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George W. Bush, PDG de l'Amérique

Publié le 17/01/2022

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20 janvier 2001 LE flot des plaisanteries sur son quotient intellectuel s'est considérablement tari. Après quinze mois de bataille et trente-six jours de drame, après les coups, la dérision, les décomptes et l'incrédulité, George W. Bush devient officiellement, samedi 20 janvier, le 43è président des Etats-Unis et ses concitoyens s'apprêtent à l'honorer comme tel. « C'est ça, la force de l'Amérique », s'extasie un haut responsable démocrate, sincèrement surpris que l'on puisse s'étonner de cet état de grâce pour un président qui, à trois cents voix et un juge de la Cour suprême près, n'aurait jamais été élu. George W. Bush, lui, a promis d'être le président « de tous les Américains ». Pour mieux communier avec ses compatriotes avant d'endosser les habits présidentiels, « W » - prononcé « Dubya » en Texan - a été pris ces derniers jours d'un fort accès d'Amérique profonde. Il la joue texane à fond, jusqu'aux bottes de foin artistiquement disposées dans une grange aux lumières tamisées où il reçoit en blouson rugueux les stars de la télévision venues de New York, Tom Brokaw de NBC puis Barbara Walters d'ABC, pour des interviews pré-inaugurales. En jeans et bottes de cow-boy frappées de ses initiales, au volant d'une 4 × 4 boueuse, il fait faire le tour de son ranch de Crawford, à deux heures d'Austin, à deux reporters du New York Times venus lui parler taux d'intérêt et bouclier antimissiles. Il ravale quelques larmes lorsque, sur la grand-place de Midland, la ville pétrolière où il a vécu et rencontré sa femme Laura, il fait ses adieux à la foule : « Je quitte le Texas, mais pas pour toujours. Ici, je suis chez moi. » Quel message veut-il faire passer ? « C'est une façon de symboliser les idéaux de l'Ouest, les grands espaces, la liberté, la simplicité et l'indépendance à l'égard de l'Etat fédéral » avant d'aborder Washington, interprète Bruce Buchanan, politologue à l'université du Texas à Austin et observateur de longue date du gouverneur Bush. Bill Minutaglio, auteur de la meilleure biographie de George W. Bush, First Son (Times Books), y voit surtout, lui, un exercice de relations publiques, une volonté d'apparaître comme un authentique Américain ; d'ailleurs, souligne un brin dédaigneux ce pur Texan, « c'est une ferme plutôt qu'un ranch. Il y circule en voiture de golf, pas à cheval. Et il y fait creuser un lac artificiel ! ». Ni Dan Quayle ni John Wayne, le président élu George W. Bush n'est en réalité pas plus « crétin » que cow-boy. La manière dont il a géré ces dix dernières semaines, depuis l'élection du 7 novembre 2000, de la longue crise post-électorale à l'épreuve d'une transition accélérée, a révélé un homme politique beaucoup plus habile et solide que ne le laissent penser les clichés. Près des trois quarts des Américains (72 %), selon un sondage publié mercredi 17 janvier par le Washington Post, approuvent la façon dont il a géré la transition. Cette période a aussi mis en lumière des talents de patron, encore inédits à la Maison Blanche mais sans doute naturels pour le premier président américain diplômé de la Harvard Business School : déléguer, faire confiance, et surtout s'appuyer sur un numéro deux investi de pouvoirs opérationnels considérables, le vice-président Dick Cheney. « Alors comme ça, George W. Bush va diriger l'Amérique comme un président de conseil d'administration, avec Dick Cheney comme directeur général ? », résumait cette semaine Charlie Rose, pilier de la télévision publique, devant le sénateur démocrate John Breaux, un centriste auquel M. Bush a proposé, sans succès, d'entrer dans son cabinet. Exactement, a acquiescé John Breaux. « Il sera le contraire de Clinton. Il ne fera pas de micro-management, il supervisera un cabinet composé de gens solides et expérimentés. Ce sera plutôt le genre Reagan ou Eisenhower. » La plupart des experts voient Dick Cheney devenir le vice-président le plus puissant de l'histoire des Etats-Unis. « Mais par délégation, pas par manipulation », observe un diplomate qui a rencontré MM. Bush et Cheney. « Ce que vous avez vu pendant ces trente-six jours, c'est ce que vous allez voir à la Maison Blanche, renchérit Bill Minutaglio : Dick Cheney aux commandes dans la salle des machines, les mains dans le cambouis, et Bush qui délègue, en s'appuyant sur un cercle rapproché de conseillers aux opinions très affirmées. » Les premiers jours du duel post-électoral ont pris « W » de court : pas plus son camp que celui d'Al Gore n'avait envisagé le scénario des prolongations. M. Bush décide, dans un premier temps, de faire comme s'il était élu et d'adopter un profil « présidentiel », revendiquant la victoire et commençant à présenter le début de son équipe de transition depuis Austin. Erreur : le public le perçoit comme un usurpateur. Il comprend vite, quitte le devant de la scène et laisse à Jim Baker, ancien bras droit de son père, le soin de le représenter depuis Tallahassee en Floride. C'est une décision stratégique capitale : même si sa réponse invariable « Demandez à Jim Baker » et ses retraites dans son ranch irritent la presse, elles ont l'avantage d'établir une répartition des rôles qui se révélera payante. Non seulement l'aura de responsabilité et d'expérience de Jim Baker est du meilleur effet, mais à l'issue de l'éprouvant duel post-électoral, c'est lui qui sera identifié au funeste épisode de la Floride, pas « W ». Contrairement à Al Gore qui a tout fait lui-même, George W. Bush a délégué les basses oeuvres de Floride à son frère le gouverneur Jeb Bush, à Jim Baker et à quelques dirigeants républicains de Washington ; lui-même ne s'est pas sali les mains. La bataille de la Floride révèle un autre aspect du président élu : sa capacité de résistance. Un Clinton aurait sans doute fléchi, puis serait revenu de plus belle ; « W » encaisse les coups, tient bon. A un interlocuteur rencontré peu après le dénouement, il confie en privé avoir vécu 36 jours « très durs, mais qui feront de lui un meilleur président ». A la veille de son inauguration, il donne aux journalistes de USA Today et du Wall Street Journal qu'il reçoit longuement une impression de grande confiance en lui, tout en faisant part de son « humilité » : « il ne paraît pas du tout ébranlé par la tournure chaotique de sa victoire », note l'une des journalistes. La transition, de la mi-décembre à la mi-janvier, est plus révélatrice encore. Menée tambour battant, méthodiquement, sans fuites, sans désordre et avec une seule bavure, rapidement évacuée - le retrait de Linda Chavez, pressentie pour le poste de secrétaire au travail, coupable d'avoir vaguement employé une immigrée clandestine - elle impressionne la plupart des experts. Ceux-ci y voient l'oeuvre de Dick Cheney qui, pour avoir participé à cinq transitions, connaît la musique, et n'avait pas attendu les résultats de Floride pour lancer la machine. Mais le président élu fournit sa propre explication en présentant l'un de ses futurs ministres : « Un bon chef, dit-il, est quelqu'un qui sait recruter les gens et qui sait déléguer. » Pour « chef », M. Bush ne choisit pas le terme général de « leader » mais celui, plus spécifique, d' « executive », surtout utilisé dans le monde de l'entreprise. Politiquement, la démarche de communication dans l'annonce de son cabinet est habile. Très vite, il annonce la nomination de Colin Powell, Condoleeza Rice, Al Gonzales, puis Karen Hughes, sa très proche conseillère. L'effet médiatique est crucial : deux Noirs, deux femmes, un Hispanique - pour un républicain, c'est un très bon score. Dans le « conservatisme de la compassion », il commence par la compassion et c'est du meilleur effet. Il reçoit le démocrate John Breaux à Austin, montre qu'il tend la main au parti adverse comme il s'est vanté de l'avoir toujours fait au Texas. L'aile droite du Parti républicain commence à remuer, à demander ses gages. Le conservatisme vient plus tard, à la veille du week-end de Noël, quand les esprits sont ailleurs, avec la nomination de John Ashcroft, un représentant de la droite religieuse, au poste important et sensible d'attorney general (ministre de la justice) - une nomination qui déçoit beaucoup de centristes - et celle d'une secrétaire à l'intérieur très mal vue des écologistes, Gale Norton. « C'est un bon politicien, souligne Bill Minutaglio. Il est rusé, il sait déplacer les pions sur l'échiquier. C'est aussi quelqu'un qui a bien étudié l'histoire politique de sa famille : il a longuement réfléchi à la défaite de son père en 1992 et en a tiré les leçons. Il ne commettra pas les mêmes erreurs. Il délègue, mais à un petit cercle, à de bons et loyaux soldats. » La loyauté, qui avait fait défaut au président Bush père dans les moments difficiles, est un concept essentiel dans le clan « W », et le deuxième président Bush l'a fait savoir à tous les collaborateurs qu'il a nommés ces dernières semaines. L'autre concept essentiel est l'expérience : à part le président lui-même, il n'y a pas de débutants dans cette administration. Pratiquement tous ont fait leurs armes dans les administrations Bush, Reagan, Ford et même Nixon. Beaucoup ont, comme lui - qui a travaillé dans le pétrole et dirigé un club de base-ball avant d'être gouverneur -, à la fois une expérience du secteur public et du secteur privé. Hormis les quelques représentants du courant « compassion » - très minoritaires - et les représentants du conservatisme, le gros du cabinet, note Bruce Buchanan, « est fait de cadres compétents, sans forte coloration idéologique ». GEORGE W. BUSH a rencontré un premier écueil : il n'a pas réussi à intégrer dans cette équipe un démocrate de haut niveau, comme il l'aurait souhaité et a dû se contenter d'un second couteau qu'il a placé à la tête du secrétariat aux transports. « C'est un vrai défi pour lui, commente le sénateur Breaux : parviendra-t-il à gouverner avec les démocrates comme il l'a promis ? Parviendra-t-il à transformer Washington ? » Un autre défi est l'harmonie qu'il faudra faire régner dans une équipe de bien plus grande envergure que ce qu'il a pu diriger en six ans au Texas. Le gouverneur du Texas s'est habitué à travailler avec un petit groupe de conseillers de toute confiance ; la campagne a vu le rôle crucial de Karl Rove, Karen Hughes et Andrew Card autour de lui. Mais il a fallu multiplier les niveaux de conseillers à Washington et introduire dans le cabinet des poids lourds comme Colin Powell et Donald Rumsfeld ; c'est aussi le rôle d'un « executive » de créer la bonne alchimie entre ses collaborateurs, et c'est une qualité que « W » se targue d'avoir, grâce à un charme personnel que personne ne lui dénie, bien que, piètre orateur, il ait du mal à le faire passer à la télévision. « Vif, mobile, attentif, il pose des questions, écoute et enregistre », relève l'un de ses interlocuteurs. « Il ne prétend pas tout savoir et ne le cache pas. » Ce qui est souvent perçu comme une faiblesse peut aussi être une force : intelligent mais pas intellectuel, George W. Bush ne dédaigne pas jouer les naïfs pour surprendre agréablement. C'est ce qui s'était passé pour ses face-à-face télévisés avec Al Gore. En deux mois et demi, M. Bush a aussi montré qu'il était capable de reconnaître ses erreurs et de les redresser. L'Amérique tombera-t-elle un jour amoureuse de George W. Bush, son « président accidentel » ? Il lui faudra d'abord surmonter les soupçons d'illégitimité dont, malgré l'état de grâce, il a hérité de l'élection. Pour cela, prédisent les démocrates, il lui faut très vite un ou deux succès législatifs... et la mise en chantier d'une réforme électorale, dont il n'a pas soufflé mot jusqu'ici. Pour l'instant, les sondages révèlent un électorat qui accepte sans enthousiasme son nouveau président, ne le considère pas comme investi d'un fort mandat pour appliquer son programme électoral et entend le juger sur pièces. Pour se préparer à ses futures fonctions, « W » affirme s'être plongé dans une biographie de John Quincy Adams, le seul fils de président à avoir été élu président avant lui. « Depuis que mon vieux m'a surnommé Quincy, explique-t-il, j'ai eu envie de savoir qui c'était. » A cinquante-quatre ans, au moment de prêter serment sur la Bible, ajoute-t-il, il évitera de regarder son père pour ne pas être trop ému. C'est tout lui : pour Bill Minutaglio, le seul moyen de vraiment comprendre « W » est de le voir à travers le prisme de son père. « Dans tout ce qu'il fait, depuis toujours, il se mesure à son père. Il ne sera en paix que le jour où il sera réélu pour un deuxième mandat. Alors, il pourra aller le voir et lui dire : «Papa, je t'ai surpassé». »
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« confie en privé avoir vécu 36 jours « très durs, mais qui feront de lui un meilleur président ». A la veille de son inauguration, il donne aux journalistes de USA Today et du Wall Street Journal qu'il reçoit longuement uneimpression de grande confiance en lui, tout en faisant part de son « humilité » : « il ne paraît pas du tout ébranlé par la tournurechaotique de sa victoire », note l'une des journalistes. La transition, de la mi-décembre à la mi-janvier, est plus révélatrice encore.

Menée tambour battant, méthodiquement, sansfuites, sans désordre et avec une seule bavure, rapidement évacuée - le retrait de Linda Chavez, pressentie pour le poste desecrétaire au travail, coupable d'avoir vaguement employé une immigrée clandestine - elle impressionne la plupart des experts.Ceux-ci y voient l'oeuvre de Dick Cheney qui, pour avoir participé à cinq transitions, connaît la musique, et n'avait pas attendu lesrésultats de Floride pour lancer la machine.

Mais le président élu fournit sa propre explication en présentant l'un de ses futursministres : « Un bon chef, dit-il, est quelqu'un qui sait recruter les gens et qui sait déléguer.

» Pour « chef », M.

Bush ne choisitpas le terme général de « leader » mais celui, plus spécifique, d' « executive », surtout utilisé dans le monde de l'entreprise. Politiquement, la démarche de communication dans l'annonce de son cabinet est habile.

Très vite, il annonce la nomination deColin Powell, Condoleeza Rice, Al Gonzales, puis Karen Hughes, sa très proche conseillère.

L'effet médiatique est crucial : deuxNoirs, deux femmes, un Hispanique - pour un républicain, c'est un très bon score.

Dans le « conservatisme de la compassion », ilcommence par la compassion et c'est du meilleur effet.

Il reçoit le démocrate John Breaux à Austin, montre qu'il tend la main auparti adverse comme il s'est vanté de l'avoir toujours fait au Texas.

L'aile droite du Parti républicain commence à remuer, àdemander ses gages.

Le conservatisme vient plus tard, à la veille du week-end de Noël, quand les esprits sont ailleurs, avec lanomination de John Ashcroft, un représentant de la droite religieuse, au poste important et sensible d'attorney general (ministre dela justice) - une nomination qui déçoit beaucoup de centristes - et celle d'une secrétaire à l'intérieur très mal vue des écologistes,Gale Norton.

« C'est un bon politicien, souligne Bill Minutaglio.

Il est rusé, il sait déplacer les pions sur l'échiquier.

C'est aussiquelqu'un qui a bien étudié l'histoire politique de sa famille : il a longuement réfléchi à la défaite de son père en 1992 et en a tiréles leçons.

Il ne commettra pas les mêmes erreurs.

Il délègue, mais à un petit cercle, à de bons et loyaux soldats.

» La loyauté, qui avait fait défaut au président Bush père dans les moments difficiles, est un concept essentiel dans le clan « W »,et le deuxième président Bush l'a fait savoir à tous les collaborateurs qu'il a nommés ces dernières semaines.

L'autre conceptessentiel est l'expérience : à part le président lui-même, il n'y a pas de débutants dans cette administration.

Pratiquement tous ontfait leurs armes dans les administrations Bush, Reagan, Ford et même Nixon.

Beaucoup ont, comme lui - qui a travaillé dans lepétrole et dirigé un club de base-ball avant d'être gouverneur -, à la fois une expérience du secteur public et du secteur privé.Hormis les quelques représentants du courant « compassion » - très minoritaires - et les représentants du conservatisme, le grosdu cabinet, note Bruce Buchanan, « est fait de cadres compétents, sans forte coloration idéologique ». GEORGE W.

BUSH a rencontré un premier écueil : il n'a pas réussi à intégrer dans cette équipe un démocrate de haut niveau,comme il l'aurait souhaité et a dû se contenter d'un second couteau qu'il a placé à la tête du secrétariat aux transports.

« C'est unvrai défi pour lui, commente le sénateur Breaux : parviendra-t-il à gouverner avec les démocrates comme il l'a promis ?Parviendra-t-il à transformer Washington ? » Un autre défi est l'harmonie qu'il faudra faire régner dans une équipe de bien plusgrande envergure que ce qu'il a pu diriger en six ans au Texas.

Le gouverneur du Texas s'est habitué à travailler avec un petitgroupe de conseillers de toute confiance ; la campagne a vu le rôle crucial de Karl Rove, Karen Hughes et Andrew Card autourde lui.

Mais il a fallu multiplier les niveaux de conseillers à Washington et introduire dans le cabinet des poids lourds comme ColinPowell et Donald Rumsfeld ; c'est aussi le rôle d'un « executive » de créer la bonne alchimie entre ses collaborateurs, et c'est unequalité que « W » se targue d'avoir, grâce à un charme personnel que personne ne lui dénie, bien que, piètre orateur, il ait du malà le faire passer à la télévision. « Vif, mobile, attentif, il pose des questions, écoute et enregistre », relève l'un de ses interlocuteurs.

« Il ne prétend pas toutsavoir et ne le cache pas.

» Ce qui est souvent perçu comme une faiblesse peut aussi être une force : intelligent mais pasintellectuel, George W.

Bush ne dédaigne pas jouer les naïfs pour surprendre agréablement.

C'est ce qui s'était passé pour sesface-à-face télévisés avec Al Gore.

En deux mois et demi, M.

Bush a aussi montré qu'il était capable de reconnaître ses erreurset de les redresser. L'Amérique tombera-t-elle un jour amoureuse de George W.

Bush, son « président accidentel » ? Il lui faudra d'abordsurmonter les soupçons d'illégitimité dont, malgré l'état de grâce, il a hérité de l'élection.

Pour cela, prédisent les démocrates, il luifaut très vite un ou deux succès législatifs...

et la mise en chantier d'une réforme électorale, dont il n'a pas soufflé mot jusqu'ici.Pour l'instant, les sondages révèlent un électorat qui accepte sans enthousiasme son nouveau président, ne le considère pascomme investi d'un fort mandat pour appliquer son programme électoral et entend le juger sur pièces.. »

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