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Grand Schisme d'Orient

Publié le 07/02/2013

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1   PRÉSENTATION

Grand Schisme d'Orient, scission, en 1054, entre l’Église byzantine et l’Église latine.

Le terme « schisme « désigne une scission formelle et volontaire de l’unité d’une Église ; contrairement à l’hérésie (à laquelle il est souvent lié), il n’implique pas forcément une déviation doctrinale.

Appelé en Orient « schisme de Rome «, le Grand Schisme d’Orient (nom sous lequel l’événement est connu en Occident) est à l’origine de la création de deux branches du christianisme : l’orthodoxie et le catholicisme.

2   RIVALITÉS ENTRE ROME ET CONSTANTINOPLE

La séparation entre les Églises byzantine et latine possède de profondes racines culturelles et politiques, et s’étend sur plusieurs siècles. Ainsi, les conflits doctrinaux entre Rome et Constantinople sont nombreux entre le iiie et le xie siècle : schisme « acadien « au ve siècle, schisme monothélite au viie siècle, schisme de Photios au ixe siècle, etc.

Tandis que la culture occidentale se transforme progressivement sous l’influence des peuples germaniques, le patriarcat de Constantinople conserve une tradition inchangée du christianisme grec. Bien que respectueuse des prérogatives de Rome, l’Église byzantine — à la conception collégiale de l’épiscopat — réfute certaines revendications juridiques des papes. De son côté, Rome s’oppose au césaro-papisme (subordination de l’Église à un dirigeant laïque) qui caractérise l’Église de Constantinople. La primauté romaine pontificale est, de fait, au cœur du désaccord entre les deux Églises.

3   LE GRAND SCHISME DE 1054

Lorsqu’il accède au patriarcat de Constantinople en 1043, Michel Keroularios (connu sous le nom de Michel Cérulaire) entame une rude campagne contre les chrétiens d’obédience latine de sa ville, allant jusqu’à la fermeture de certains édifices cultuels. C’est dans ce contexte qu’en 1053, le pape Léon IX prend connaissance d’un courrier, signé de l’archevêque de Bulgarie, dénonçant certaines divergences entre les Églises d’Occident et d’Orient (notamment sur la question de l’usage du pain azyme et sur celle du jeûne de carême). Michel Cérulaire est immédiatement soupçonné d’en être l’instigateur.

Le pape dépêche à Constantinople trois légats pour clarifier l’affaire : le cardinal Humbert de Moyenmoutier, le chancelier Frédéric (futur pape Étienne IX) et l’évêque Pierre d’Amalfi. L’entrevue est désastreuse, en grande partie du fait de la profonde susceptibilité du patriarche et du cardinal Humbert. Ainsi, face aux doutes injurieux que Michel Cérulaire émet quand à la validité du mandat des trois légats, le cardinal Humbert rétorque en lançant la controverse du filioque, une expression rayée du credo oriental. Mais plus grave encore, des divergences profondes entre les deux Églises se font jour au cours des discussions suivantes : mariage des prêtres, symbole des apôtres, etc. Au final, lorsque le cardinal Humbert demande à Michel Cérulaire de se soumettre à l’autorité papale, ce dernier refuse.

Le 16 juillet 1054, le cardinal Humbert clôt sa visite en déposant, sur l’autel de la basilique Sainte-Sophie, une bulle excommuniant le patriarche : « Que Dieu voit et que Dieu juge « conclut-il. Cet acte est immédiatement interprété comme une excommunication de toute l’Église byzantine. En retour, le 24 juillet, le synode byzantin anathématise les trois légats du pape. Si l’affaire n’est à l’époque pas prise au sérieux, la rupture entre les deux Églises est consommée, comme le confirme cinquante ans plus tard la quatrième croisade (1204), transformée par les chrétiens d’Occident en sanglante conquête de l’Empire byzantin.

4   UN DIALOGUE CLÔT JUSQU’AU XXE SIÈCLE

Il faut attendre le xxe siècle pour que les relations entre l’Église catholique romaine et l’Église orthodoxe s’améliorent : le 7 décembre 1965, les excommunications mutuelles de 1054 sont annulées par le pape Paul VI et le patriarche Athênagoras, qui ont renoué le dialogue l’année précédente.

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