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François-Joseph Ier

Publié le 16/02/2013

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1   PRÉSENTATION

François-Joseph Ier (1830-1916), empereur d’Autriche (1848-1916) et roi de Hongrie (1867-1916).

Durant un règne particulièrement long (68 ans), François-Joseph a assuré la permanence dynastique des Habsbourg dans un Empire austro-hongrois secoué par la question des nationalités.

2   LE RÉTABLISSEMENT DE L’ORDRE POLITIQUE

Fils aîné de l’archiduc François-Charles et de Sophie de Bavière, François-Joseph monte sur le trône impérial à la faveur de la Révolution de 1848 : son oncle Ferdinand Ier ayant abdiqué, ce jeune homme de dix-huit ans se retrouve prématurément à occuper la fonction impériale dans une conjoncture délicate. Le « Printemps des peuples « de 1848 ayant notamment mis à jour la question des nationalités dans l’empire, François-Joseph s’engage, afin de limiter les mouvements insurrectionnels, à respecter les libertés de ses sujets, mais impose bientôt son titre d’empereur de droit divin.

En effet, aidé par les Russes et son chancelier Felix von Schwarzenberg, il restaure l’absolutisme monarchique et réaffirme, aux dépens de la Prusse, la domination autrichienne sur la Confédération germanique, lors de la reculade d’Olmütz (29 novembre 1850). Son mariage, en 1854, est également dicté par ces considérations politiques : pour renforcer son influence sur la Confédération, il épouse une princesse bavaroise, Élisabeth de Wittelsbach (mieux connue comme l’impératrice Sissi), dont il a un fils et trois filles.

Sa politique évolue en 1854 : il s’éloigne alors de la Russie en refusant de la soutenir pendant la guerre de Crimée (1853-1856). D’abord défenseur d’une politique de neutralité, sous la pression des États allemands, il porte un coup fatal aux relations entre les deux empires en menaçant de déclarer la guerre à la Russie si celle-ci n’évacue pas la Moldavie et la Valachie. Les troupes russes se retirent alors des principautés au profit de l’armée autrichienne. Cependant, cette victoire diplomatique apparente masque les problèmes internes que doit affronter le gouvernement viennois.

3   À L’ÉPREUVE DES UNITÉS ITALIENNE ET ALLEMANDE

Dans la péninsule italienne tout d’abord, depuis 1848, le royaume du Piémont-Sardaigne dirige le mouvement militant pour l’Unité italienne. Cette politique menée par le comte de Cavour remet en cause l’existence de principautés appartenant à François-Joseph et à sa famille. L’empereur autrichien ne peut empêcher la perte de la moitié de ses territoires en Italie.

Son autorité est également remise en cause dans les États germaniques par le chancelier Otto von Bismarck, qui entend réaliser l’Unité allemande au profit de la Prusse. Le 3 juillet 1866, les armées prussiennes écrasent les troupes autrichiennes à Sadowa : François-Joseph ne possède plus dès lors les moyens politiques et militaires de s’opposer à l’unification allemande.

4   LA DOUBLE MONARCHIE

Affaibli par ces revers, François-Joseph affronte également la question nationale au sein de son Empire : depuis 1848, malgré la défaite du courant indépendantiste, les Hongrois (dont Ferenc Deák) revendiquent une forte autonomie de leur territoire ; ils profitent de l’affaiblissement de l’empereur pour négocier le Compromis austro-hongrois de 1867. L’Empire autrichien se transforme alors en une double monarchie, autrichienne et hongroise, avec à sa tête un unique souverain commun. C’est à Budapest que François-Joseph et son épouse sont couronnés roi et reine de Hongrie, l’année même du compromis.

Ayant pris la mesure de la crise, François-Joseph envisage d’accorder l’autonomie aux Slaves de l’empire et prépare, en 1896, les ordonnances Badeni (égalité des langues de l’empire). Mais il doit reculer devant l’opposition des élites allemande et hongroise, prépondérantes dans la nouvelle monarchie austro-hongroise. Le mécontentement qui en résulte parmi les sujets tchèques, slovaques et serbes affaiblit encore le royaume des Habsbourg et crée d’incessantes frictions avec la Russie, chef de file du mouvement panslave.

5   DES TRAGÉDIES PERSONNELLES

Confronté à ces difficultés politiques, la vie personnelle de François-Joseph revêt de plus une dimension tragique : en 1889, son fils unique et héritier, l’archiduc Rodolphe, se suicide avec sa maîtresse à Mayerling ; en 1898, son épouse est assassinée par un anarchiste italien ; le 28 juin 1914 enfin, son neveu, François-Ferdinand, héritier du trône depuis la disparition de Rodolphe, meurt dans un attentat perpétré à Sarajevo par un étudiant bosniaque, Gavrilo Princip.

La responsabilité de l’attentat est imputée à la Serbie et, après quelques jours d’hésitations, François-Joseph Ier déclenche l’engrenage des alliances militaires et diplomatiques qui mènent à la Première Guerre mondiale. François-Joseph meurt en 1916, sans assister à la défaite et à la dislocation de son Empire, désormais dirigé par son héritier Charles Ier, dernier roi d’une dynastie qui a marqué l’histoire de l’Europe depuis le xiiie siècle.

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