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La Rochefoucauld, François - littérature.

Publié le 28/04/2013

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La Rochefoucauld, François - littérature. 1 PRÉSENTATION La Rochefoucauld, François (1613-1680), moraliste français, surtout connu comme auteur de maximes, à travers lesquelles il souligne le rôle essentiel de l'« amour-propre « dans les relations sociales et tente de caractériser l'« honnête homme «. 2 DES COMPLOTS POLITIQUES AUX SALONS LITTÉRAIRES Né à Paris, issu de l'une des plus nobles familles de France, François de La Rochefoucauld, appelé jusqu'à la mort de son père en 1650 prince de Marcillac, est élevé à la campagne tout en recevant l'éducation d'un seigneur. À l'âge de quinze ans, il épouse Andrée de Vivonne dont il aura huit enfants. Aristocrate et homme du monde, il embrasse la carrière des armes et se distingue, en 1629, lors de la campagne d'Italie. Il fait son entrée à la Cour et, courtisan ambitieux, participe rapidement aux intrigues de celles-ci. Enfermé à la Bastille en 1637, puis exilé dans le Poitou pour avoir conspiré avec la duchesse de Chevreuse contre le cardinal de Richelieu, il est ensuite impliqué dans les agitations de la Fronde. Par amour pour la duchesse de Longueville, il prend parti, en 1648, contre Jules Mazarin qui veut « rabaisser l'orgueil des Grands « (Mémoires de Richelieu). En 1652, gravement blessé aux côtés du prince de Condé, il renonce aux complots politiques et aux entreprises guerrières, se rallie au roi et se retire dans ses terres. Revenu à Paris en 1656, il fréquente alors les salons de Madame de La Fayette, de la marquise de Sablé, de Mademoiselle de Scudéry, de Mademoiselle de Montpensier ou encore de la marquise de Sévigné puis, en 1658, entreprend la rédaction de ses Maximes. Sa vieillesse est marquée par une douloureuse maladie des yeux et par des deuils qui l'affectent beaucoup (sa femme, sa mère et un de ses fils). Il décline l'offre d'un fauteuil à l'Académie des inscriptions et belles-lettres et reçoit l'extrême-onction du prédicateur Jacques Bénigne Bossuet avant de mourir. 3 LES MÉMOIRES Aussitôt après les combats de la Fronde, le duc de La Rochefoucauld commence à rédiger ses Mémoires, qui sont publiés à Bruxelles en 1662. Consacrés notamment à la régence d'Anne d'Autriche, ils fournissent un précieux témoignage sur les années 1624-1659. Dans son récit, il ne parle guère des événements que par rapport à lui et à ses amis. Il se trompe pourtant sur lui-même, se croyant doué pour la politique alors que le cardinal de Retz le décrit comme quelqu'un d'« irrésolu «. Il faut en fait voir dans cet ouvrage moins un complément qu'une contrepartie des Mémoires du cardinal de Retz, farouche ennemi de La Rochefoucauld. 4 LES TEXTES POSTHUMES Après sa mort paraissent ses Réflexions diverses, dix-neuf textes assez longs qui traitent de sujets tels que le vrai, le faux, la société, la conversation, le rapport des hommes avec les animaux, les coquettes et les vieillards, l'inconstance ou les événements de ce siècle, et qui présentent des portraits du cardinal de Retz ou de Madame de Montespan. 5 LA MAXIME, JEU DE SOCIÉTÉ MONDAIN Cependant son oeuvre majeure est le recueil de Réflexions ou Sentences et Maximes morales, publié en une première version en 1664 sans signature. La Rochefoucauld fréquente alors assidûment les salons littéraires et y rencontre des épicuriens, des philosophes, des gens du monde, des lettrés et des ecclésiastiques. Chaque salon a son genre ou sa manie. Chez Mademoiselle de Montpensier, on fait des portraits ; chez Madame de Sablé, des maximes. La maxime est au départ un jeu de société mondain et précieux, destiné à amuser, surprendre, provoquer. La Rochefoucauld excelle dans la recherche du maximum d'effets dans l'expression la plus ramassée et crée une succession d'aphorismes ironiques et brillants. Les premières maximes sont composées en collaboration avec Madame de Sablé et l'abbé Jacques Esprit à partir de 1657. 6 LA MORALE DES MAXIMES Dans ses Maximes, La Rochefoucauld dénonce impitoyablement les déguisements vertueux de l'égoïsme inconscient, que l'on appelle à cette époque l'« amour-propre « (« Nos vertus ne sont le plus souvent que des vices déguisés «). Cette mise en cause de la vertu, qui n'est que l'imposture de l'orgueil, appartient à une très ancienne tradition chrétienne. Mais la critique du moi, insistante dans les Maximes, vise aussi l'héroïsme et la gloire tels qu'ils ont été exaltés pendant le siècle de Louis XIII. Le recueil présente par ailleurs une réflexion sur l'influence que le corps exerce sur les mouvements de l'âme. L'homme que décrit La Rochefoucauld est dépourvu de liberté, inconstant et ennemi de lui-même. Cependant, bien que cette vision traduise un réel désenchantement, le constat du moraliste n'est pas stérile. Les Maximes enseignent aussi que la vie vaut d'être vécue si on respecte les règles de la sociabilité et de « l'honnêteté «. Le style littéraire des Maximes est travaillé avec une grande précision, en accord avec la lucidité, l'austérité et l'acuité de sa pensée. Microsoft ® Encarta ® 2009. © 1993-2008 Microsoft Corporation. Tous droits réservés.

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