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Ghana

Publié le 10/04/2013

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ghana
1 PRÉSENTATION

Ghana, en anglais (langue officielle) Ghana, pays d’Afrique de l’Ouest, situé sur le golfe de Guinée. Sa capitale est Accra. Le Ghana est membre du Commonwealth.

Le Ghana est limité à l’ouest par la Côte d’Ivoire, au nord par le Burkina et à l’est par le Togo. Ancienne colonie britannique de la Gold Coast (Côte-de-l’Or), ce pays, qui porte le nom du premier empire médiéval africain, est le premier de l’Afrique noire à avoir accédé à l’indépendance en 1957, sous la conduite du dirigeant panafricaniste Kwame Nkrumah.

2 LE PAYS ET SES RESSOURCES
2.1 Relief et hydrographie

Le Ghana couvre une superficie de 238 500 km². C’est un pays de plateaux peu élevés ; les reliefs du Nord et du Sud-Est (monts du Togo) n’excèdent pas 500 m d’altitude. La côte atlantique, sablonneuse, borde une plaine alluviale drainée par les trois Volta et l’Oti. La Volta Noire et la Volta Blanche arrosent les savanes vallonnées du Nord-Est, et se rejoignent pour former la Volta, qui coule alors en direction du sud à travers une vaste dépression. Ses eaux sont retenues, par le barrage d’Akosombo et forment le lac Volta, large de 300 km du nord au sud et s’étendant sur une surface de 8 482 km² ; c’est l’un des plus grands lacs artificiels au monde, mais son niveau baisse en raison de la sécheresse qui sévit en amont.

2.2 Climat

Le Ghana connaît deux régimes climatiques en fonction de la latitude. Au nord, le climat est tropical, avec une saison des pluies d’avril à octobre et des précipitations annuelles moyennes de l’ordre de 1 250 mm. Au sud, le climat est équatorial, avec deux saisons des pluies qui se succèdent, d’avril à juin et de septembre à novembre. Les précipitations annuelles varient d’environ 1 015 mm à 2 030 mm dans le Sud-Est. L’harmattan, un vent sec venu du Sahara, souffle de décembre à mars, diminuant l’humidité et provoquant dans le nord des journées très chaudes et des nuits fraîches. Dans le sud, les effets de l’harmattan se font sentir en janvier. Dans la plupart des régions, les températures les plus élevées sont relevées en mars, les plus basses en août. La température moyenne annuelle avoisine 26,1 °C.

2.3 Flore et Faune

Le défrichage intensif a détruit une grande partie de la végétation naturelle du Ghana, mais des arbres comme le cotonnier géant, l’acajou d’Afrique et le cèdre sont encore répandus dans le sud. La savane arborée ou arbustive couvre les deux tiers du pays. Des espèces variées — léopards, hyènes, makis, éléphants, phacochères, antilopes et singes — ont survécu à une chasse très importante.

3 POPULATION ET SOCIÉTÉ
3.1 Démographie

La population du Ghana était estimée à 23,4 millions d’habitants en 2008, soit une densité moyenne élevée de 101 habitants au km², 70 p. 100 des Ghanéens vivent dans la moitié sud du pays. En 2008, le taux de croissance de la population était de 1,93 p. 100. Le taux de mortalité infantile (52 p. 1 000) est un peu moins élevé que dans la plupart des pays d’Afrique noire, et l’espérance de vie à la naissance (59,5 années) un peu plus longue. Le principal problème sanitaire que connaît le Ghana est celui de l’expansion de l’onchocerchose (voir filaire), maladie des forêts-galeries provoquant la cécité, liée aux modifications hydrologiques entraînées par l’édification du barrage d’Akosombo.

Le Ghana présente une grande diversité humaine (plus de 50 groupes ethniques). La communauté la plus nombreuse est celle des Akan, à laquelle appartiennent les Fanti et les Ashanti, héritiers d’un prestigieux royaume. Les Akan vivent dans le Sud, les Fanti sur le littoral et les Ashanti sur le plateau qui porte leur nom. Les Nzimas et les Ahantas vivent dans le Sud-Ouest. Les plaines d’Accra sont habitées par les Gas. La plupart des habitants de la région nord, Mamprusis et Dagombas se rattachent aux peuples voltaïques. Sur la frontière orientale vivent les Ewe, dont le territoire fut divisé, contre leur gré, en 1956, entre le Togo et le Ghana.

3.2 Découpage administratif et villes principales

Le Ghana se divise en 10 régions administratives décentralisées : le Nord, l’Est, l’Ouest, le Centre, le Nord-Est, le Nord-Ouest, la Volta, l’Ashanti, le Brong-Ahafo, enfin Accra et sa banlieue. Ces régions sont elles-mêmes divisées en 110 districts.

La population est urbaine à 46 p. 100. Accra, la plus grande ville, principal centre commercial et capitale du Ghana, compte 1 847 000 habitants. Viennent ensuite, par ordre décroissant de population, Koumassi, capitale de la région Ashanti, la conurbation Sekondi-Takoradi, qui possède un port artificiel moderne, et Tema.

3.3 Langue et religion

L’anglais est la langue officielle du Ghana, parlée dans les écoles. Cependant, en 1962, le gouvernement a choisi 9 langues ghanéennes nationales qui sont enseignées parallèlement à l’anglais et au français : l’akuapem-twi, l’asante-twi (ashanti), le dagbani, le dangbe, l’ewe, le fanti, le ga, le kasem et le nizima (voir langues d’Afrique).

Plus d’un cinquième de la population pratique les religions traditionnelles. La population chrétienne (environ 63 p. 100) compte des catholiques, des anglicans, des méthodistes et des presbytériens ainsi que des religions syncrétiques. Elle se concentre dans la région côtière. Les musulmans (environ 16 p. 100) vivent essentiellement dans le Nord.

3.4 Éducation

L’enseignement est gratuit et obligatoire durant les six années d’enseignement primaire et les six années d’enseignement secondaire. Le taux d’alphabétisation n’est que de 76,9 p. 100. L’enseignement supérieur est assuré par l’université du Ghana (fondée en 1948) à Accra, par l’université de Science et de Technologie (fondée en 1951) à Koumassi et par l’université de Cape Coast (1962). Le taux de scolarisation dans l’enseignement supérieur est de 3 p. 100.

3.5 Institutions et vie politique
3.5.1 Historique

Gouvernée jusqu’en 1966 par Kwame Nkrumah, dirigeant charismatique, le Ghana connaît entre 1966 et 1979 une grande instabilité politique, marquée par de nombreux coups d’État. De 1981 à 1992, le capitaine Jerry John Rawlings dirige autoritairement le pays. En avril 1992, une nouvelle Constitution est approuvée par référendum qui institue un régime pluraliste. Réélu président en janvier 1993, Jerry John Rawlings proclame la IVe République. Il continue d’exercer un pouvoir fort et est réélu en 1996. En 2000, ne pouvant briguer un troisième mandat aux termes de la Constitution qu’il a fait lui-même ratifier, c’est l’opposant John Kufuor qui remporte l’élection présidentielle. Cette élection marque la toute première transition pacifique au Ghana.

3.5.2 Organisation des pouvoirs

Le pouvoir exécutif est détenu par le président de la République, qui est à la fois le chef de l’État et du gouvernement. Élu au suffrage universel direct pour quatre ans, il ne peut accomplir plus de deux mandats successifs. Le président nomme un vice-président et un Conseil des ministres (après approbation du Parlement), chargé de le conseiller sur des questions nationales et internationales spécifiques. Il existe un autre organe consultatif, le Conseil d’État, composé de dix membres élus par les régions administratives et de quinze membres nommés par le président.

Le pouvoir législatif est assuré par un Parlement monocaméral, composé de 230 membres élus au suffrage universel direct pour un mandat de quatre ans.

3.5.3 Partis politiques

Le Congrès démocratique national (NDC) de l’ancien président Jerry John Rawlings, qui a gouverné le pays pendant près de vingt ans, a dû céder le pouvoir en décembre 2000 au Nouveau parti patriotique (NPP) du président John Kufuor. Le NPP domine très largement le Parlement : à l’issue des élections législatives de décembre 2004, le NPP détient 128 sièges, et le NDC 94. Les autres partis politiques représentés au Parlement sont la Convention nationale populaire (PNC) et le Parti de la convention populaire (CPP).

4 ÉCONOMIE

La politique économique, peu cohérente, menée sous la présidence de Kwame Nkrumah a amené le pays au bord de la faillite économique, avec une inflation galopante au début des années 1980. Sous la pression du Fonds monétaire international (FMI), Jerry Rawlings a mis en œuvre, à partir de 1981, des réformes économiques draconiennes, concrétisées par des dévaluations successives, un programme de privatisations, l’augmentation des prix des denrées agricoles et des restrictions dans les dépenses gouvernementales. À partir de 1985, le Ghana a renoué avec la croissance économique (6,2 p. 100 par an en moyenne sur la période 2006).

Cette tendance s’est confirmée sous la bonne gouvernance de John Kufuor, au début des années 2000. Les priorités concernent la rigueur monétaire et fiscale, ainsi que l’accélération des privatisations et l’amélioration des services sociaux. Le pays doit faire face à un chômage persistant et à la pauvreté : environ 20 p. 100 de la population active est au chômage, tandis que près de 45 p. 100 des Ghanéens vivent au-dessous du seuil de pauvreté. Même si le Ghana détient un PIB par habitant deux fois supérieur à celui des pays les plus pauvres de l’Afrique de l’Ouest, en raison de ses ressources naturelles (or et bois), il reste très dépendant de l’aide financière et de l’assistance technique internationale. Limité par le fardeau de sa dette, qui entrave son développement, le Ghana a adhéré en 2001 à l’initiative en faveur des pays pauvres très endettés (PPTE) mise en place par les institutions financières internationales. Cette initiative lui permet d’utiliser des fonds qui auraient dû être consacrés au service de la dette à des fins de développement et de réduction de la pauvreté.

4.1 Agriculture

L’agriculture occupe 55 p. 100 de la population active et contribue pour 37,4 p. 100 au PIB. La principale culture d’exportation est le cacao, dont le Ghana est l’un des tout premiers producteurs mondiaux (734 000 t en 2006). Essentiellement cultivé sur le plateau Ashanti, il couvre 40 p. 100 des terres arables. Grande richesse du pays dans les années 1960, le cacao a connu un certain déclin du fait du vieillissement des plants et des très bas prix payés aux producteurs, ainsi que de la concurrence de la Côte d’Ivoire. Des programmes de réhabilitation ont rétabli la situation dans les années 1980. Café, coton, palmiers, bananes, arachides, canne à sucre et tabac sont également cultivés pour l’exportation. Des plantations d’hévéas ont été créées dans le Sud-Ouest. Les principales cultures vivrières sont le sorgho et le maïs.

Les bovins (1,39 million de têtes en 2006) sont élevés, surtout dans le nord. La balance agricole est traditionnellement excédentaire.

Les forêts couvrent 23,1 p. 100 du territoire ghanéen. En 1959, une loi a délimité des réserves forestières protégées, le gouvernement s’efforçant de stopper le déboisement causé par l’extension des cultures. La plus grande partie de la production de bois provient de zones extérieures aux réserves forestières, bien que celle des réserves soit en augmentation. En 2006, la production de bois était 34,3 millions de m³.

L’industrie de la pêche s’est beaucoup développée depuis les années 1960. En 2005, le volume des prises atteignait 393 428 tonnes, dont environ 10 p. 100 de poissons d’eau douce (essentiellement du lac Volta). Les ports de Sekondi-Takoradi et de Tema possèdent des marchés aux poissons équipés d’installations de conservation réfrigérées.

4.2 Mines et industries

Le Ghana est l’un des principaux producteurs aurifères au monde (60 t en 2004). La plus grande mine d’or du pays se trouve à Obuasi, dans l’Ashanti. Le pays est également devenu l’un des principaux producteurs mondiaux de diamants (800 000 carats en 2004).

Grâce au barrage d’Akosombo, dont la construction a été achevée en 1966 et à un second barrage à Kpong, en aval, une quantité importante d’électricité est exportée dans les pays voisins, mais la baisse des eaux de la Volta causée par la sécheresse a affecté le Togo et le Bénin.

Par rapport aux autres pays d’Afrique, le Ghana possède un secteur industriel relativement développé. Cependant, les unités de fabrication sont généralement de petite taille. Les imprimeries et les maisons d’édition sont nombreuses ; le pays possède de nombreuses scieries et fabriques de meubles. Des établissements de plus grande taille produisent de la bière, des cigarettes, des boissons non alcoolisées, des huiles de table, des clous, de l’oxygène et de l’acétylène, et de l’aluminium en feuilles. La zone industrielle de Tema, à l’est d’Accra, possède une raffinerie de pétrole.

4.3 Échanges

La Bank of Ghana (créée en 1957), banque centrale du pays, émet la monnaie nationale. Depuis 1967, l’unité monétaire est le cedi divisible en 100 pesewas. À la suite de plusieurs dévaluations entre 1981 et 1983, un nouveau cedi a été créé.

Les principales exportations du Ghana sont l’or, le cacao et le bois ; ses principales importations sont les matières premières, les biens d’équipement, le pétrole et les produits alimentaires. La balance du commerce extérieur est habituellement déficitaire. La Grande-Bretagne, les États-Unis, le Japon et l’Allemagne sont les principaux partenaires commerciaux.

En 2003, le Ghana était desservi par 977 km de voies ferrées. La ligne principale forme un triangle approximatif reliant Sekondi-Takoradi, Accra et Koumassi.

Le pays est doté d’environ 47 787 km de routes, dont 38 p. 100 de nationales. Les deux grands ports, Tema et Sekondi-Takoradi, sont des ports artificiels. L’aéroport international est situé à Kotoka (près d’Accra). Le pays dispose de quatre autres aéroports à Sekondi-Takoradi, Koumassi, Sunyani et Tamale.

Radio, télévision, télégraphe et téléphone sont des services publics. Les programmes ghanéens sont diffusés en anglais et dans les langues africaines. Des programmes en anglais, en haoussa et en français sont diffusés vers d’autres régions d’Afrique dans le cadre d’un service international de radio.

5 HISTOIRE
5.1 Le royaume du Ghana

S’il a donné son nom à l’État actuel, l’ancien empire du Ghana est en réalité situé plus au nord, dans les régions du Haut-Sénégal-Niger. Les États les plus anciens, sur le territoire ghanéen actuel, sont les royaumes Dagomba et Mamprusi, dans le Nord, prospères aux xiiie et xve siècles. C’est vers cette époque que des immigrants de langue akan, dont les Ashanti et les Fanti, quittent la savane et viennent établir leur suprématie au sud de la ligne des forêts, formant une série de petits États. Au début du xve siècle, ces royaumes exercent un commerce actif avec les peuples subsahariens vivant plus au nord. Dans la seconde moitié du xve siècle, la cité de Begho connaît un important développement grâce au commerce de l’or.

Les premiers Européens à pénétrer dans la région sont des explorateurs portugais, qui donnent à cette région le nom de Côte-de-l’Or (Gold Coast), tant ils sont impressionnés par les parures que portent les souverains et dignitaires ashanti. En 1481, ils créent un premier comptoir commercial à São Jorge da Mina, sur le site de l’actuelle Elmina. La région devient le premier fournisseur d’or de l’Europe avant la découverte des riches ressources de l’Amérique latine. Mais l’or ne se trouve pas dans les quantités espérées, les souverains ashanti lui accordant moins une valeur marchande qu’une signification symbolique et les gisements finissant par se tarir. Le commerce des esclaves est une plus grande source de profits pour les marchands européens. La traite des Noirs, pratiquée dès le xvie siècle, éveille l’intérêt de plusieurs pays européens. Au début du xviiie siècle, plus de trente comptoirs ont été édifiés par les Européens, les Anglais, les Hollandais, les Danois, etc. Dès 1642, les Hollandais ont chassé les Portugais. Le commerce européen favorise la domination des Ashanti établis autour de Koumassi leur capitale située au croisement de plusieurs routes commerciales. Ils deviennent les maîtres du commerce avec le Sud comme avec le Nord. Le royaume ashanti, au milieu du xviiie siècle, exerce une hégémonie incontestée sur les peuples voisins, qui paient leur tribut en esclaves.

5.2 La domination britannique

La rivalité entre puissances européennes pour le contrôle du commerce de l’or et d’esclaves s’est conclu en faveur des Britanniques, qui ont évincé progressivement leurs concurrents. En 1807, la traite des esclaves est abolie par le Parlement de Londres. En 1850, la Couronne britannique fait l’acquisition des forts danois et, en 1872, les établissements hollandais lui sont également transférés. La région côtière, totalement contrôlée par les Britanniques, est alors décrétée colonie de la Couronne en 1874.

Les Ashanti, cependant, en conflit permanent avec les Fanti, constituent une menace pour les forts britanniques. Durant tout le xixe siècle, ils opposent une résistance farouche à la colonisation britannique. Il faut quatre expéditions de 1874 à 1900 pour que la domination européenne soit assurée : les frontières de la colonie sont finalement fixées en 1901. Une partie du Togo allemand, peuplée par les Ewe jusqu’à la Volta, lui est ajoutée en 1922.

La Gold Coast fait l’objet d’une politique de valorisation économique constante. Politiquement, les Britanniques appliquent deux régimes différents. Tandis que la plupart du territoire est placée sous administration directe, le territoire ashanti et le Nord bénéficient d’une administration indirecte. En 1925 sont organisées les premières élections en vue d’instaurer un conseil législatif des chefs. La vie politique ne se développe cependant qu’après la Seconde Guerre mondiale. Les Britanniques, confrontés à une agitation nationaliste incessante, adoptent des mesures favorisant l’autonomie interne, préalable à l’établissement progressif d’un État indépendant. En 1951, des élections législatives voient la victoire du parti de la Convention du peuple (Convention People’s Party, CPP), fondé en 1949 par le docteur Kwame Nkrumah. Ce dernier, qui a été formé en Grande-Bretagne et aux États-Unis, prend la tête du gouvernement local. Il collabore avec les autorités britanniques pour préparer l’indépendance. Celle-ci est proclamée en janvier 1957. Le 6 mars, le nouvel État prend le nom de Ghana. Nkrumah entend ainsi rappeler le passé glorieux de l’Afrique noire. Le Ghana entre dans les jours suivants aux Nations unies.

5.3 Les années Nkrumah : le panafricanisme

Le 1er juillet 1960, la République est proclamée. Nkrumah est élu président. Dirigeant charismatique du premier pays d’Afrique noire indépendant, il se fait le porte-parole du panafricanisme, seul capable, selon lui, d’éviter l’éclatement de pays artificiellement créés par la colonisation. Il ne parvient cependant pas à faire valoir ses thèses : l’union qu’il tente d’opérer entre le Ghana, la Guinée et le Mali n’aboutit pas.

Figure du mouvement des non-alignés, il applique sur le plan économique une politique socialisante calquée sur la planification des États du bloc communiste. Celle-ci doit conduire le pays à la faillite. Gardant un prestige certain à l’extérieur, Nkrumah est de plus en plus contesté pour sa gestion et ses méthodes autoritaires dans son pays. L’opposition est sévèrement bridée, ses principaux dirigeants sont emprisonnés sans jugement. Le gouvernement décrète l’état d’urgence en 1961, et de nouveau en 1962. Fin 1963, Nkrumah commence à limiter le pouvoir judiciaire. Un régime à parti unique est instauré en 1964.

5.4 L’après Nkrumah

Le 24 février 1966, Nkrumah, qui se trouve en visite officielle en Chine, est chassé du pouvoir par un coup d’État militaire. Il trouve refuge en Guinée, mais ses partisans ghanéens sont arrêtés et les techniciens soviétiques et chinois qu’il a fait venir sont expulsés du pays. Les trois années suivantes, le Ghana est dirigé par un Conseil de libération national dirigé par le général Ankrah. En 1969, le pouvoir est transféré, en vertu d’une nouvelle Constitution, à un gouvernement civil dirigé par Kofi Busia. Mais celui-ci est renversé par un nouveau coup d’État militaire en 1972, mené par le colonel Ignatius Acheampong, qui suspend la Constitution, interdit toute activité politique et limite la liberté de la presse et les activités syndicales. Le contrôle militaire est quelque peu allégé en 1974 et un conseil consultatif civil des affaires politiques, ainsi qu’un conseil de planification économique sont créés. Mais Acheampong est contraint de démissionner en 1978 et de laisser la place au général Frederick Akuffo, qui demeure en fonction moins d’un an. En 1979, un jeune lieutenant de l’aviation, Jerry Rawlings, prend le pouvoir. Acheampong et Akuffo, ainsi que plusieurs autres militaires de grade élevé sont accusés de corruption et exécutés. En septembre, Rawlings se retire en faveur d’un président civil élu, Hilla Limann. Mais la situation économique ne cessant de se dégrader, Rawlings reprend le pouvoir par un coup de force le 31 décembre 1981.

Gouvernant en tant que chef du Conseil provisoire de défense nationale, Rawlings impose un plan d’austérité qui contribue à maîtriser l’inflation et à rallier les bailleurs de fonds occidentaux, ainsi que le FMI et la Banque mondiale. La production agricole s’améliore et Rawlings parvient à faire rééchelonner les dettes les plus pressantes. Malgré sa popularité, le régime de Rawlings doit affronter plusieurs tentatives de coup d’État durant la décennie 1980. Après onze années de gouvernement autoritaire, en avril 1992, une Constitution, approuvée par référendum, ouvre la voie au multipartisme. Rawlings, qui se présente en tant que civil, est élu président lors d’un scrutin pluraliste, en novembre de cette même année. Les élections législatives du mois suivant, boycottées par les quatre principaux partis d’opposition, assurent au parti présidentiel, le Congrès démocratique national, une majorité écrasante. En juin 1994, des contestations territoriales dans le nord du Ghana opposent des paysans locaux, et des travailleurs migrants togolais. L’état d’urgence est déclaré temporairement et un accord de paix est négocié entre les parties en janvier 1995. L’année 1995 est marquée par de violentes manifestations contre l’augmentation du coût de la vie. Elles sont durement réprimées par un régime qui démontre, par là, les limites de la démocratisation amorcée.

Lors des élections générales de décembre 1996, Rawlings est réélu à la présidence de la République et son parti, le Congrès démocratique national, remporte la majorité absolue des sièges à l’Assemblée nationale. Ces élections, les premières au cours desquelles les Ghanéens peuvent se prononcer sur la politique d’un gouvernement parvenu au terme de son mandat, sont jugées libres et équitables par les observateurs internationaux, et marquent un pas vers la démocratie dans le pays. Si les années 1993-1998 sont des années de croissance, le miracle ghanéen demeure fragile et le pays reste assisté. L’État privatise les mines d’or et laisse surexploiter la forêt pour assumer le remboursement de la dette et les dépenses courantes. La baisse des eaux en amont d’Akosombo entraîne une grave pénurie d’énergie affectant également l’exportation vers le Ghana. La stabilité politique et la personnalité de Jerry John Rawlins (« JJ «) ainsi que l’élection du Ghanéen Kofi Annan comme secrétaire général des Nations unies contribuent à offrir du Ghana une bonne image à l’étranger. Par ailleurs, la disparition du roi des Ashanti Opoku Ware II en mars 1999 montre l’importance que tiennent encore en Afrique les chefs traditionnels dans la vie sociale et politique.

En décembre 2000, alors que Jerry John Rawlings ne peut briguer un troisième mandat aux termes de la Constitution qu’il a fait lui-même ratifier, c’est l’opposant John Kufuor qui remporte l’élection présidentielle avec 57 p. 100 des suffrages, face à John Atta Mills, vice-président et protégé de Rawlings. Aux élections législatives, le parti de John Kufuor, le Nouveau parti patriotique (NPP), remporte presque la majorité absolue des sièges du Parlement. Le nouveau président incarne l’espoir d’un renouveau dans un pays qui connaît une profonde crise économique. Mais cette élection marque surtout la toute première transition pacifique au Ghana.

Le premier mandat de John Kufuor est marqué par des efforts de stabilisation économique et de réduction de l’inflation, dont souffre chroniquement l’économie ghanéenne. Sa bonne gouvernance vaut au Ghana le soutien de ses bailleurs de fonds occidentaux et des organisations monétaires internationales. En particulier, le Ghana bénéficie en 2004 d’un allègement de sa dette grâce à l’initiative de la Banque mondiale en faveur des pays pauvres très endettés (PPTE), ainsi que d’un important financement du FMI dans le cadre du programme pour la réduction de la pauvreté et la croissance. En dépit des succès économiques enregistrés sur le front de la croissance, les conditions de vie de la population restent cependant difficiles : le taux de chômage touche environ 20 p. 100 de la population active et près de 45 p. 100 des Ghanéens vivent au-dessous du seuil de pauvreté selon les statistiques de l’ONU.

L’amélioration des conditions de vie constitue l’un des principaux thèmes de la campagne électorale de décembre 2004. À l’issue d’un scrutin qualifié de globalement pacifique et régulier par les observateurs internationaux, John Kufuor est réélu à la présidence dès le premier tour avec 53,4 p. 100 des suffrages — contre 43,7 p. 100 pour son principal adversaire, John Atta Mills. Le parti du président, le NPP, remporte la majorité absolue aux élections législatives.

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