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Goths

Publié le 07/02/2013

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1   PRÉSENTATION

Goths, premier peuple germanique, installé dans l’Empire romain entre les IIIe et VIe siècles, qui a subi l’influence du christianisme.

Selon Jordanes, historien goth du VIe siècle, les Goths, originaires de Suède, franchissent la mer Baltique au Ier siècle av. J.-C. pour s’installer sur les rives de la Vistule. Après avoir migré vers le sud, ils s’établissent dans l’estuaire du Danube sur les bords de la mer Noire au IIIe siècle apr. J.-C. Grâce à leur flotte redoutable, ces armées barbares dévastent la Thrace et la Dacie, ainsi que des villes d’Asie Mineure et du littoral égéen. Elles prennent Athènes, la pillent (267-268) avant de menacer Rome. Durant près d’un siècle, les guerres opposant les empereurs romains aux chefs goths ravagent les Balkans et le nord-est de la Méditerranée. D’autres tribus se joignent aux Goths et, au IVe siècle, le royaume du grand souverain Ermanaric s’étend de la Baltique à la mer Noire.

Vers 370, sous la pression des Huns, les Goths se scindent en deux groupes. Les Ostrogoths (ou « Goths de l’Est «) peuplent un vaste royaume à l’est du Dniepr sur les côtes de la mer Noire (recouvrant en partie l’Ukraine et la Biélorussie actuelles), tandis que les Wisigoths (ou « Goths de l’Ouest «) occupent la région à l’ouest du Dniepr, jusqu’au Danube.

2   LES WISIGOTHS

En 376, menacés par les Huns, les Wisigoths obtiennent de l’empereur romain Valens l’autorisation de s’installer dans la province impériale de Mésie, au sud du Danube. Un conflit avec l’administration romaine les amène à se révolter et, en 378, ils écrasent l’armée romaine à Andrinople (aujourd’hui Edirne, Turquie), où Valens trouve la mort. Ils reprennent alors leurs raids et menacent Constantinople. Théodose Ier, qui a succédé à Valens comme empereur d’Orient, conclut la paix avec les Wisigoths et leur donne le statut de fédérés vers 382. Durant la décennie suivante, ils s’intègrent dans l’Empire en devenant pour beaucoup agriculteurs et prennent le nom de Méso-Goths. Leur évêque Ulfilas traduit la Bible en gotique et reste le principal artisan de la conversion des Wisigoths à une forme de christianisme appelée arianisme. À la mort de Théodose en 395, les Wisigoths rejettent le pouvoir de Rome et se choisissent pour chef Alaric Ier. Celui-ci les entraîne en Grèce, puis en Italie, prenant et saccageant Rome en 410. Son successeur Ataulf les lance à la conquête de l’Aquitaine et de l’Espagne (410-415).

Sous le règne de Wallia (415-418), les Wisigoths étendent leur domination sur une grande partie de l’Espagne et de la Gaule méridionale, faisant de Toulouse leur capitale. Le successeur de Wallia, Théodoric Ier, fils présumé d’Alaric, s’allie avec les Romains pour combattre les Huns ; il trouve la mort à la bataille des champs Catalauniques. Son fils, Euric, qui règne de 466 à 480 sur les territoires espagnols, proclame son indépendance à l’égard de Rome, étend son royaume en Gaule, de la Loire jusqu’au Rhône, et soumet la majeure partie de l’Espagne. Il encourage certains aspects de la civilisation romaine et rédige un code qui emprunte des éléments au droit romain et au droit germanique. Le pouvoir est, cependant, en butte à de nombreuses difficultés, à l’intérieur comme à l’extérieur. La royauté reste nominalement élective et toute tentative de fonder une dynastie royale se heurte à l’opposition de la noblesse. À l’extérieur, l’Empire byzantin et les Francs continuent de menacer le territoire des Wisigoths. Le fils d’Euric, Alaric II, promulgue, en 506, un recueil de lois dit Code d’Alaric dans le but d’inspirer davantage de loyauté à ses sujets gallo-romains. L’année suivante, il est battu et tué par Clovis Ier, roi des Francs, à la bataille de Vouillé qui met fin à la domination des Wisigoths sur l’Aquitaine et la Provence. Leur royaume, désormais confiné à l’Espagne, connaît un déclin irréversible dû principalement à leur croyance, dénoncée comme hérétique par Rome. Le dernier roi des Wisigoths, Rodrigue (ou Rodéric), est battu par les musulmans à la bataille du Rio Barbate en 711. En 713, l’Espagne est en grande partie conquise par les Maures, et les Wisigoths ne survivent que dans la province chrétienne indépendante des Asturies.

3   LES OSTROGOTHS

Lorsque les Huns déferlent sur l’Europe vers 375, les Ostrogoths sont soumis et contraints de combattre au côté d’Attila dans l’expédition qu’il conduit contre la Gaule en 451. À la mort d’Attila, et après la désintégration de l’empire des Huns, les Ostrogoths recouvrent leur indépendance. Ils obtiennent de Rome l’autorisation de s’établir en Pannonie, région correspondant aujourd'hui à la Hongrie occidentale, la Croatie septentrionale, la Slovénie, la Serbie et l’Autriche orientale. Ils sont rejoints par d’autres Ostrogoths qui, à l’approche des Huns, se sont réfugiés aux marches de l’Empire romain. En 474, Théodoric le Grand monte sur le trône ostrogoth. Appuyé par l’empereur d’Orient, Zénon, qui cherche à l’éloigner de ses frontières, Théodoric envahit l’Italie en 488, renverse Odoacre, premier souverain barbare de Rome, et prend le pouvoir. Il se pose en héritier de l’empire romain d’Occident, même s’il n’en porte pas le titre qui, officiellement, est détenu par un consul romain.

Seul un souverain de la stature de Théodoric est à même de préserver l’unité entre les deux peuples. À sa mort en 526, l’Italie est livrée à des troubles si violents que l’empereur byzantin Justinien Ier est contraint d’envoyer son général Bélisaire soumettre la péninsule (535). Ses troupes brisent la puissance des Ostrogoths en 555 et l’Italie passe sous la domination de l’exarchat de Ravenne. Peu à peu, les Ostrogoths sont assimilés à d’autres tribus, comme les Alains, les Vandales, les Francs et les Burgondes, qui se sont établis dans les territoires de l’ancien Empire romain.

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