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Exposé Le Manifeste du parti communiste

Publié le 09/11/2012

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Le texte à étudier est un extrait du Manifeste du parti communiste. À propos de ce texte, Lénine dira qu‘il « expose avec une clarté et une vigueur remarquables la nouvelle conception du monde, […] la théorie de la lutte des classes et du rôle révolutionnaire dévolu dans l'histoire mondiale au prolétariat, créateur d'une société nouvelle, la société communiste «.  Le Manifeste constitue un essai politico-philosophique commandé par la Ligue communiste et rédigé par Karl Marx (1818-1883) avec l’aide de Friedrich Engels (1820-1895) en 1848. Ce texte définit les principes communistes, alors trop souvent détournés, et énonce le projet des communistes.  Le communisme désigne des sociétés se structurant de telle manière que la propriété des moyens de production ou de subsistance soit commune. Dans ces sociétés, les classes sociales, le salariat, les frontières, et la notion même d'État n‘existent pas. Elles sont profondément égalitaires et justes. Le texte affirme l’émergence d’une force politique nouvelle dont il synthétise les idées afin de les rendre accessibles à toute la société.  Marx et Engels forment un tandem intellectuel et exercent l’un sur l’autre une influence réciproque. Cependant si l’on parle de marxisme plutôt que d’« engelisme «, cela tient au fait Marx constitue pour Engel le véritable leader du duo. Pour cette raison, Engels lui permet de passer une grande partie de son temps à la rédaction de ses idées en lui fournissant l’argent nécessaire à
sa vie. La rédaction du Manifeste intervient dans un contexte révolutionnaire en Europe, perceptible avant 1848, et que l’on nomme le « printemps des peuples «. Ce sont des mouvements nationalistes qui secouent une Europe encore largement dynastique. Les auteurs ont conscience de cette agitation et souhaitent donner une impulsion certaine à ces mouvements locaux, bien que davantage d’inspiration nationaliste que communiste.  Quelles sont les raisons qui motivent les communistes à rédiger ce texte et en quoi le Manifeste synthétise-t-il une partie de la   pensée de Marx, nouveau courant du socialisme? Afin de mieux comprendre les enjeux du texte, il s’agira d’étudier la manière dont les auteurs légitiment son écriture afin de conférer à la démonstration un caractère plus efficace et pour crédibiliser l’annonce de la révolution prochaine censée retourner l’ordre établi.  En 1948, date de publication du texte, le communisme est une force politique crainte car méconnue, à la fois par les dirigeants et par les dirigés.  Le « spectre du communisme «  « hante l’Europe « réunie dans une « Sainte-Alliance «. Les dirigeants tentent de faire face à la menace communiste en « traquant ce spectre «. Les auteurs font référence à la volonté des Etats de limiter les mouvements ouvriers à dominante communiste.  Les ouvriers avec l’industrie voient leurs conditions de travail et de vie se dégrader comparativement à celle des agriculteurs par exemple.   Les revendications ouvrières se multipliant, la masse ouvrière
apparait de plus en plus suspecte aux yeux des « bourgeois «, qui détiennent le pouvoir et le capital selon Marx. Les ouvriers subissent un contrôle croissant, notamment concernant la ponctualité, nécessaire à la production à la chaîne. Ajoutons que depuis 1803, les ouvriers en France sont tenus de rendre compte de leurs déplacements, consignés dans un « livret ouvrier «. Les classes laborieuses sont mises à l’écart par les dominants, et les réformes améliorant leurs conditions de travail ne suffisent pas à calmer l’agitation ouvrière. Or ces mouvements sont influencés par les idées du socialisme et parmi elles, les idées communistes. C’est pourquoi le communisme apparait pour les classes dominantes comme un danger. Cette crainte est renforcée par une très vague connaissance de cette doctrine, en effet le monde ouvrier ne côtoie le monde de la bourgeoisie que dans le cadre du travail. Ce sont deux mondes à part entière, qui n’entretiennent que des contacts brefs de relation de dominants à dominés, sans réels échanges humains. Dans les milieux politiques également, l’adjectif « communiste « a une connotation largement péjorative. Cet « épithète infamant « constitue l’insulte préférée dans ces milieux, et les opposants qu’ils soient « de droite ou de gauche « s’en trouvent affublés. Là encore la méconnaissance totale de la doctrine communiste dans les hautes sphères de la politique frappe, comment peut-on taxé de communiste des sympathisants de droite du seul fait de leur position d‘opposition? Il s’agit de
rétablir au travers de ce texte la véritable signification de l’idéologie communiste et de renverser ce « conte du spectre communiste «.    La crainte suscitée par ce « spectre « montre que le communisme est « reconnu comme une puissance « par les dirigeants Européens. Cependant le communisme étant combattu par ces dirigeants, son idéologie n’a pas l’influence que ses penseurs souhaiteraient qu’elle ait. Pour cette raison les communistes « se sont réunis à Londres « afin d’exposer les véritables « buts « et « conceptions« de leur doctrine. De cette manière l’idéologie en sera renforcée.  Le communisme rassemble des hommes « de divers nationalités «, il a en cela une vocation universelle. Pour cette raison le Manifeste est rédigé en six langues. Dans l’idéologie communiste, l’appartenance à une classe prévaut sur l’appartenance à une nation, les ouvriers de toutes les nations doivent donc s’y retrouver et s’allier afin de permettre une véritable changement dans leurs conditions de vie.  Le Manifeste a donc, en plus de la mission de rétablir la vérité sur l’idéologie communiste, une mission de vulgarisation de cette idéologie. Il faut la rendre plus accessible à la fois au prolétariat, les ouvriers qui subissent une exploitation par la bourgeoisie et à cette dernière qui doit reconnaitre une certaine justice dans les principes communistes.  La mission du Manifeste est donc de permettre une meilleure compréhension des idées communistes et leur diffusion internationale.  Selon Marx, les sociétés
en tout temps ont été divisées en deux entités entretenant entre elle aucun autre lien qu’une relation de domination. Ainsi les « oppresseurs « ont fait face aux « dominés « depuis l‘Antiquité. Ces catégories regroupe des personnes issues de professions très différentes, mais unies par leur statu d’ « oppresseur « ou de « dominé « dans la production industrielle. C’est une vision restrictive de la société qu’opère ici Marx, vision basée uniquement sur cette simple réflexion et qui ne tient pas compte de nombreux autres critères tout aussi pertinents. Dans le monde contemporain, cette opposition est incarnée par celle de la « bourgeoisie « d’une part et du « prolétariat « d’autre part. les bourgeois sont pour les communistes ceux qui possèdent les capitaux et dirigent donc le production. Les prolétaires sont les « ouvriers modernes «, aliénés par le travail. On parle de matérialisme historique, selon cette notion, les société de tout temps ont été dominées par une opposition entre ceux qui travaillent et ceux qui exploitent. Ces deux « classes « s’opposent très fortement par essence et mènent l’une contre l’autres « une guerre interrompue «. Cette opposition prend un caractère radical et aurait toujours existé selon Marx et Engels mais elle prend des formes variées selon la situation, devenant « tantôt ouverte tantôt fermée «. Ainsi la « bourgeoisie et le prolétariat « constituent « deux vastes camps ennemis « regroupant d‘une part les dominants et d‘autre part les dominés de la production industrielle. La
vision des auteurs est radicale et peut-être quelque peu abusive. Son analyse considère que tous les membres de la société doivent être classés dans l’une ou l’autre de ces deux catégories, or certaines classes, certaines professions ne rentrent pas aisément dans cette logique antagoniste. Les marchands par exemple ne sont pas aisément classables dans cette grille. La société décrite par Marx est une société d’ « antagonisme de classes « qui sans être totalement fausse semble peu représentative de la réalité, c’est la vision d’un homme qui subirait sa propre exploitation, tous les hommes ne sont pas à ranger dans l’une de ces deux catégories.  Cet « antagonisme de classe « a une importance considérable dans la doctrine communiste car elle est le moteur de l’histoire. En effet Marx écrit que « L’histoire de toute société jusqu’à nos jours n’a été que l’histoire de la lutte des classes «. On retrouve ici une des deux grandes influences que porte la doctrine de Marx, il s’agit d’une référence à l’idée d’Hegel selon laquelle ce sont les contradictions qui font avancer l’histoire. Marx s’éloigne cependant de la pensée d’Hegel, car pour lui ce sont les contradictions entre les classes, les  « antagonismes de classes «, qui permettent à l’histoire de progresser.  Dans la société féodale la domination est assurée par les seigneurs, la noblesse. Or dans la société décrite par Marx, ce sont les bourgeois qui dominent. Ils y a eu un transfert de domination ente ces deux catégories sociale. La bourgeoisie a utiliser
des « armes « pour s’affirmer. Marx et Engels font référence ici à l’accumulation des capitaux que la bourgeoisie a engrangé au cours des siècles. Sa domination économique lui a permis de renversé l’ordre établi à son profit, passant du rang de dominée à celui de dominant. Les bourgeois sont donc issus de la révolution, et sont sortis vainqueurs de la lutte des classes qui les a opposés à la noblesse. Le monde décrit par Marx est un monde façonné au cours des siècles par et pour la bourgeoisie. « la société bourgeoise moderne, élevée sur les bases de la société féodale «, ainsi la bourgeoisie a utilisé les bases héritées d’un passé profondément marqué par la domination des seigneurs sur les serfs, et a repris ce modèle pour assoir sa propre domination. Cependant selon Marx et Engels, la société bourgeoise se différencie de la société féodale par les moyens utilisés pour assurer son autorité, « de nouvelles formes d’oppressions « sont apparues et ont donné naissance à de « nouvelles formes de lutte « des classes opprimées pour y faire face. La bourgeoisie impose en effet sa domination non plus par la violence comme les seigneurs du Moyen Age l’utilisaient sur les serfs, mais par la relation qu’elle entretient avec le travail. La bourgeoisie cumule les moyens de production, possède les capitaux et les usines. Par cette possession, elle aliène la classe dominée par le travail. concrètement le prolétariat ne peut pas jouir des fruits de son travail, et perd d’une certaine manière une part d’humanité en
travaillant. En effet son ouvrage ne lui appartient pas, comme c’est la cas pour artisan, mais appartient à son employeur auquel il ne vend pas le fruit de son travail mais sa force de travail elle-même. C’est pour cette raison que les prolétaires sont des « ouvriers modernes «. L’aliénation de l’humanité est une notion reprise par Marx à Feuerbach, mais encore une fois Marx se détourne de l’idée initiale car pour lui l’aliénation ne passe pas par la religion comme le soutient Feuerbach. En revanche si les dominants d’aujourd’hui ne ressemblent plus vraiment aux dominants d’hier, les classes dominées de l’époque contemporaine et du Moyen Age partagent la même caractéristique, elles ne possèdent que leur force de travail.  La bourgeoisie a forger un monde « à son image «. Elle s’est construite au cours des siècles, en accumulant les capitaux et en devenant de plus en plus puissante. La croissance de la puissance bourgeoise va de pair avec les grandes découvertes et les progrès techniques. Selon Marx, « la grande industrie a créé le marché mondial, préparé par la découverte de l’Amérique « et « au fur et à mesure que l’industrie le commerce, la navigation, les chemins de fer se développaient, la bourgeoisie grandissait «. Cette évolution s’est étalée sur une longue période allant de la fin du XVème siècle avec la découverte de l’Amérique jusqu’à l’époque contemporaine à Marx. Sur cette période la bourgeoisie a accumulé des richesses grâce aux commerces (commerces d’épices, commerce triangulaire), richesses
qui lui ont permis ensuite de contrôler les forces de production de la société et donc le prolétariat.  Cette enrichissement de la bourgeoisie s’accompagne d’un appauvrissement des classes dominées qui sont mises à l’écart de l’enrichissement car elles ne prennent part à la production industrielle qu’en tant que prolétariat, ouvrier exploité. Marx décrit cette enrichissement de la bourgeoisie comme un phénomène constant et dans lequel le prolétariat ne peut pas intervenir car il est   « refoulé à l’arrière plan «. Il n’est qu’un outil dont se sert la bourgeoisie pour assoir son autorité. Ainsi la croissance de la puissance bourgeoise est directement liée à la croissance économique mondiale et augmente les inégalités entre les classes. De plus la volonté de la bourgeoisie de toujours accroitre ses richesses la pousse à développer davantage son activité, elle « envahit le globe «. De cette manière elle accroit sa domination sur le prolétariat. Cette domination semble totale et inéluctable, cependant Marx et Engels démontrent qu’il n’en est rien. Ainsi la bourgeoisie se développe à mesure que le capitalisme s’accentue, ces deux notions sont intiment liées pour les auteurs car l’une n’existe pas sans l’autre. Cependant l’enrichissement et l’affirmation de la bourgeoisie entrainent un appauvrissement des dominés qui deviennent de plus en plus nombreux car les richesses ne s’accumulent que dans un petit nombre de mains et au détriment du plus grand nombre. Les auteurs remarquent que, « le développement
de l’industrie […] accroît le nombre des prolétaires «. En effet le creusement des inégalités conduit à une augmentation du nombre des plus pauvres, travaillant dans l’industrie. De plus ceux-ci se « concentre[nt] en masses plus considérables «. Au XIXème siècle, une grande partie des ouvriers d’usines sont des anciens ruraux contraints à l’exode rural car ne trouvant pas de travail à la campagne. Sans qualification, ils sont assignés au travail à la chaîne. Et leur salaire ne leur permet pas de vivre en dehors des quartiers populaires. Ainsi les ouvriers sont regroupés dans les mêmes quartiers et forment des « masses « suspectes pour les bourgeois. De plus l’industrie « proclame ouvertement le profit comme but ultime «. L’homme ne peut plus s’élever par son travail qui n’a plus d’autre but que de répondre à des préoccupations purement matérielles. Le travail industriel aliène l’homme ne lui permettant plus que de survivre.  Le travail doit permettre la manifestation de la personnalité de l’homme, et doit être un moyen de subsistance direct car permet de satisfaire grand nombre de besoins humains en vue d’un échange. Il crée une véritable solidarité entre les hommes et donne un sens à la vie de chacun par la relation de travail. Cependant dans le travail moderne, industriel, cette conception du travail n’a plus cours. La condition des « prolétaires « est très précaire car ils ne peuvent survivre que s’ils vendent leur seule richesse, leur force de travail à la bourgeoisie. Or cela n‘est possible que s‘ils
sont utiles à cette bourgeoisie, c’est-à-dire s’ils lui permettent de s’enrichir. « les ouvriers modernes ne vivent qu’à la condition de trouver du travail et qui n’en trouvent que si leur travail accroît leur capital «. Les prolétaires ont un rôle ambigüe dans la société, ils sont totalement dépendants de la classe dirigeante mais également indispensable à celle-ci car ils lui permettent de produire et de s’enrichir. En cela le prolétariat a un pouvoir considérable sur la bourgeoisie. Cependant il n’en n’est pas pleinement conscient car il se laisse aliéné et exploité. Le rôle du communisme est de faire prendre conscience au prolétariat de cette place.    Le capitalisme bourgeois est lui aussi particulièrement paradoxal, car c’est au travers de son développement qu’il accroît sa puissance. Mais en devenant plus puissant il a de plus en plus besoin de main d’œuvre donc il crée des masses croissantes de prolétaires. Or ce sont ces masses qui ont la capacité de renverser la bourgeoisie.  Les auteurs analysent que la bourgeoisie « a produit […] les hommes qui manieront [les] armes « qui conduiront à sa fin. Ce sont « les ouvriers modernes, les prolétaires «.   Le capital qu’elle a rassemblé au cours de son émergence conduira à la renverser à son tour.  De plus ce phénomène est inéluctable selon les auteurs. En effet il est dans la nature même de la bourgeoisie que de vouloir accroître sa domination. En persévérant dans son être la bourgeoisie va inévitablement se détruire. Selon la théorie communiste,
les ouvriers vont renverser l’ordre établi à leur et au détriment de la bourgeoisie. Il s’agit d’un processus inéluctable qui devrait conduire la société vers la société idéale, communiste. La société doit se transformer par étapes, passant par les stades antique, féodal, de l’Ancien régime, moderne. Pour enfin aboutir à la finalité de l’histoire, la société communiste, société parfaite car totalement égalitaire. C’est une vision dialectique de l’histoire selon laquelle la société mue inévitablement au cours de l’histoire de l’humanité, sa forme la plus parfaite, la plus aboutie constituant la forme communiste. Or si la société bourgeoise doit inévitablement disparaitre du fait de sa nature même, elle ne disparaitra que par une révolution du prolétariat. Ainsi c’est donc la classe dominée qui doit renverser l’ordre établi.  Marx et Engel font référence à la Révolution française, date symbolique de l’avènement de la bourgeoisie et de la chute de la noblesse notamment au travers du 4 août 1789 avec l’abolition des privilèges réservés à la noblesse. C’est par la révolution que la bourgeoisie a pris sa place et c’est par une autre révolution qu’elle la perdra. Ce sont les « armes dont la bourgeoisie s’est servie pour abattre la féodalité «. Comme la bourgeoisie a renversé la noblesse, le prolétariat renversera la bourgeoisie. Le prolétariat va donc employer le moyen employé par la bourgeoisie pour assoir sa domination, « la bourgeoisie a forger les armes qui la mettront à mort «, la révolution. Elle a recréer
la situation qu’elle dénonçait, à savoir la domination non légitime d’une classe. En effet c’est bien le prolétariat qui produit concrètement les richesses par son travail. Or la logique capitaliste veut que ce soit la bourgeoisie, les propriétaires des capitaux et des moyens de production (usines, machines) qui profitent de ces richesses et non pas leurs producteurs réels. Les auteurs décrivent cette logique capitaliste comme un « despotisme […]mesquin, odieux, exaspérant «. Elle est en effet contraire à tout bon sens.  Pour les auteurs, « le prolétariat seul est une classe vraiment révolutionnaire «. De plus la bourgeoisie a fournit au prolétariat les « armes « nécessaires à sa propre destruction.  Selon les auteurs, la révolution du prolétariat devrait être facilitée par le prochain désagrégement de la classe dominante, de sa « décomposition «. Une partie de la bourgeoisie doit se rallier au prolétariat dans le cadre de la lutte des classes, lorsque celle-ci approchera de « l’heure décisive «. Cette heure sera celle de la révolution, ce que les communistes nomment le « Grand Soir « qui doit permettre l’avènement d’une société nouvelle.  De plus selon la théorie dialectique de l’histoire, l’homme ne joue qu’un rôle secondaire dans le processus de création historique car ce n’est pas lui-même par son action mais bien les oppositions entre les classes, ce que les communistes appellent « la lutte des classes « qui doit faire avancer l’histoire. En cela le prolétariat joue un rôle déterminant car
c’est lui qui subit la domination de le bourgeoisie et contre laquelle il doit se rebeller, lorsque sa situation sera devenue trop insupportable.  Lutte des classes, moteur de l’histoire est « tantôt ouverte tantôt dissimulée «. En effet la plus part du temps, les relations qu’entretiennent les deux classes son relativement bonnes. Ce sont des relations de type commerciales. Le prolétariat vend sa force de travail et la bourgeoisie offre du travail.  Il arrive en revanche que ces relations deviennent plus tendues. La « guerre « devient une guerre « ouverte «. Il s’agit de période troubles, de révoltes, où la classe dominée exprime son mécontentement, plus ou moins violemment, car la société est inégale.  Le meilleur exemple est évidemment celui de la Révolution française, la lutte des classes est bien un « moteur de l’histoire « car elle a permis lors de cet épisode un retournement complet de la situation établie depuis des siècles, la domination de la noblesse sur le Tiers Etat. Cependant la révolution doit être précédée d’une phase de prise de conscience des conditions de vie du prolétariat, de sa condition de masse ayant des intérêts communs, et de sa domination par la bourgeoisie.  D’autres facteurs doivent entrer en compte et faciliteront la prise de pouvoir du prolétariat. Une partie de la bourgeoisie doit se rallier aux prolétaires de la même manière que certains nobles se sont joints au mouvement révolutionnaire de la bourgeoisie au nom des grands principes issus des philosophes des Lumières.
Les auteurs font ici directement référence à leur propre position car ils sont issus de la bourgeoisie et ses sont ralliés au mouvement communiste. Ils mettent à contribution leur savoir faire intellectuel à cette cause au travers de la rédaction du Manifeste. Ce texte va permettre aux ouvriers de prendre conscience de leur poids.  Il faut noter que les auteurs ont une vision paradoxale encore une fois du rôle des prolétaires dans le processus révolutionnaire. Pour mener la révolution, les ouvriers doivent prendre conscience du caractère insupportable de leur condition de classe. Cette condition doit atteindre un seuil tel que les ouvriers ne pourront plus la supporter et se rebelleront contre elle et donc contre la bourgeoisie qui à l’origine de ces inégalités. Ainsi Marx et Engel sont contre toute forme d’amélioration de la condition ouvrière. Celle-ci devra se transformer par la prise de pouvoir des ouvriers imposant ce que Marx nomme « la dictature du prolétariat « mais qui n’est pas explicitement citée dans le texte. En cela le prolétariat est bien une classe « révolutionnaire «, « moteur de l’histoire «.  Pour les auteurs, le prolétariat est la classe vraiment importante de la société. « les autres classes périclitent et périssent avec la grande industrie; le prolétariat, au contraire, est le produit le plus authentique «. Son émergence est directement lié à l’avènement de la société capitaliste qu’il sera amener à détruire. Ce texte a donc plusieurs sens, il permet à la classe révolutionnaire
de prendre conscience de sa force et de rôle dans l’histoire mais aussi de rallier une partie de la bourgeoisie à ce combat. Ceux-ci devront rompre avec l’idéologie bourgeoise, à ce « despotisme « devenu « mesquin, odieux, exaspérant «. Le Manifeste du Parti communiste est un texte fondateur du mouvement communisme. Il est le premier texte à définir les buts et les principes de l’idéologie. Il décrit une société divisée en deux groupes qui se distinguent par leur place dans la production et qui s’opposent constamment. Il donne également une nouvelle interprétation de l’histoire, au travers d’une vision dialectique et matérialiste. Selon cette théorie la société doit se transformée par étapes, pour aboutir inéluctablement à l’avènement de la société communiste, seule véritablement juste car égalitaire. Selon cette théorie la création historique est directement liée à l’opposition constante entre les classes sociales, ce que Marx et Engels nomment « la lutte des classes «. En cela l’histoire a un sens, elle doit permettre la libération progressive de l’homme de sa condition d’aliénation. Ainsi le prolétariat est voué à disparaitre par son émancipation. Selon la théorie matérialiste, la société a été dominée à toutes les époques par les rapports de production, Marx et Engels placent donc le capitalisme au centre de l’analyse de leur époque. Ce texte est profondément révolutionnaire. Cependant s’il décrit la convergence irrémédiable de la société vers la révolution il ne décrit pas comment celle-ci
doit se dérouler ni comment une fois réalisée, les ouvriers devront faire usage du pouvoir. En cela ce texte n’est pas précis, il a pour ambition générale de synthétiser les idées naissantes de la ligue des communistes mais sans clairement expliquer comment ces idées doivent être concrètement appliquées. Le travail des auteurs est donc de vulgariser leurs idées et de les rendre accessibles à la classe qui est au centre de leurs aspirations, le prolétariat. Le Manifeste est rédigé dans un contexte de troubles révolutionnaires en Europe qui donnent la convictions aux auteurs d’être à un tournant de l’histoire, la révolution approche. Or si ces mouvements sont minoritaires et ponctuels, la révolution du prolétariat doit être un mouvement transnational. Pour cela il doit prendre conscience de son nombre, de sa condition de communauté et de ses aspirations communes. Cette prise de conscience permettra alors selon les auteurs une union révolutionnaire qui   détruirait les rapports de production bourgeois.  À l’époque de la rédaction du Manifeste, le communisme a encore une influence limitée au sein des différentes mouvances socialistes. Mais à compter de sa publication, toute la littérature communiste ainsi que la pensée révolutionnaire s'en trouvera profondément modifiée et renouvelée. Bien que peu diffusé lors de sa parution, cet ouvrage a été ensuite traduit en plusieurs langues et tiré à plusieurs centaines de millions d'exemplaires. L'influence de Karl Marx sur ses contemporains n’est pas très grande
de son vivant, mais elle s'est considérablement accrue après sa mort avec l'importance prise par le mouvement ouvrier. Comme politique et comme théoricien, Marx ne rencontre que peu de succès de son vivant, et il n’exerce une influence sur le mouvement ouvrier que pendant la dernière partie de sa vie, soit jusqu’en 1883.  Ces doctrines, sont revues et complétées par la plupart des socialistes après sa mort, notamment par Lénine qui les développe et les applique. Lénine base sa pratique du bolchévisme et de la IIIème internationale sur les théories marxistes.  Bibliographie: Jacques Ellul, la pensée marxiste, Cours professé à l'Institut d'études politiques de Bordeaux de 1947 à 1979, La table ronde. Dictionnaire de la pensée politique, hommes et idées, Hatier Philippe Braud et François Burdeau, Histoire des idées politiques depuis la Révolution, 2ème édition , Montchrestien. Reprise du cours: Marxisme qui apparait en relation avec les révoution industrielles. Influence de Hegel et Feuerbach. F sur la place de la religion, psa de conciliation entre homme et religion comme dans la pensée de Hegel, car elle aliène l’homme. B. Bauer pense qu’il faut laïciser l’Etat, question religieuse totalement privée. Mais pour Marx il faut extirper la religion pour que l’homme se donne entièrement à l’intérêt collectif. 1945 1946, Marx pense que les solutions pourront venir de l’Etat, mais après il n’y croit plus car l’Etat est le reflet de la société. Il faut alors tout changer. 

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