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Croix-de-Feu

Publié le 21/02/2013

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1   PRÉSENTATION

Croix-de-Feu, association française d'anciens combattants créée en 1927, qui, sous l'impulsion de son président, le colonel de La Rocque, devint la seule organisation de masse d'extrême droite au cours des années trente.

2   NAISSANCE ET DÉVELOPPEMENT

« L'Association des combattants de l'avant et des blessés de guerre cités pour une action d'éclat «, dite « les Croix-de-Feu «, est fondée le 26 novembre 1927, par Maurice Hanot, dit d'Hartoy, qui avait écrit en 1925 la Génération du feu. Financée par le parfumeur et propriétaire du Figaro, François Coty, les Croix-de-Feu s'élargissent aux briscards, soldats ayant combattu au moins six mois en première ligne. Cette association d'anciens combattants, comme il en existe déjà plusieurs à l'époque, connaît des débuts modestes, jusqu'à l'arrivée du colonel François de La Rocque, qui en devient vice-président en 1930, puis président en 1931. Sous son impulsion, le mouvement s'organise et s'étend par la création d'associations filiales : les Fils et Filles de Croix-de-Feu, en décembre 1932, les Volontaires nationaux en octobre 1933, destinés à agir dans la rue, et enfin le Regroupement national, formé de toutes les personnes favorables à l'action des Croix-de-Feu. Une partie des Volontaires nationaux est organisée en véritables groupes de combat, les « dispos «, regroupés en « mains « (cinq hommes) et en « groupes «, réunissant trois mains. L'ensemble de ces associations regroupent en 1934 environ 200 000 personnes.

3   UN MOUVEMENT CONSERVATEUR ET LÉGALISTE

Mais autant l'organisation apparaît puissante, autant l'idéologie du mouvement semble incertaine. D'abord fondée sur le souvenir des tranchées (« Unis comme au front «), elle s'oriente peu à peu vers les thèmes classiques de l'extrême droite, à savoir, l'antiparlementarisme, le nationalisme, voire la xénophobie (mais le racisme est officiellement rejeté), et un anticommunisme virulent qui jette souvent les Volontaires nationaux dans des combats de rue contre les militants du Parti communiste français (PCF). Cependant, bien que proches des ligues d’extrême droite et ayant attiré par leur puissance nombre d'extrémistes, les Croix-de-Feu s'affichent légalistes et républicains, comme en témoigne le soutien qu'ils apportent au gouvernement de droite d'André Tardieu en 1932. De même, lors de la journée du 6 février 1934, bien que présents en masse sur les lieux, ils refusent de se mêler aux ligues et de les suivre dans leur tentative d'attaquer le Palais-Bourbon. Cette attitude, plus conservatrice que fasciste, vaut aux Croix-de-Feu de nombreux ralliements parmi la droite nationaliste, tandis que les militants les plus extrémistes, tel Pierre Pucheu, quittent le mouvement pour rejoindre le parti de Jacques Doriot. Leurs effectifs grossissent alors rapidement, atteignant 300 000 membres en 1935. Cependant, par leur méthode d'organisation, leurs petits groupes d'intervention et leur multiples actions de rue, ils apparaissent comme un danger fasciste aux yeux de la gauche. Aussi, s'appuyant sur la loi du 10 janvier 1936, qui autorise la dissolution de toute organisation susceptible de mettre en péril l'ordre public, le gouvernement du Front populaire prononce le 18 juin la dissolution des ligues ainsi que celle des Croix-de-Feu. Dès le 10 juillet, en remplacement, le colonel de La Rocque crée le Parti social français (PSF) qui, en participant au jeu politique, accentue le caractère modéré et conservateur des Croix-de-Feu.

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