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Dissertation gratuite: La Philosophie A-T-Elle Encore Sa Place Dans Notre Monde ?

Publié le 21/07/2010

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La philosophie est née durant l’Antiquité, et fait depuis entièrement partie de la vie de la Cité, de la nation, mais aussi de chaque individu. A la même période, on découvre la science. Celle-ci va chambouler les modes de vie, les pensées, et va créer ainsi une nouvelle perception du monde et de l’homme. Certaines personnes tendent à penser que l’omniprésence de la technologie dans notre société rend la philosophie futile et sans intérêt, alors que d’autres pensent au contraire qu’elle est plus que jamais nécessaire. Ces deux attitudes opposées nous poussent à nous demander si la philosophie a encore sa place dans notre monde et en quoi la science l’a remise en cause.    La première science à avoir fait son apparition sont les mathématiques durant l’Antiquité. Les diverses découvertes au cours des siècles, nous ont conduits à la technologie, puis à l’industrie, formant à eux deux ce que Comte appelle le « monde moderne «. Auguste Comte, fondateur du positivisme au XIXe siècle, a émit la théorie selon laquelle l’Humanité, ainsi que l’homme, serait basés sur trois étapes fondamentales : l’état théologique, l’état métaphysique et enfin l’état positif. Durant le premier état, l’homme, pour comprendre les phénomènes naturels, utilise des explications qui sont à sa portée, c’est-à-dire à l’aide d’agents surnaturels (dieux, esprits…). L’état métaphysique, celui de la philosophie, est distingué du premier par l’utilisation du logos (autrement dit de la Raison) : on est maintenant capables de critiquer l’explication mythologique et à imaginer une explication rationnelle mais encore abstraite. Ce dernier n’est qu’une phase de transition pour arriver au « stade final «, l’état positif, là où la science domine tout.  En ce sens, la philosophie servait à l’homme, qui n’avait pas d’autre recours, uniquement pour expliquer les phénomènes les plus négatifs. Bien qu’elle soit capable de critiquer et d’écarter l’explication mythologique, elle n’est pas en mesure de trouver les causes réelles. La philosophie est quelque chose d’abstrait, basée sur des a priori et des spéculations, incapable donc d’être vérifiée de quelconque manière. En revanche, la science est en mesure d’expliquer avec certitude le « comment « de ces phénomènes, car elle est fondée sur des données invariables, uniques, indiscutables. Ces résultats peuvent être vérifiés par des expériences concrètes contrairement à la philosophie. De ce fait, elle devient inutile car la science, plus apte à rassurer les hommes à propos de la foudre, du feu, etc, a prit la relève.  En plus de ces réponses « preuves à l’appui «, le développement des techniques et de l’industrie permettent de rendre la vie des hommes meilleures : les hommes sont remplacés par des machines pour les tâches les plus pénibles, accélère la production, facilite la vie de tous les jours… Descartes, en disant que « la science nous rendra comme maîtres et possesseurs de la nature «, met en relief cette idée : dans le monde moderne, l’homme ne vivra plus en fonction de la nature qui l’entoure, mais il « imposera son propre rythme « et ses conditions.  Selon un point de vue scientiste et positiviste, la science à travers cette maîtrise de la nature peut, à elle seule, résoudre tous les problèmes de l’Humanité, sans avoir besoin à la philosophie. La médecine peut en effet guérir ou prévenir des maladies ; les euphorisants ou les antidépresseurs peuvent remédier à la question du Bonheur. Si l’on dispose de tous ces moyens, pourquoi donc aurions-nous besoin de la philosophie qui, elle, ne nous donne jamais de réponses sûres et tangibles ? Les fondements de la science sont universels et univoques. Etant objective, tout le monde tombe d’accord sur la définition, par exemple, d’un triangle. La science favorise donc d’une certaine manière la pacification du monde humain. Au contraire, le philosophe s’interroge sur des questions métaphysiques, c’est-à-dire abstraites. Les valeurs (le Bonheur, le Beau, etc…) varient d’un individu à un autre, selon sa propre conception de la vie, son expérience…, chacun étant convaincu que sa définition est la meilleure. Les débats philosophiques conduisent ainsi à des conflits, forcément négatifs : elle est incapable de remplacer ce que sa critique a détruit et encore moins à une réponse claire.  Enfin, la religion peut aussi servir comme référence dans notre vie et répondre à nos questions. Dans les pays où elle tient une place importante dans la communauté (par exemple les pays du Maghreb), une personne croyante se réfère à la doctrine de sa confession. Elle est une façon de penser, et les textes sacrés leurs disent comment il faut vivre pour atteindre le Bonheur, pour que leur âme rejoigne le Paradis. Un musulman pratiquant verra donc ses journées rythmées par les cinq prières quotidiennes, ses repas privés de certains aliments… Ainsi, la religion constitue en elle-même un pilier de la société et définit les valeurs morales de chacun. Par conséquence, on ne voit pas où la philosophie aurait sa place dans une société comme celle-ci. Remettre en cause l’existence de dieu ou l’origine du Monde serait inimaginable, puisqu’elle constituerait un blasphème. La philosophie et la religion ne peuvent pas cohabiter car une prétend avoir des réponses à tout, alors que l’autre, au contraire, remet toujours en cause, dissèque, réfute les thèses avancées.    C’est là où est la différence fondamentale de la science et de la philosophie : la science cherche seulement à comprendre le « comment ? « alors que la philosophie s’intéresse au « pourquoi ? «.  Or, dans notre monde moderne, la philosophie, en cherchant ce « pourquoi ? «, nous est tout d’abord utile, pour dénoncer et critiquer. Le raisonnement logique et l’argumentation nous aide à nous forger une opinion et à la défendre. Le scepticisme propre à la philosophie (le fait qu’il n’y ait pas de réponses sûres, qu’il faille définir chaque notion, valeur, et essence) est quelque chose de positif car elle permet en fin de compte une certaine lucidité : douter et réfléchir à tout, c’est trouver les failles d’un faux raisonnement et ainsi pouvoir se défendre. Un peuple qui ne conteste rien et qui a une totale confiance en le gouvernement (car il pense que l’ « élite « qui est au pouvoir est plus compétente qu’eux pour savoir ce qui est bon pour la nation) verra sans doute assez rapidement celui-ci se tourner vers une politique totalitaire, ou faire des choix qui ne correspondaient pas à leurs attentes. Réfléchir et analyser les situations et les propos pourra permettre de défendre une cause que l’on pense juste, dénoncer une action qui nous semble immorale.  Justement, la philosophie sert à déterminer toutes ces valeurs, ce au nom de quoi nous jugeons et agissons, ce qui nous permet (aussi bien à un individu qu’à une nation) de donner un sens à notre vie. La science nous donne les faits et les causes, mais elle ne nous dit pas ce qu’il est préférable de faire : il est impossible de déduire d’un simple fait un jugement de valeur. Connaître avec précision l’état de santé d’un comateux ne nous aide pas à savoir s’il est meilleur d’abréger ses souffrances que d’attendre une fin naturelle. Elle nous force à nous interroger sur ces mêmes faits, à en évaluer tous les côtés et à faire appel à notre Raison pour en dégager les pour et les contre, ce qu’il nous semble contre la morale, etc… Ce raisonnement rationnel peut être appliqué aussi bien à la conduite de sa propre vie (le Bonheur…), qu’à l’échelle de la nation concernant la Justice, la politique…  Si la philosophie ne permet certes pas de résoudre directement les problèmes métaphysiques (car elle ne donne pas de solution) ou matériels, elle nous apprend tout de même à utiliser la science de la meilleure façon possible. Une société qui aurait pour seul maître et qui serait dirigée par la technologie serait invivable : il n’y aurait plus de morale, de notion de Bien et de Mal, de Justice ou d’Injustice. Comte pensait que l’Histoire avait un sens, celui du progrès continu, qui conduira l’Humanité à la paix. Mais tout progrès est-il positif ? Toute avancée technologique est-elle, au fond, vraiment une avancée et non un retour en arrière ? Le roman Pourquoi j’ai mangé mon père de Roy Lewis nous confronte à ces questions. La plupart des inventions des hommes préhistoriques sont mises en scène et ramenées à l’échelle d’une même génération. Edouard, le père, découvre le feu, qui va leur permettre ensuite de faire cuire les aliments, de se réchauffer… Ces changements vont nettement améliorer leur quotidien, mais parallèlement un incendie va faillir coûter la vie à toute la famille. Toutes ces découvertes donnent lieu à de nombreuses controverses : Ernest, le fils, se rend compte du pouvoir de ces outils et de ces connaissances pour dominer la nature (ils peuvent maintenant se défendre des animaux, détruire une forêt s’ils le souhaitent), mais aussi des effets néfastes sur l’homme (avidité, cupidité…), et tue « accidentellement « son père, génie des sciences, par peur qu’il n’invente encore plus d’outils destructeurs. La technologie n’est donc pas forcément une avancée car elle déclenche souvent des effets collatéraux, que les créateurs de la science n’aurait pas pensé avoir à faire face un jour : la pollution, le nombre de déchets croissant, le creusement des inégalités sociales… On sait, de nos jours que notre monde est limité, fini, et par surcroit cette durée se raccourcit, aggravé par ces problèmes. Elle n’est pas ce mouvement asymptotique prévu par les positivistes.    En conclusion, nous pouvons dire que la science a poussé l’homme à remettre en question la philosophie car ils sont à première vue peu compatibles. La philosophie peut se passer de la science mais l’inverse parait peu envisageable. En aucun cas la science ne devrait la faire disparaître car c’est elle qui nous permet d’analyser et de juger correctement les faits et de tisser le (bon) fil conducteur aussi bien de notre pensée que de notre vie et de l’Humanité.

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