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Guise, maison de

Publié le 11/02/2013

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1   PRÉSENTATION

Guise, maison de, puissante famille princière issue de la maison ducale de Lorraine, dont plusieurs membres s'illustrèrent à la tête du parti catholique pendant les guerres de Religion.

2   LES CADETS DE LORRAINE

Apanage de la maison de Lorraine, le comté de Guise fut érigé en duché-pairie en 1528, par François Ier, en faveur de Claude Ier de Lorraine, comte d'Aumale (1496-1550), fils cadet de René II, duc de Lorraine. Le roi entendait récompenser ainsi les mérites de ce prince naturalisé français qui, vingt-deux fois blessé à Marignan, chassa les Anglais de Picardie en 1522 et les impériaux de Bourgogne en 1524, et devait mourir gouverneur de Bourgogne et grand veneur de France. De son mariage avec Antoinette de Bourbon, il avait eu treize enfants, dont Marie de Guise, épouse de Jacques V, roi d'Écosse, François de Lorraine, 2e duc de Guise, et Charles, cardinal de Lorraine (1525-1574).

3   LES MAÎTRES DU ROYAUME

François Ier de Lorraine, 2e duc de Guise (1519-1563), né à Bar, participa au siège de Boulogne contre les Anglais (1545), au cours duquel il reçut la blessure qui devait lui valoir son surnom de Balafré. Audacieux chef de guerre, il se distingua par la résistance acharnée qu'il opposa à Charles Quint après la prise de Metz en 1552-1553, et fut récompensé par le titre de prince de Joinville. Se réclamant de l'héritage de la maison d'Anjou comme descendant de René Ier, il convainquit le roi Henri II de lui laisser la tête de l'expédition qui, appelée par le pape Paul IV, tenta vainement de reprendre Naples aux Espagnols (1556-1557). Nommé à son retour lieutenant général du royaume, il reprit Calais et Guines aux Anglais, en 1558. La mort d'Henri II et l'avènement de François II, époux de leur nièce Marie Ire Stuart, fille de Marie de Guise, firent du Balafré et de son frère, le cardinal de Lorraine, véritable tête politique de la famille, les maîtres du royaume. Fervent défenseur du catholicisme, le Balafré fit réprimer dans un bain de sang la conjuration protestante d'Amboise (1560), soutenue par Louis Ier de Bourbon, prince de Condé, et encouragée en sous-main par l'Angleterre.

Cependant, la reine mère, Catherine de Médicis, favorable à un apaisement de la tension religieuse et politique, fit nommer à la chancellerie un humaniste tolérant, Michel de l'Hospital, en mai 1560. Définitivement écarté du pouvoir par la mort de François II, en décembre de la même année, François de Guise fut supplanté à la cour par le parti des Bourbons. Violemment opposé à la nouvelle politique de tolérance, qui se traduisit par l'adoption de l'édit de janvier 1562, autorisant officiellement le culte réformé, il déclencha le massacre de Wassy, en Champagne (1er mars 1562), au cours duquel 80 protestants qui célébraient leur culte dans une grange furent tués par ses gens. Immédiatement après, une vague d'anarchie se répandit dans toute la France. Vainqueur des huguenots à Rouen (octobre 1562) et à Dreux (décembre 1562), le Balafré tentait de reprendre Orléans lorsqu'il fut assassiné à Saint-Mesmin le 18 février 1563 par Jean de Poltrot de Méré, sans doute commandité par Gaspard de Coligny. Sa mort favorisa le retour au calme, et la reine mère put entreprendre un voyage de plusieurs mois pour présenter au royaume son souverain, le faible Charles IX. De son mariage avec Anne d'Este, fille d'Hercule II, duc de Ferrare, et de Renée de France, l'une des filles de Louis XII, le duc de Guise avait eu sept enfants.

4   LE TEMPS DE LA LIGUE

Le fils aîné de François de Guise, Henri Ier de Lorraine, marquis de Mayenne, prince de Joinville (1549-1588), lui succéda comme duc de Guise. Élevé dans la haine des protestants, il apprit le métier des armes au service de l'empereur et se distingua dans la guerre contre les Turcs. Revenu en France après la reprise des hostilités entre protestants et catholiques, il s'illustra à Jarnac (1569), à Moncontour et à Poitiers. La paix de Saint-Germain (1570), consacrant l'influence de Coligny, le rapprocha de la reine mère. Le 22 août 1572, après l'échec d'un attentat contre Coligny, qui risquait de révéler la collusion entre les Guises et Catherine de Médicis, celle-ci obtint de son fils qu'il ordonne le massacre de la Saint-Barthélemy.

Nommé gouverneur de la Champagne, Henri de Guise fut blessé à la bataille de Dormans contre l'armée de Condé (10 octobre 1575), ce qui lui valut de porter, après son père, le sobriquet de Balafré. L'année suivante, après que le nouveau roi Henri III eut signé, à Beaulieu, la « paix de Monsieur «, le duc de Guise prit la tête de la Ligue formée par les nobles catholiques, hostiles à tout compromis avec les huguenots. En 1584, la mort de François, duc d'Anjou et frère d'Henri III, qui faisait du protestant Henri de Navarre l'héritier du trône, radicalisa encore la Ligue. En décembre, Henri de Guise, de plus en plus inquiet de l'attitude d'Henri III, qu'il trouvait trop conciliant, signa avec Philippe II d'Espagne le traité de Joinville, qui disposait que jamais un prince non catholique ne pourrait devenir roi de France.

Ses nouvelles victoires, remportées en novembre 1587 sur les protestants allemands, à Auneau et à Vimory, accrurent encore la popularité du duc de Guise, et firent de lui le rival du roi, dont il ne se cachait plus de briguer la succession, au nom d'une hypothétique ascendance carolingienne. Malgré l'interdiction du roi, il fit son entrée à Paris, tandis que la Ligue s'y soulevait en sa faveur ; le 12 mai 1588, au cours de la journée des Barricades, le parti catholique offrait la couronne à Henri de Guise qui, par un reste de loyalisme, la refusa et laissa Henri III fuir la capitale. Celui-ci, feignant de se soumettre aux exigences de la Ligue, nomma le Balafré lieutenant général du royaume le 4 août 1588, mais, l'ayant attiré à Blois où se tenaient les états généraux, il le fit assassiner le 23 décembre 1588 par sa garde personnelle. Le lendemain, le frère du Balafré, Louis II de Guise, cardinal de Lorraine (1555-1588), président du clergé aux états généraux, subissait le même sort, et son corps fut jeté dans la Loire.

5   LE RETOUR À LA PAIX

Charles de Lorraine, duc de Mayenne (1554-1611), frère des précédents, prit la tête de la Ligue en 1588. Élu lieutenant général du royaume dans Paris assiégé, il fit, après l'assassinat d'Henri III, proclamer comme roi Charles, cardinal de Bourbon. Battu par Henri IV à Arques (septembre-octobre 1589), puis à Ivry (14 mars 1590), de plus en plus opposé aux excès de la fraction la plus extrémiste de la Ligue, le Conseil des Seize, alors que ses alliés espagnols enregistraient d'importantes défaites, le duc de Mayenne finit par se soumettre à Henri IV, le 24 janvier 1596. Il fut alors nommé gouverneur de l'Île-de-France.

La maison de Guise se continua avec Charles de Lorraine, 4e duc de Guise (1571-1640), fils du Balafré et de Catherine de Clèves, que la Ligue songea un temps à élire roi de France. Rallié à Henri IV, il reçut le gouvernement de Provence, mais, à la suite d'intrigues, il dut s'exiler en Italie sous le règne de Louis XIII. Son fils, Henri de Lorraine, 5e duc de Guise (1614-1661), tenta vainement de disputer le trône de Naples à Philippe IV d'Espagne. Un temps impliqué dans la Fronde, il fut grand chambellan de Louis XIV. Après la mort du 7e duc de Guise, François Joseph de Lorraine, en 1675, le duché-pairie de Guise passa au début du XVIIIe siècle dans la famille de Condé, puis échut en 1832 à la maison d'Orléans.

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