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Élisabeth Ire

Publié le 10/02/2013

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1   PRÉSENTATION

Élisabeth Ire (1533-1603), reine d’Angleterre et d’Irlande (1558-1603).

Surnommée la « Reine Vierge « pour ne s’être jamais mariée, Élisabeth Ire est la dernière représentante de la maison des Tudors à avoir occupé le trône d’Angleterre.

2   ÉLISABETH OU UNE JEUNESSE TOURMENTÉE

Née à Londres, fille du roi Henri VIII d’Angleterre et de sa deuxième épouse, Anne Boleyn, Élisabeth est déclarée illégitime après l’annulation du mariage de ses parents. En mai 1536, la jeune princesse devient orpheline de mère — Anne Boleyn ayant été exécutée pour relation adultérine ; elle est alors éloignée et élevée loin de la cour. Elle reçoit néanmoins une éducation soignée, dispensée par des humanistes réputés (notamment Roger Ascham) qui lui enseignent en particulier les langues étrangères — outre l’anglais, elle parle avec aisance le français, l’italien et l’allemand, et maîtrise le grec et le latin.

À l’instigation de Catherine Parr, sixième épouse de Henri VIII, Élisabeth revient à la cour et recouvre ses droits au trône, au troisième rang dans l’ordre de succession (après son demi-frère Édouard et sa demi-sœur Marie). Un temps soupçonnée d’avoir favorisé les ambitions de son prétendant, le nouvel époux de la veuve royale, Thomas Seymour, elle ne prend cependant aucune part aux intrigues politiques qui agitent le règne de son frère Édouard VI. En 1554, bien qu’elle apporte un soutien inconditionnel à la nouvelle reine, sa demi-sœur Marie Ire Tudor, Élisabeth est emprisonnée quelque temps à la tour de Londres pour avoir hypothétiquement soutenu la conspiration protestante de Thomas Wyatt. Cependant, héritière désignée de Marie Tudor à la condition qu’elle maintienne la foi catholique dans le royaume, Élisabeth accède au trône d’Angleterre à la mort de la souveraine, en 1558.

3   ÉLISABETH IRE TUDOR, REINE D’ANGLETERRE

Afin de légitimer son titre, la reine Élisabeth se fait immédiatement reconnaître des Communes — plutôt protestantes — contre les Lords — qui, membres de l’épiscopat catholique hérité de Marie Tudor, contestent son accession au trône en vertu de l’acte d’annulation du mariage de ses parents.

3.1   Élisabeth Ire, une reine anglicane

Devenue « gouverneur suprême du royaume au spirituel comme au temporel «, la reine règle les tensions religieuses entre protestants et catholiques par une politique de compromis : le Elizabethan Settlement ou « règlement élisabéthain «. Certes, elle rétablit — malgré les conditions de sa succession à la Couronne — la suprématie de l’Église anglicane aux dépens de la foi catholique. De même, elle renouvelle l’Acte de suprématie de 1534, dépose les évêques protestataires et impose l’usage du Book of Common Prayer (rédigé en 1549) pour toute la liturgie. Parallèlement à cette mise en place d’un puritanisme religieux, Élisabeth — qui n’a guère de sympathie pour le calvinisme — conserve l’influence du catholicisme dans la liturgie, notamment dans la pompe du service religieux. Enfin, en 1563, elle fait publier les Trente-neuf Articles définissant les dogmes de l’anglicanisme mais prend garde de ne pas ratifier immédiatement la déclaration.

En 1568, pour mettre fin à l’agitation catholique, Élisabeth fait emprisonner sa cousine catholique réfugiée en Angleterre, la reine Marie Stuart d’Écosse. La tolérance religieuse de la reine anglicane s’infléchit encore après son excommunication par le pape Pie V (1570) qui, en déliant les catholiques anglais de l’obligation d’allégeance à son égard, suscite des révoltes dans le nord de l’Angleterre. En 1586, un complot visant à placer la reine Stuart sur le trône d’Angleterre est mis au jour et engendre la condamnation et l’exécution de Marie, décapitée en février 1587.

L’engagement de la reine en faveur du protestantisme conduit cette dernière à soutenir, en 1566, les Pays-Bas en révolte contre le roi Philippe II d’Espagne ; cet acte, joint aux incursions répétées des marins anglais dans l’Empire colonial espagnol (Francis Drake, Walter Raleigh et Martin Frobisher), provoque la guerre avec l’Espagne en 1585. Le 8 août 1588, la défaite de l’Invincible Armada consacre la supériorité maritime de l’Angleterre qui a déjà accru ses échanges commerciaux et pris une part importante à l’expansion coloniale dans le Nouveau Monde.

3.2   Élisabeth Ire, une monarque absolue

Dans le domaine économique, le règne d’Élisabeth Ire coïncide avec une période de prospérité, qui voit l’expansion de l’industrie et du commerce, avec la création de la Bourse de Londres (1566) et la fondation de nombreuses compagnies à charte (notamment la Compagnie des Indes orientales, 1600), le développement des villes et la promotion sociale de la bourgeoisie commerçante. La loi sur les pauvres (Poor Law de 1601) crée un système d’assistance publique en faisant de l’aide aux défavorisés une compétence attribuée au niveau local.

Élisabeth Ire gouverne en monarque absolu, s’entourant de quelques conseillers seulement (William Cecil, Francis Walsingham, lord Burghley) et, méfiante à l’égard de la noblesse, réunit de plus en plus rarement le Parlement, tandis qu’elle s’emploie à contrôler les élections à la Chambre des communes. Ayant refusé de contracter une alliance — ce qui lui vaut le surnom de « Reine vierge « et pose de manière récurrente le problème de sa succession —, elle entretient de nombreuses liaisons, notamment avec les comtes de Leicester et d’Essex. La fin de son règne est assombrie par les difficultés économiques qui entament sa popularité, par la révolte en Irlande conduite par Hugh O’Neill et par la trahison de son favori, le comte d’Essex. À la mort d’Élisabeth, la couronne revient au roi Jacques VI d’Écosse, fils de Marie Stuart et cousin de la reine, qui règne en Angleterre sous le nom de Jacques Ier Stuart.

4   L’« ÈRE ÉLISABÉTHAINE «

L’ère élisabéthaine est cependant une période exceptionnellement brillante dans l’histoire de l’Angleterre et correspond à une époque d’intense activité artistique et littéraire. L’artiste plus illustre de l’époque élisabéthaine demeure le dramaturge William Shakespeare qui, dans ses pièces Henri VI et Richard III, se fait l’encenseur d’Henri Tudor pour mieux glorifier sa descendante. D’autres artistes célèbrent également la reine ; il en est ainsi d’Edmund Spenser, qui lui dédie un recueil de poèmes (The Fairie Queen ou « La Belle Reine «, 1590) et du navigateur Walter Raleigh, qui s’épanche, en n’abusant personne, sur « l’Amour de l’Océan pour Cynthia « (Ocean’s Love to Cynthia, 1595).

Outre William Shakespeare, Thomas Kyd, Christopher Marlowe et Ben Jonson sont les principaux représentants du théâtre élisabéthain, avec l’acteur Richard Burbage. À la poésie d’Edmund Spenser et de Philip Sidney, s’adjoignent les essais littéraires de John Lyly et de Francis Bacon, et des essais politiques de Richard Hoocker. En musique, le sacré est en plein essor grâce à la mode des virginals que mettent en valeur les artistes Thomas Morley, Orlando Gibbons et Thomas Weelkes. L’architecture durant le règne d’Élisabeth met en avant une rigoureuse utilisation de la symétrie (voir style élisabéthain). En peinture enfin, cette période correspond à l’âge d’or de la miniature, notamment avec Nicholas Hilliard, et à un engouement pour les portraits « historiques imaginaires «, notamment avec George Gower.

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