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Fujiwara no Michinaga

Publié le 09/02/2013

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1   PRÉSENTATION

Fujiwara no Michinaga (966-1027), aristocrate et homme de cour japonais du milieu de la période de Heian (794-1185), qui a dirigé le puissant clan Fujiwara de 995 à sa mort.

Son nom est aujourd'hui associé à l’apogée de la puissance politique et économique de sa famille, qu'il symbolise, ainsi qu'à la période la plus fastueuse de l'aristocratie de cour japonaise, l’âge d'or classique de la capitale Heian-kyo (aujourd’hui Kyoto).

Personnage parmi les plus puissants de l’époque, Michinaga a su utiliser avec talent et habileté à la fois sa position et le système rôdé des Fujiwara en matière de mariage. Il a exercé toutes les charges sans être nommé kanpaku (Grand Chancelier) — titre et fonction pourtant inventés par et pour sa famille.

2   UN HOMME DE POUVOIR QUI PRÉFÈRE L’OMBRE À LA LUMIÈRE

Cinquième enfant (et troisième fils) du régent et kanpaku Fujiwara no Kaneie (929-990), c’est seulement après le décès de ses deux frères aînés que Fujiwara no Michinaga devient, en 995, le patriarche de la famille et reçoit le titre de nairan, lui permettant d'avoir accès à tous les documents soumis à l'empereur. Il sait d’emblée mettre à profit cette position pour se constituer un puissant réseau de relations, qu’il a à cœur d’entretenir tout au long de sa vie.

Il ne lui reste plus alors qu'à assurer sa légitimité, ce à quoi il parvient en mariant trois de ses filles à des empereurs. Sa fille aînée épouse le 66e empereur, Ichijo (règne : 986-1011) et donne naissance aux futurs 68e et 69e empereurs, Go-Ichijo (règne : 1016-1036) et Go-Suzaku (règne : 1036-1045). Sa deuxième fille épouse le 67e empereur, Sanjo (règne : 1011-1016). Quant à sa troisième fille, elle épouse son propre neveu, l'empereur Go-Ichijo.

En 1017, Fujiwara no Michinaga est nommé ministre des Affaires suprêmes (dajo daijin) puis prend, pour quelque temps, le rôle de régent (sessho) de son petit-fils Go-Ichijo. Il ne conserve cependant ces charges officielles que très brièvement, et se retire dans le temple qu'il a fait construire à Kyoto, le Hojo-ji. De sa retraite pourtant, c’est lui qui a la mainmise sur les affaires de la cour, où il a placé ses fils à différentes fonctions importantes : deux d’entre eux obtiennent les titres de kanpaku et de dajo daijin, son fils aîné, Fujiwara no Yorimichi (992-1074), assumant pendant cinquante-deux ans non seulement ces charges mais aussi celle de régent auprès de trois empereurs.

Fervent du culte d'Amida auquel il a consacré une bonne partie de ses goûts de mécène, Fujiwara no Michinaga meurt en 1027 dans la salle de la statue du Hojo-ji, relié à celle-ci par quelques étoffes de soie. Il laisse derrière lui un journal rédigé en chinois, le Mido Kanpaku-ki.

3   UN HOMME PARMI LES PLUS INFLUENTS DE SON TEMPS

La personnalité complexe, l’habileté diplomatique et l’influence politique de Fujiwara no Michinaga ont fait du personnage une source d’inspiration inépuisable pour les arts et la littérature de la période de Heian. C’est en grande partie en raison de son inlassable activité de mécène que l’histoire de l’art a retenu pour la première partie de l’époque de Heian, qui est aussi celle de la splendeur de son clan, le nom de « époque des Fujiwara «.

De nombreux critiques littéraires s’accordent à faire de Fujiwara no Michinaga le modèle du prince Genji, héros du Dit du Genji (Genji Monogatari) de Murasaki Shikibu. Il est clair également que sa vie et celle de son entourage ont suscité l’écriture des Notes de chevet (Makura no soshi) de Sei Shonagon, ainsi que celle du Eiga monogatari (« Dit de la magnificence «).

D’une certaine façon, la puissance et la longévité politiques de Fujiwara no Michinaga, en étouffant l’influence des autres branches du clan, ont précipité le déclin, puis la chute, des Fujiwara.

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