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ecclésia

Publié le 30/01/2013

Extrait du document

1   PRÉSENTATION

ecclésia, assemblée du peuple des cités grecques antiques.

2   LES DIFFÉRENTES ECCLÉSIAS GRECQUES

Même si l’assemblée majeure reste l’ekklêsia d’Athènes, des assemblées populaires sont présentes dans de nombreuses cités antiques. Mais appellation, composition et rôle varient beaucoup selon les époques et les cités ; ainsi, à Sparte l’assemblée est dénommée apella, dans les cités doriques halfa, et partout ailleurs agorà (terme désignant également le lieu où siège l’assemblée, la « place «).

Dans les régimes oligarchiques et monarchiques comme à Sparte, le rôle de l’ecclésia est limité et ses participants, peu nombreux, sont choisis en fonction de leur fortune et de leur âge (trente ans au minimum). En revanche, dans les cités disposant d’un régime démocratique, l’ecclésia est dotée de nombreux pouvoirs ; elle élit et contrôle les magistrats, donne des directives en matière de politique intérieure et étrangère, vote les lois et délibère en matière administrative et financière, comme à Athènes.

3   LE CAS DE L'ECCLÉSIA D'ATHÈNES

À Athènes, l’existence de l’ecclésia est attestée dès le viie siècle av. J.-C. avec l’introduction par Solon des « thètes « (salariés) dans l’assemblée. Puis, avec la réforme de Clisthène au vie siècle, l’ecclésia partage le pouvoir suprême avec la boulê, dont elle peut rejeter ou approuver les projets de loi. Son rôle principal est l’organisation de la cité. Souveraine, elle détient les pouvoirs législatif, judiciaire et financier. C’est également l’assemblée du peuple qui décide de la guerre et de la paix, donne le droit de cité et prononce les ostracismes.

L’assemblée se compose de tous les hommes-citoyens de plus de dix-huit ans. L’ecclésia se réunit quarante fois par an (c’est-à-dire quatre fois par prytanie) ; à ces sessions ordinaires, peuvent être ajoutées des réunions extraordinaires en cas de mise en péril de la démocratie. Toutes ces réunions se tiennent généralement sur l’agora puis, à partir de la fin du ive siècle, sur la colline de la Pnyx. Mais ces deux lieux de réunion ne sont pas uniques et, en cas de danger, les citoyens peuvent se constituer en ecclésia à quelque endroit que ce soit ; comme le souligne l’historienne Claude Mossé, c’est là « le fondement même de la démocratie athénienne «.

Afin d’encourager la participation des plus pauvres et le déplacement des paysans à l’ecclésia, les citoyens sont indemnisés, à partir de 403 av. J.-C. (avec le misthos ekklêsiastikos). L’assemblée, convoquée par la boulê, est présidée par l’épistate des prytanes (président de la boulê, tiré au sort quotidiennement) ; à partir de 378-377 av. J.-C., l’épistate des proèdres (représentants des tribus n’exerçant pas la prytanie) le remplace à la présidence. Afin d’éviter toute décision hâtive et de respecter le système démocratique, un ordre du jour doit être obligatoirement dressé à l’avance. En principe, lors des tenues, chaque citoyen a le droit de prendre la parole et de proposer des amendements mais, de fait, seuls les grands orateurs se retrouvent bien souvent à la tribune. À la fin de la réunion, le vote s’effectue, le plus souvent, à main levée (cheirotonia) ou par acclamation mais aussi, exceptionnellement, à bulletin secret — dans le cas d’un vote d’ostracisme par exemple.

Le terme d’ecclésia a été repris dans la Septante pour désigner la communauté juive, puis par les Pères de l’Église pour définir l’Église catholique.

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