François de La Rochefoucauld

Fils du gouverneur du Poitou, La Rochefoucauld passa son enfance à Angoulême, où il reçut une éducation aristocratique. Il fut marié à l'âge de quinze ans à Andrée de Vivonne qui lui donna huit enfants. Destiné à la carrière des armes, il servit dans l'armée et participa à la campagne d'Italie en 1630, puis se rendit à la cour. Fougueux et imprudent, il fut mêlé à une intrigue de Mme de Chevreuse contre Richelieu, ce qui lui valut d'être embastillé quelques jours et exilé deux années sur ses terres. Il reprit ensuite la carrière des armes, puis se jeta dans la Fronde des princes. Blessé à maintes reprises, La Rochefoucauld ne cessa de se battre qu'à l'issue d'une terrible décharge de mousquet en plein visage qui le laissa presque aveugle en 1652. Amnistié par le roi à qui il prêta serment en 1653, le nouveau gouverneur du Poitou mena une vie de courtisan, habitué et prisé des salons. En 1662, il publia ses Mémoires, description des batailles de la Fronde, avant de créer un scandale à la parution des Maximes. A l'origine, il s'agissait d'un jeu mondain de la conversation, en grande vogue dans la haute société, où les intellectuels formulaient de brèves expressions pour dire une vérité, souvent pessimiste et désillusionnée. La première édition fut publiée en 1665 sous le titre Réflexions ou sentences et maximes morales. Après la mort de sa femme, La Rochefoucauld passa ses dernières années à Paris au milieu de ses amis fidèles, au nombre desquels Mme de Lafayette et Bossuet.