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Fleurus, bataille de

Publié le 12/02/2013

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1   PRÉSENTATION

Fleurus, bataille de, victoire de l’armée révolutionnaire française contre les Autrichiens, le 26 juin 1794.

2   L’ENJEU MILITAIRE ET POLITIQUE

L’offensive menée en mai-juin 1794 par les Français sur l’actuelle frontière belge doit enfoncer les lignes austro-anglaises pour reconquérir les territoires perdus en 1792-1793.

L’armée révolutionnaire est commandée par les généraux Pichegru et Jourdan, secondés par Lefebvre, Marceau, Kléber, Championnet, une génération d’officiers issus des réformes militaires de l’an II. Sur le terrain, ils appliquent les instructions données par Lazare Carnot en février 1794 : actions offensives de masse, poursuite de la lutte « jusqu’à la destruction complète de l’ennemi «, la guerre étant une croisade pour la liberté républicaine.

L’enjeu de Fleurus est donc double : expérimentation des réformes militaires républicaines, recherche d’une victoire pacificatrice renforçant l’ancrage de la République.

3   LA BATAILLE DE FLEURUS

Jourdan et Saint-Just ayant repris Charleroi le 18 mai 1794, le prince de Cobourg se porte contre eux. Le 26 juin, au nord-ouest de Charleroi, il se heurte aux Français.

Au petit matin, Cobourg fait une première erreur stratégique en ouvrant les hostilités alors qu’il est presque encerclé ; au lieu de chercher à créer une brèche dans les lignes ennemies (90 000 hommes), il lance ses troupes (70 000 hommes) sur plusieurs fronts. De son côté, l’état-major français, bien renseigné par un ballon captif, dirige ses troupes selon la géométrie des engagements. Les soldats se portent mutuellement secours, prenant en tenaille leurs ennemis avec le renfort des armées de l’arrière. En fin de journée, l’action de la cavalerie du général Dubois emporte la décision.

Malgré les valeureux efforts de Cobourg (à trois reprises, il reconquiert le village de Lambusard à la baïonnette) et de ses généraux, les Autrichiens battent en retraite vers 19 heures. De part et d’autre, les pertes humaines sont identiques (4 à 5 000 morts). La défaite autrichienne entraîne une nouvelle occupation des Pays-Bas autrichiens après celle de Bruxelles le 10 juillet.

4   LES CONSÉQUENCES DE LA VICTOIRE EN FRANCE

Fleurus répond donc à ses deux objectifs : la supériorité tactique de l’armée nouvelle de la République est démontrée, et la République sort grandie de ce succès.

Du reste, Fleurus a aussi pour principale conséquence de fragiliser le Comité de salut public, ordonnateur de la Terreur. La victoire de l’armée des soldats-patriotes de l’an II enfonce un coin dans l’autorité des robespierristes. Leur autorité est fondée sur la volonté d’éviter les échecs militaires comme ceux de 1792-1793 et sur la justification de la Terreur en raison de l’état de guerre. Or, Fleurus nourrit l’argumentaire critique des opposants au terrorisme de l’intérieur : dans un contexte pacifié, l’intransigeance de Robespierre et de ses amis perd sa légitimité. Les 9 et 10 thermidor an II (27-28 juillet 1794), un mois après la sanglante explication sur le sol de Hainaut, ils sont démis et exécutés.

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