET JUGEMENTS - Raymond Queneau

Publié le 10/08/2014

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Toutes les citations suivantes sont extraites des Cahiers de l'Herne consacrés à Raymond Queneau (voir bibliographie).

Le goût des règles chez Queneau

Un de ses soucis majeurs est la construction et dans ses ouvrages tout est savamment médité, minutieusement conçu et organisé, que ce soit son délire verbal, ses manifestations du langage ou même les trouvailles du moment, rien n'est le fait d'un hasard heureux. Cette organisation ne lui suffit pas, il y ajoute des règles qui n'ont de valeur que pour lui seul. Il aime en effet créer des problèmes pour le plaisir gratuit de les résoudre puisqu'ils ne correspondent à rien de réel.

Andrée Bergens, op. cit., p. 11.

L'univers imaginaire de Raymond Queneau

[...] se lève un univers à la fois flou et présent, indécis et caractérisé, dont nous reconnaissons peu à peu la physio­nomie propre : situé entre le réalisme et la rêverie, carica­tural et poétique — un univers où se rejoignent Watteau, Laforgue et Corbière, même Daumier et Goya. L'ensemble de ses livres finit par nous imposer des personnages, des lieux, des moeurs qui sont de Raymond Queneau et de nul autre : Arlequins et Pierrots dans la vie civile, fantoches de Luna-Park, humanité de banlieue, de guinguette, de champ de foire.

Gaétan Picon, op. cit., p. 70.

Faire et défaire dans Les Fleurs bleues

 

[Les] graffiti qui apparaissent chez Cidrolin dans Les Fleurs bleues, et qui, interférant dans sa vie paisible avec leur accusation honteuse, fournissent à Cidrolin une tâche divertissante : il les écrit et les efface pour les récrire de

« nouveau, de façon que ni leur présence ni leur absence ne soit jamais définitive, que le sens ne soit jamais donné, mais que, par là même il y ait ce jeu circulaire, sans faute comme sans vérité, mais somme toute assez plaisant.

Le discours de Queneau est un tissu comme celui de Pénélope.

Le parfaire serait prononcer une mort et rendre absolue l'absence qui endolorit notre maison.

Puisque c'est toujours vers ce vide que le texte avance, il n'a précisément aucune fin et n'enregistre aucun progrès.

Tout au contraire, il se fait et se défait pour se refaire, dans l'intervalle qu'il creuse pour lui-même.

Ann Austin Smock, op.

cit., p.

170.

La femme médiatrice dans Les Fleurs bleues L'existence de Cidrolin n'est linéaire qu'en surface, qu'en apparence; que fait-il sinon dormir, rêver, peindre pour effa­ cer et effacer pour pouvoir peindre -activité toujours recom­ mencée, indéfinie, dont il ne sortira que par la médiation de Lalix.

La femme est médiatrice : elle donne la vie au héros, elle lui permet de changer de temps, d'accéder à un « emploi du temps » différent : elle a partie liée avec le temps.

Alain Calamme, op.

cit., p.

269.

L'importance de l'histoire dans Les Fleurs bleues Vision désolée, donc sans qu'il y ait de réponse à la question de savoir ce qu'est l'histoire.

Et il est à ce point significatif que, des trois questions que le duc d'Auge pose à son chapelain, l'abbé Biroton, en 1264, celle où il lui demande ce qu'il « pense de l'histoire universelle en géné­ ral et de l'histoire générale en particulier » (p.

36) restera sans réponse ...

Ruggiero Romano, op.

cit., p.

288.

Raymond Queneau : une fantaisie explosive Pour conclure, je voudrais rapporter ce que, peu de temps avant sa mort, Gaston Bachelard me confia dans sa barbe : « Queneau, c'est de la dynamite, déguisée en barbe à papa.» Jean-Pierre Rosnay, op.

cit., p.

336.. »

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