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Égypte ancienne

Publié le 29/01/2013

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1   PRÉSENTATION

Égypte ancienne, période de l’histoire de l’Égypte allant des origines au VIIe siècle apr. J.-C.

L’ancienne civilisation égyptienne n’a été que très tardivement redécouverte par l’Occident. Née au XIXe siècle avec l’expédition de Napoléon Bonaparte, l’égyptologie est une science jeune qui ne s’est révélée que progressivement, laissant notamment mal connues les périodes les plus reculées. L’information, lacunaire, est essentiellement fondée sur les inscriptions en hiéroglyphes gravées sur les monuments ; les papyrus et rouleaux de cuir sur lesquels écrivaient les Égyptiens de l’Antiquité ont été en grande partie perdus. Des Aegyptiaca — œuvre de Manéthon (prêtre du IIIe siècle av. J.-C., contemporain de Ptolémée Ier) — n’ont été conservés que des résumés. Ceux-ci constituent cependant un document fondamental : ils établissent, en effet, la liste des souverains égyptiens et des trente dynasties qui se sont succédé durant trois mille ans. La chronologie (imparfaite et différente selon les écoles) et la généalogie de l’histoire de l’Égypte ancienne sont continuellement affinées à la lumière des nouvelles découvertes et à l’aide de techniques de datation de plus en plus perfectionnées.

Les historiens s’accordent à diviser l’histoire de l’Égypte ancienne en trois empires (l’Ancien, le Moyen et le Nouvel Empire), entrecoupés de périodes dites intermédiaires durant lesquelles le pays est scindé en une multitude de royautés. L’Égypte pharaonique est suivie par la Basse Époque puis par l’Époque hellénistique, romaine et byzantine.

2   LA NAISSANCE D’UNE CIVILISATION

Au Ve siècle av. J.-C., l’historien grec Hérodote écrit dans ses Histoires que « l’Égypte est un don du Nil. « Cependant, le Nil, pour qu’il soit source de prospérité, doit être maîtrisé en amont et en aval. Et la civilisation égyptienne, inscrite au cœur d’un territoire peu hospitalier, s’est développée dans la vallée creusée par le fleuve nourricier.

L’Égypte ne peut être forte que si son territoire est unifié et placé sous l’autorité d’un souverain puissant. Que le pouvoir s’affaiblisse, et l’éclatement survient, accompagné d’une cohorte de fléaux, invasions, misère et régression sociale. L’histoire de l’Égypte ancienne est ainsi marquée par une alternance de périodes prospères et de périodes dites « intermédiaires «. Au-delà des vicissitudes, toutefois, prévaut la continuité.

2.1   Nagada I : cultures badarienne et amratienne

Des galets aménagés attestent d’une présence humaine remontant à 500 000 ans. Cependant, ce n’est que vers 5000 av. J.-C. qu’apparaît la première civilisation identifiable : le Badarien, du nom du site de Badari en Haute-Égypte. Progressivement en effet, les populations sahariennes, contraintes de se rapprocher de zones plus humides du fait de la désertification du Sahara, s’installent dans la dépression du Fayoum et dans la vallée du Nil. Vers 4000 av. J.-C., l’Amratien (du nom du site éponyme el-Amrah) succède au Badarien ; cette période, issue de la culture de Nagada, correspond à la première phase ou Nagada I. Une vie sociale s’organise dans les villages. Les cultures badarienne et amratienne correspondent à l’apparition de l’agriculture (culture de l’orge et du blé), mais aussi à l’émergence de nouveaux rites funéraires : les morts, désormais, sont enterrés.

2.2   Nagada II : culture gerzéenne

Vers 3500 av. J.-C., un peuple chamito-sémitique vient se mêler aux populations du Nil dans la région du Fayoum. Ainsi l’Amratien cède la place au Gerzéen ou Nagada II. La civilisation gerzéenne étend son influence depuis la Nubie jusqu’au Delta. Elle se caractérise notamment par un art et une technique remarquables (peinture au trait blanc sur fond lisse rosé, outils et armes). Les cités qui se constituent dans la vallée se regroupent progressivement en deux royaumes, celui de Bouto, en Basse-Égypte, et celui de Hiéraconpolis, en Haute-Égypte.

2.3   Nagada III : les dynasties thinites

Avec le Semainien (ou Nagada III) commence la période thinite. Originaire de Hiéraconpolis, Narmer (traditionnellement identifié à Ménès) réalise l’unification des deux régions pour incarner le « double pays «, auquel il donne pour capitale This, à proximité d’Abydos. Le premier, il ceint les deux couronnes — (le pschent), geste que renouvellent les pharaons égyptiens jusqu’à la conquête d’Alexandre le Grand — et crée la première dynastie thinite, également appelée dynastie O.

Les recherches archéologiques portant sur les nécropoles d’Abydos et de Saqqarah permettent de penser que les dynasties thinites jettent les bases de la monarchie de droit divin et de l’administration centrale. Les terres sont mises en valeur grâce au développement de l’irrigation.

3   L’ANCIEN EMPIRE : IIIE-VIE DYNASTIES (2649-2152 AV. J.-C.)
3.1   L’âge des pyramides

Vers 2649 av. J.-C. commence la période appelée Ancien Empire. La capitale est transférée à Memphis, ville nouvelle située à la jonction entre la Haute et la Basse-Égypte. L’Ancien Empire est marqué par l’apparition d’une architecture colossale. Le roi Djoser (ou Djéser) a pour ministre Imhotep, qui édifie, pour la première fois à Saqqarah, un tombeau royal élevé vers le ciel par sept rangées de pierres formant autant de paliers. Ce tombeau monumental a pour fonction de préserver l’immortalité du roi qui, après sa vie terrestre, continue de protéger son peuple. Les noms de Khéops, Khéphren et Mykérinos nous sont ainsi parvenus par les grandes pyramides de Gizeh. Imhotep est sans doute également l’auteur du premier recueil sapiential égyptien.

3.2   Le pharaon, fils de Rê

Sous la IVe dynastie s’affirme le pouvoir du souverain, incarnation d’Horus et d’Osiris sur la terre, dont il est le maître absolu. Le pharaon exerce son contrôle sur le pays grâce à une administration dont l’importance ne cesse de croître. À partir du règne de Snéfrou, le souverain est secondé par un vizir pour la gestion des affaires du pays. Celui-ci prospère, durant l’Ancien Empire, grâce à l’exploitation des mines du Sinaï et aux échanges commerciaux avec la Phénicie, d’où vient le bois du Liban employé dans les sarcophages. L’Égypte entretient également des relations avec Chypre et la Crète et a établi sa domination sur la Nubie, qui fournit l’ivoire et l’ébène. L’extension territoriale et l’essor économique favorisent la création d’une oligarchie de hauts fonctionnaires centraux et provinciaux, dont la puissance devient une menace pour les souverains. Les nomarques, gouverneurs des nomes (districts), affirment leur autonomie. La position prépondérante du dieu solaire, Rê, s’impose probablement vers la fin de la Ve dynastie, sous l’influence du clergé d’Héliopolis. Le pharaon est désormais considéré comme le fils de Rê.

Dès cette époque, les navigateurs égyptiens explorent le continent africain jusqu’à l’actuelle Somalie ; les sciences (astronomie et médecine) se développent : nous devons aux astronomes de Memphis le calendrier solaire fondé sur une année de 365 jours.

3.3   L’effondrement de l’Empire memphite

Les inscriptions gravées sur les murs des tombeaux royaux de la VIe dynastie attestent de l’affaiblissement du pouvoir pharaonique. Certaines font même état d’une conspiration contre le pharaon Pépi Ier, qui a régné vers 2289-2255 av. J.-C., dans laquelle est impliquée la propre épouse du souverain. Mais plus certainement, le lent effondrement de l’Ancien Empire est à mettre en relation avec la montée en puissance des administrateurs du royaume. Et dans cette conjoncture, c’est une vague d’invasions du pays qui sonne le glas de la première unification entre Haute et Basse-Égypte.

4   LA IRE PÉRIODE INTERMÉDIAIRE : VIIE-DÉBUT DE LA XIE DYNASTIE (2152-2065 AV. J.-C.)
4.1   Le chaos dynastique

La VIIe dynastie marque le début d’une première période intermédiaire, qui va durer de 2152 environ à 2065 av. J.-C. Soumis aux raids étrangers, le territoire se morcelle et la famine apparaît tandis que se multiplient des mouvements de révolte, coïncidant avec la diffusion du culte d’Osiris qui semble témoigner d’une aspiration populaire à l’immortalité.

4.2   Héracléopolis contre Thèbes

À partir de la IXe dynastie, plusieurs dynasties cohabitent et cherchent à refaire l’unité du pays à leur profit. Les IXe et Xe dynasties, dites « héracléopolitaines «, contrôlent depuis Héracléopolis les deux tiers du pays, tandis que la XIe dynastie, plus guerrière, est installée à Thèbes en Haute-Égypte. C’est de cette dernière que va naître le Moyen Empire.

5   LE MOYEN EMPIRE : XIE-XIVE DYNASTIES (2065-1781 AV. J.-C.)

Vers 2135 av. J.-C., les nomarques de Thèbes ont fondé la XIe dynastie. Les Antef s’efforcent d’étendre le royaume à partir de Thèbes, vers le nord et vers le sud, dans le but d’unifier le pays, mais c’est Mentouhotep Ier qui achève la reconquête du territoire. Sous son règne s’affirme la primauté du dieu thébain Amon.

5.1   Naissance du culte d’Amon-Rê

Sous la XIIe dynastie, inaugurée par Amménémès Ier, la capitale se déplace symboliquement vers le nord, à Licht, non loin du Fayoum dont les terres sont mises en valeur. La volonté de renforcer l’unité nationale s’exprime, durant cette période, par le compromis religieux passé avec les clergés thébain et héliopolitain, par lequel Amon est associé à Rê. Intercesseur entre Amon-Rê et les hommes, le pharaon renforce son pouvoir en abaissant celui de la féodalité provinciale et en assurant, de son vivant, la succession au trône. Dans le même temps, l’immortalité n’est plus l’apanage du souverain. Tous peuvent désormais y accéder, dans les limites imposées par un rituel très strict.

5.2   Une renaissance intellectuelle et culturelle

Durant les règnes des Amménémès et des Sésostris se constitue également une classe de fonctionnaires, intermédiaires entre le peuple et les hauts dignitaires. L’influence de ces scribes va progressivement croître. La période est celle d’une renaissance intellectuelle et culturelle, qu’exprime le développement de genres littéraires variés — romans merveilleux, analyses psychologiques (telle l’Histoire de Sinouhé), poèmes lyriques et traités scientifiques écrits sur papyrus. L’architecture, l’art et les bijoux révèlent une extraordinaire délicatesse de conception.

Les successeurs d’Amménémès Ier (Sésostris Ier, Amménémès II, Sésostris II, Sésostris III, Amménémès III et Amménémès IV) poursuivent l’ambitieuse politique étrangère de leur prédécesseur. Des forteresses sont bâties à travers toute la Nubie et le Soudan. Des gouverneurs sont envoyés en Palestine et en Syrie. Sésostris III, qui règne de 1881 à 1842 av. J.-C., organise une armée permanente qu’il utilise dans les campagnes contre les Nubiens, au sud, et contre les Libyens, à l’ouest. Il divise l’administration en trois unités géographiques puissantes, contrôlées chacune par un haut fonctionnaire dépendant du vizir.

6   LA IIE PÉRIODE INTERMÉDIAIRE : XIIIE-XVIIE DYNASTIES (1781-1550 AV. J.-C.)
6.1   L’installation des Hyksos

Au début du IIe millénaire, pourtant, l’unité égyptienne est ébranlée par l’afflux des populations sémites d’Asie intérieure chassées par les invasions indo-européennes dans l’Asie intérieure. Ces Hyksos, établis dans le nord-est du Delta, profitent de l’affaiblissement du pouvoir des pharaons des XIIIe et XIVe dynasties pour conquérir toute la Basse-Égypte. Ils maîtrisent l’art de la guerre, ont apporté en Égypte chevaux et chars. Une deuxième période intermédiaire s’ouvre vers 1781 lorsque Avaris, centre de la puissance des Hyksos, devient la capitale d’une XVe dynastie étrangère. Les rois hyksos adoptent les coutumes égyptiennes, adorent les dieux Seth et Rê, et prennent le cartouche et le protocole des pharaons d’Égypte.

6.2   La résistance thébaine

Le sud, cependant, a résisté aux conquérants. Les princes de Thèbes, qui contrôlent le territoire situé entre Éléphantine et Abydos, entreprennent de libérer le territoire. Kamosis parvient à vaincre les Hyksos, mais c’est son frère, Amosis Ier, qui finalement les chasse et réunifie le pays. Ils engagent alors une politique de destruction systématique des témoignages de la culture hyksos (d’où notre méconnaissance de cette période).

7   LE NOUVEL EMPIRE : XVIIIE-XXE DYNASTIES (1550-1075 AV. J.-C.)

Le Nouvel Empire, qui dure cinq siècles, a pour capitale Thèbes. Ses souverains portent à leur apogée la grandeur et la puissance de l’Égypte.

7.1   L’Égypte thoutmoside
7.1.1   Émergence des hypogées

Sur l’initiative d’Aménophis Ier, Karnak (sur la rive orientale du Nil) devient un grandiose site architectural. Le premier, il sépare son tombeau proprement dit du temple funéraire et instaure la coutume de tenir secret le lieu de son dernier repos. Son successeur Thoutmosis Ier fait creuser son hypogée dans la vallée des Rois. À partir du règne de Thoutmosis II, les reines acquièrent un rôle important. Ainsi, Hatchepsout, épouse de Thoutmosis II, après avoir assuré la régence de son neveu (puis époux) Thoutmosis III, obtient de fait les pouvoirs du pharaon.

7.1.2   Une politique impérialiste

Les souverains du Nouvel Empire ont tiré les leçons de la période précédente. Ils dotent le pays d’une puissante armée. Pour parer à la menace que constituent les États du Proche-Orient (le Hatti en Anatolie, le Mitanni entre le Tigre et l’Euphrate, et Babylone), ils mènent une politique impérialiste. Thoutmosis III, dont les campagnes asiatiques sont relatées sur les pierres du grand temple d’Amon-Rê à Karnak, conquiert la Syrie vers 1479, après avoir triomphé d’une coalition syro-palestinienne menée par le Mitanni. Aménophis II conclut plus tard une alliance avec cet État, inaugurant une ère de diplomatie active. Au sud, les Égyptiens pénètrent le pays de Pount (Éthiopie) et repoussent la frontière jusqu’à la quatrième cataracte. Les territoires placés sous protectorat payent leur tribut en contingents militaires, en esclaves pour les grands travaux et en céréales ; en contrepartie, ils conservent leurs institutions et leurs religions sont respectées. Seule la Nubie est profondément égyptianisée.

Deux menaces pèsent toutefois sur l’Égypte thoutmoside : à l’extérieur, les Hittites refoulent les Égyptiens de Syrie ; dans le pays, le clergé thébain prétend à un rôle toujours plus important au sein du système politico-religieux. Le grand prêtre d’Amon devient même le second personnage de l’État.

7.1.3   Akhenaton ou l’âge amarnien

Aménophis IV veut réformer la religion égyptienne, efforts auxquels son épouse, Néfertiti, prend une grande part. Il tente d’abolir le culte d’Amon pour imposer la croyance en un dieu central, sinon unique : Aton, représentant le Soleil dans sa totalité. Il prend pour nom Akhenaton (« celui qui plaît à Aton «) et quitte Thèbes pour une nouvelle capitale, Akhetaton (aujourd’hui Tell el-Amarna). Le culte d’Aton est cependant abandonné vers la fin de son règne et son gendre, Toutankhamon, ramène la capitale à Thèbes.

7.2   L’Égypte ramesside
7.2.1   Prospérité politique et culturelle

Pour contrebalancer l’influence de Thèbes, les Ramessides (onze pharaons des XIXe et XXe dynasties) doivent fonder une seconde capitale dans le Delta, à proximité de Tanis. Le fondateur de la XIXe dynastie, Ramsès Ier, ne règne que deux ans (1291-1289 av. J.-C.). L’Égypte connaît ensuite une longue période de prospérité et de développement, sous la conduite de Ramsès II, qui exerce le pouvoir durant soixante-sept ans. On lui doit une bonne partie des constructions de Louxor et de Karnak, ainsi que les temples creusés dans la falaise d’Abou Simbel. Ramsès II livre d’importantes batailles contre les Hittites, avant de signer avec eux un traité de partage de la Syrie vers 1283. L’alliance est scellée par un mariage avec la fille du roi hittite, Hattousil II.

7.2.2   L’invasion des Peuples de la mer

Le danger hittite écarté, l’intégrité du territoire doit être défendue contre de nouveaux envahisseurs : les Peuples de la mer, venus des côtes de l’Asie Mineure et de Grèce, dont ils ont été chassés par de nouvelles invasions indo-européennes et par l’arrivée des Doriens en mer Égée. Fils et successeur de Ramsès II, Mineptah (ou Mérenptah) les repousse. C’est à cette époque que les Juifs, persécutés par le pharaon, quittent le pays et gagnent la Terre promise, conduits par Moïse. Après la mort de Ramsès III, le deuxième souverain de la XXe dynastie, commence le déclin du Nouvel Empire. L’État, ruiné et assailli par les Assyriens et les Libyens, tombe sous la domination du clergé d’Amon, dont le grand prêtre, Hérihor, prend le pouvoir en Haute-Égypte.

8   LA BASSE ÉPOQUE : XXIE-XXXIE DYNASTIES (1075-332 AV. J.-C.)
8.1   Les luttes d’influence

Vers 1075, l’Égypte, scindée en deux entités, est soumise aux invasions étrangères. Au nord, Smendès a fondé la XXIe dynastie, dite tanite du nom de sa capitale Tanis ; au sud, les prêtres d’Amon se sont octroyés des titulatures royales et règnent depuis Thèbes de manière quasi autonome.

Au VIIIe siècle av. J.-C., un souverain de Koush conquiert l’Égypte par le sud ; la Haute-Égypte est alors dominée par les Soudanais de Napata qui mêlent leurs traditions à la culture égyptienne. Un siècle plus tard, les Assyriens placent le Delta sous protectorat.

8.2   La civilisation saïte

L’Égypte connaît un bref renouveau sous la XXVIe dynastie (664-525 av. J.-C.), après que Psammétique Ier, roi de Saïs, a repoussé les Assyriens et les Soudanais et restauré l’unité du pays. Il doit toutefois ouvrir le pays, ruiné, aux commerçants grecs et la « Renaissance saïte « est marquée par la forte influence culturelle et politique du monde grec. Cependant, les règnes des souverains de la XXVIe dynastie freinent plus qu’ils n’interrompent le processus de décadence.

8.3   La domination perse

La XXVIIe dynastie est achéménide, le roi de Perse Cambyse II s’étant emparé vers 525 de toute l’Égypte. Les Perses ne sont chassés qu’avec l’appui des Grecs. Les trois dynasties suivantes sont à nouveau indigènes mais, vers 342 av. J.-C., le pays passe à nouveau sous domination perse.

9   L’ÉGYPTE HELLÉNISTIQUE (332-30 AV. J.-C.)
9.1   La période macédonienne

Alexandre le Grand, dont les troupes occupent l’Égypte, en 332 av. J.-C., libère le pays de la tutelle perse. Jusqu’en 30 av. J.-C., l’Égypte est intégrée au monde hellénistique.

Le Macédonien, qui quitte le pays dès le printemps de l’an 331, fonde Alexandrie et sait obtenir la faveur de la population en maintenant les lois et les traditions nationales. Il s’assure surtout l’appui du clergé en se rendant dans le temple d’Amon, où il fait reconnaître sa filiation divine. Le pays est gouverné par ses généraux, qui désignent Ptolémée comme satrape d’Égypte à la mort d’Alexandre, en 323. Ptolémée se proclame roi, en 305 av. J.-C., et règne dès lors comme un pharaon.

9.2   La période ptolémaïque

Durant près de trois siècles, la dynastie lagide fait de l’Égypte l’une des grandes puissances du monde hellénistique. Dans sa plus grande extension, sous Ptolémée III Évergète, l’empire ptolémaïque domine une grande partie de la Syrie, la Cilicie, Cyrénaïque, Chypre et a la maîtrise de la Méditerranée et de la « mer des Indes «. Cependant, la richesse de l’État est fondée sur l’exploitation de la paysannerie égyptienne, lourdement imposée sur les produits issus de terres entièrement en possession du souverain. L’administration est aux mains des colonisateurs hellènes (Macédoniens ou Grecs) et seuls les membres des minorités perse ou juive peuvent espérer accéder aux charges importantes. Les émeutes populaires se multiplient à partir du règne de Ptolémée IV Philopator (222-205 av. J.-C.) ; la contestation prend d’autant plus d’ampleur que les intrigues de palais fragilisent le pouvoir. Les Séleucides, rivaux des Lagides pour le contrôle de la Syrie, tentent de tirer profit de l’affaiblissement de l’Égypte ptolémaïque. En 168 av. J.-C., Antiochos IV Épiphane attaque Alexandrie, sauvée in extremis par une intervention romaine.

Dès lors, le poids de Rome dans les affaires égyptiennes ne cesse de s’alourdir. L’habileté de la reine Cléopâtre, alliée d’abord à Jules César puis à Marc Antoine, ne permet pas d’éviter la chute. Après que ses forces ont été défaites par les légions romaines d’Octave (futur Auguste) à la bataille d’Actium, en 31 av. J.-C., Cléopâtre se suicide.

10   L’ÉGYPTE ROMAINE ET BYZANTINE (30 AV. J.-C.-642 APR. J.-C.)

L’Égypte demeure une province romaine durant près de sept siècles. Source de richesses pour Rome, elle est maintenue sous un régime d’administration proche de celui qui existe sous les Lagides. En revanche, l’empereur Auguste craignant que le gouverneur de la province ne devienne un nouveau pharaon, la province égyptienne relève personnellement de l’empereur et est gouvernée par un préfet de rang équestre. Au VIe siècle apr. J.-C., Justinien place l’armée sous un commandement séparé.

10.1   La domination romaine

Durant la période romaine, l’Égypte connaît une paix relative ; sa frontière méridionale, à Assouan, n’est que rarement attaquée par les Éthiopiens. Alexandrie, grande métropole de l’Empire romain, est le centre d’un commerce prospère entre l’Inde, la péninsule d’Arabie et les pays méditerranéens. La culture romaine ne pénètre guère la société égyptienne, hellénisée sous les Ptolémées. Les Égyptiens demeurent d’ailleurs exclus de la citoyenneté romaine jusqu’à l’édit pris par l’empereur Caracalla, en 212 apr. J.-C. (voir édit de Caracalla).

Les empereurs romains, afin de se concilier le clergé, protègent la religion ancienne, achèvent ou embellissent les temples commencés sous les Ptolémées et y font graver leurs propres noms comme le faisaient les pharaons. On peut trouver leurs cartouches à Isna, Kom Ombo, Dendérah et Philae. Les cultes égyptiens d’Isis et de Sérapis s’étendent dans tout le monde gréco-romain. Dans le même temps, le christianisme se développe. Il semble qu’il pénètre d’abord la communauté juive d’Alexandrie, ébranlée par deux révoltes contre l’occupant romain (66 et 117 apr. J.-C.). La foi chrétienne se diffuse assez rapidement au sein de la population égyptienne, qui manifeste ainsi son opposition à l’exploitation romaine. L’Égypte chrétienne adopte sa propre langue, le copte.

10.2   La domination byzantine

Lorsque, après le partage de l’Empire romain, en 395, l’Égypte devient byzantine, le patriarche d’Alexandrie a acquis une grande puissance au sein de l’Église chrétienne et il bénéficie du soutien du pape contre son rival de Constantinople. Saint Cyrille, patriarche d’Alexandrie de 412 à 444, obtient la condamnation pour hérésie de Nestorius, patriarche de Constantinople (voir nestorianisme). Mais le pouvoir du patriarcat alexandrin devient menaçant pour la papauté elle-même. Le successeur de Cyrille, Dioscore, qui a défendu les thèses monophysites, est déposé au concile de Chalcédoine, en 451. Le monophysisme, parce qu’il est condamné par Constantinople, est dès lors adopté massivement par les chrétiens d’Égypte. Durant les deux siècles suivants, la plus brillante période de l’art copte, la communauté chrétienne d’Égypte est victime des persécutions du pouvoir byzantin, lesquelles visent également les Juifs. Après les treize années d’occupation sassanide, de 616 à 629, l’intolérance religieuse est portée à son comble. Le basileus Héraclius promulgue une série d’édits imposant le baptême aux juifs et la doctrine de l’Église byzantine aux coptes. L’Égypte passe finalement sous la domination arabe en 642, après la chute d’Alexandrie.

Pour l’histoire postérieure du pays, voir l’article Égypte.

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