désert, Église du

désert, Église du, nom donné à la réorganisation clandestine de l’Église protestante en France, après la révocation de l’édit de Nantes.

En 1685, la révocation de l’édit de Nantes entraîne l’interdiction pure et simple de la religion protestante : la pratique du culte réformé est proscrite et, sous la contrainte des dragons, les fidèles se convertissent au catholicisme. Pourtant, dès le printemps 1686, malgré les dangers encourus, certains se réunissent secrètement dans des lieux isolés (d’où leur nom d’assemblées du Désert). Privés de leur pasteurs — exilés à l’étranger —, ces protestants écoutent une prédication improvisée par l’un d’entre eux, prient et chantent des psaumes.

À partir de 1715, les structures ecclésiales se réorganisent clandestinement. Des pasteurs venus de Lausanne ou de Genève participent à la tenue régulière de ces assemblées religieuses. En août de la même année, Antoine Court organise le premier synode du Désert. Puis en 1729, il fonde à Lausanne un séminaire pour la formation des futurs ministres venus de France.

La « religion prétendue réformée « (ou « RPR «) reste illégale jusqu’en 1789, date à laquelle les révolutionnaires proclament la liberté de culte.