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Disraeli, Benjamin

Publié le 17/02/2013

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Disraeli, Benjamin (1804-1881), écrivain et homme politique britannique qui occupa le devant de la scène publique pendant près de trente ans, sous le règne de la reine Victoria. Opportuniste avide de pouvoir pour les uns, grand homme de principe pour les autres, sa personnalité hors du commun marqua fortement le Parti conservateur.

Né le 21 décembre 1804, à Londres, Benjamin Disraeli, fils d'homme de lettres, s'initia très tôt au droit. Il se mit rapidement à spéculer, perdit beaucoup d'argent, et commença alors à écrire, essentiellement pour rembourser ses dettes. Sa première nouvelle, Vivian Grey, (1826) remporta un succès au parfum de scandale. Disraeli se mit à fréquenter les salons à la mode et adopta le style dandy. À son retour d'un voyage en Orient, il décida de se lancer dans une carrière politique : ses différentes candidatures, entre 1832 et 1835, se soldèrent toutes par des échecs. L'Église et l'aristocratie exerçant sur lui une fascination certaine, ses convictions ne tardèrent pas à évoluer du radicalisme au conservatisme.

Benjamin Disraeli fut enfin élu à la Chambre des communes en 1837, en tant que tory : au cours de sa première allocution, l'extravagance de son éloquence et de ses vêtements provoqua l'hilarité dans l'assemblée. Il devint rapidement, au sein du Parti conservateur, le chef de file du mouvement de la « Jeune Angleterre «, qui réclamait l'alliance du pouvoir royal et des masses laborieuses contre les riches whigs de la bourgeoisie industrielle. Ses opinions furent exprimées dans deux de ses romans : Coningsby (1844) et Sybil (1845).

En 1845, Disraeli provoqua la chute du Premier ministre conservateur sir Robert Peel en s'opposant à sa politique de libre-échange : il occupa, dès lors, une place de premier plan aux Communes. Chancelier de l'Échiquier sous le gouvernement de Derby, il succéda à ce dernier en tant que Premier ministre en 1867. Il fit voter une réforme électorale qui permettait de doubler le nombre des électeurs britanniques. Son gouvernement fut cependant renversé l'année suivante, et Disraeli passa les six années qui suivirent à s'opposer au Premier ministre William Ewart Gladstone, autre personnalité marquante.

De retour au pouvoir en 1874, fort d'un gouvernement solide et de l'amitié de la reine Victoria (qui le fit comte Beaconsfield en 1876), Disraeli réalisa d'importantes réformes sociales : amélioration du statut des syndicats, création de logements ouvriers, etc. Il fit surtout triompher l'impérialisme britannique avec l'annexion des îles Fidji (1874), le rachat à la Compagnie du canal de Suez des parts de l'Égypte (1875), et la proclamation de la reine Victoria en tant qu'impératrice des Indes (1876). Il lutta également contre l'expansion russe en intervenant au congrès de Berlin, en 1878, où furent redéfinies les frontières du sud-est de l'Europe suite à la guerre russo-turque (1877-1878).

À son retour, fier d'avoir obtenu une « paix honorable «, Disraeli déclina l'offre de la reine qui souhaitait le faire duc en reconnaissance de ses loyaux services. En 1880, les troubles en Afrique du Sud et en Inde, associés à la crise économique, provoquèrent la chute de son gouvernement. Il n'y survécut qu'une année, et mourut à Londres le 19 avril 1881.

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