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Frédéric Ier Barberousse

Publié le 08/02/2013

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1   PRÉSENTATION

Frédéric Ier Barberousse (v. 1122-1190), roi de Germanie et empereur du Saint-Empire (1152-1190), roi d’Italie (1155-1190) et, sous le nom de Frédéric III, duc de Souabe.

2   L’ASCENSION D’UN HOHENSTAUFEN

Membre de la dynastie des Hohenstaufen, Frédéric est un gibelin par son père, le duc Frédéric II de Souabe, et un guelfe par sa mère, Judith de Bavière. Aussi, en 1152 lorsque son oncle mourant, le roi Conrad III de Germanie, le propose comme successeur, c’est sans difficultés que Frédéric Barberousse est proclamé roi de Germanie et élu empereur du Saint-Empire. Considérant son titre impérial comme un don de Dieu transmis par les princes germaniques, le nouveau souverain cherche à faire renaître la gloire de l’Empire romain et, pour cela, veut consolider la position impériale en Germanie et en Italie.

3   LA PACIFICATION EN GERMANIE

Dès son accession au trône, Frédéric Barberousse lance un ordre général de paix parmi les princes germaniques, tout en accordant à ces derniers d’importantes concessions. Il s’entend notamment avec Henri le Lion, auquel il reconnaît la possession de la Bavière (1156). Fort de cette alliance, Frédéric se rend en Italie, à Pavie, où lui est remise la couronne de Lombardie (1154). L’année suivante, il est couronné empereur du Saint Empire par le pape Adrien IV, rétabli dans son autorité après l’arrestation du réformateur romain Arnaud de Brescia.

Renforçant son prestige en Europe centrale, Frédéric assujettit la Pologne à l’Empire, élève la Bohême au rang de royaume et transforme la marche d’Autriche en un duché héréditaire indépendant. En Germanie, il doit de nouveau combattre, à la fin de son règne, les velléités d’indépendance des princes féodaux, notamment d’Henri le Lion qu’il dépouille et fait mettre au ban de l’Empire (1180). À cette date, son pouvoir est solidement établi en son royaume.

4   LES EXPÉDITIONS EN ITALIE

En revanche, il en est tout autrement en Italie. Dès 1156, le pape Adrien dresse Frédéric contre la papauté en lui laissant entendre que les terres impériales sont inféodées au pontife. Or Frédéric, considérant son pouvoir d’essence divine, veut imposer sa vision au pape. En 1158, il s’attire l’hostilité des Lombards en exigeant la reconnaissance de tous ses droits royaux. Plusieurs villes — dont Milan, Plaisance, Brescia et Crémone — estimant que cette demande constitue une dénégation de leurs libertés communales, se lancent en 1158 dans un combat qui dure jusqu’en 1183 et obligent Frédéric à mener cinq expéditions en Italie.

De 1158 à 1162, ce dernier mène campagne contre Milan et ses alliés, soumettant la ville et réaffirmant ses prétentions sur d’autres cités italiennes. Parallèlement, Frédéric nomme plusieurs antipapes afin de faire opposition à Alexandre III qui, pour sa part, l’excommunie en 1165 et soutient la révolte des villes lombardes. En 1167, ces dernières forment la Ligue lombarde et reconnaissent bientôt le pape Alexandre comme chef. Au cours des sept années suivantes, la Ligue se dote d’une force militaire, reconstruit Milan, bâtit la position fortifiée d’Alexandrie et organise un système administratif fédéral.

La cinquième expédition (1174-1176) que lance Frédéric en Italie prend fin avec la défaite qui lui est infligée à Legnano ; le 29 mai 1176 en effet, l’infanterie de la Ligue écrase la chevalerie allemande — étape importante de l’histoire militaire — ce qui oblige Frédéric à signer la paix à Venise et à reconnaître Alexandre III comme pape (1177) ; puis en 1183, il reconnaît l’autonomie des Lombards par la paix de Constance.

5   UN CROISÉ DEVENU LÉGENDAIRE

En 1189, ayant laissé la régence de l’Empire à son fils Henri (futur empereur Henri VI), Frédéric se lance dans la troisième croisade aux côtés des rois de France et d’Angleterre, Philippe II Auguste et Richard Ier Cœur de Lion. Après avoir remporté deux victoires décisives sur les musulmans en Asie Mineure, il se noie dans le Cydnus en Cilicie (aujourd’hui en Turquie) en juin 1190.

Personnification de l'idéal chevaleresque et considéré comme le refondateur de l'Empire, Frédéric Ier Barberousse a été élevé, par son petit-fils Frédéric II, au rang de personnage mythique de la légende du Kyffhäuser — légende du retour de l’empereur d'entre les morts. En effet, sa mort mystérieuse et la disparition de son corps ont donné naissance à un mythe germanique selon lequel l’empereur, endormi dans les flans de la montagne de Kyffhäuser (en Thuringe), reviendra gouverner une grande Germanie.

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