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Defferre, Gaston

Publié le 07/04/2013

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1 PRÉSENTATION

Defferre, Gaston (1910-1986), homme politique français, maire de Marseille (1945-1986) et plusieurs fois ministre entre 1946 et 1986.

2 UN MINISTRE VENU DE MARSEILLE

Né à Marsillagues (Hérault) dans une famille de la petite bourgeoisie protestante, Gaston Defferre étudie le droit à Aix-en-Provence et devient avocat en 1934, peu après s’être engagé au sein de la Section française de l’Internationale ouvrière (SFIO) en 1933.

Au cours de la guerre, il rejoint la Résistance (réseau Brutus) et dirige la SFIO clandestine en zone Sud. À la Libération, il devient maire de Marseille (1944-1945), membre de l’Assemblée consultative de Paris, puis député des Bouches-du-Rhône (octobre 1945). Secrétaire d'État dès 1946, ministre de la Marine marchande en 1950-1951, il devient ministre de la France d'outre-mer dans le gouvernement Mollet (1956-1957). Dans cette fonction, il conçoit la loi-cadre, dite loi-cadre Defferre, sur la réforme du statut des territoires de l'Union française (23 juin 1956).

Homme de tempérament et de charisme, il affectionne aussi la presse, utile instrument de communication, ce qui l’a amené à fonder le Provençal en 1944. Il en devient le directeur en 1951.

3 MAIRE ET PRÉSIDENTIABLE

Réélu maire de Marseille en 1953 (il le restera jusqu'à sa mort), il en apparaît quarante années durant comme le « grand patron «. Il y mène une politique volontariste et ambitieuse : logement, urbanisme, modernisation du réseau d’eau, construction du métro et d’un Centre hospitalier universitaire (CHU). Ainsi, il permet à la cité phocéenne de sortir de son sous-équipement. Son bilan, globalement réussi, est cependant entaché de quelques « zones d’ombre « (J.-P. Brunet, 1994) en matière d’industrialisation locale et d’intégration de la population issue de l’immigration.

À la charnière des années 1950-1960, l’assise qu’il a gagnée à Marseille et ses responsabilités ministérielles font de lui une incontournable figure de la gauche. Il est un candidat possible pour l’élection présidentielle de 1965. Mais la candidature de « Monsieur X «, lancée conjointement par l’Express et le Club Jean-Moulin, avorte. Defferre échoue dans sa tentative — rappelant les modalités de sa gestion municipale coalitionnaire — de réunir une Fédération de centre gauche englobant les radicaux, la SFIO et le Mouvement républicain populaire (MRP).

De nouveau candidat en 1969, pour le Parti socialiste (PS) et avec le soutien de Pierre Mendès France, il recueille 5 p. 100 des voix, ce qui sonne le glas de ses ambitions présidentielles.

4 UN TÉNOR DU SOCIALISME MITTERRANDIEN

Figurant parmi les principaux fondateurs du nouveau Parti socialiste (1971), il devient un des lieutenants de François Mitterrand. Il est présenté comme son futur Premier ministre en cas de victoire à l’élection présidentielle de 1974, mais Mitterrand est battu. Néanmoins, après la victoire socialiste de 1981, Defferre devient ministre d'État de l'Intérieur et de la Décentralisation dans les trois gouvernements Mauroy. Il prépare avec enthousiasme les lois sur la décentralisation (mars et juillet 1982, janvier 1983). Nommé ministre du Plan et de l’Aménagement du territoire dans le gouvernement Fabius, il poursuit une action positive sur le plan économique et sur celui de la modernisation informatique.

Marié en troisièmes noces à la romancière Edmonde Charles-Roux, Gaston Defferre meurt en mai 1986, juste après avoir été mis pour la première fois en minorité par le PS des Bouches-du-Rhône.

Gaston Defferre a publié le Nouvel Horizon (1965) et Si demain la gauche (1977).

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