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Herriot, Édouard

Publié le 23/02/2013

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Herriot, Édouard (1872-1957), homme politique français, qui fut, durant l'entre-deux-guerres, l'une des principales figures du radicalisme.

Né à Troyes, fils d'un sous-officier, Edouard Hérriot fut une parfaite incarnation, par sa réussite scolaire, du système méritocratique de la IIIe République. Ancien élève de l'École normale supérieure, agrégé de philosophie, il rejoignit très jeune le Parti radical. Conseiller municipal de Lyon en 1904, il fut élu maire de la ville en 1905, fonction qu'il occupa pendant cinquante ans, presque sans interruption de 1905 à 1942 et de 1945 à 1957.

Sénateur du Rhône de 1912 à 1919, président du Parti radical à partir de 1919, il fut élu la même année à la Chambre des députés, et y siégea sans interruption jusqu'en 1940. D'apparence débonnaire et rassurante, doté d'une grande culture et de brillants dons oratoires, Herriot s'imposa comme une figure marquante de la vie politique française. Modéré et laïc, proche des couches sociales nouvelles par ses origines et son appartenance au corps enseignant, il fut l'un des dirigeants du Parti radical qui s'identifia le mieux avec son électorat. Président du Conseil et ministre des Affaires étrangères, après la victoire du Cartel des gauches aux élections législatives de 1924, il prit plusieurs initiatives importantes en politique étrangère — notamment l'évacuation de la Ruhr, occupée par la France et la Belgique depuis 1923 pour exiger le paiement des réparations par l’Allemagne (voir Ruhr, occupation de la) et la reconnaissance de l'Union soviétique —, mais dut démissionner en raison de son incapacité à surmonter la crise monétaire et en raison de l'hostilité du grand capital. Ministre de l'Éducation dans le gouvernement Poincaré de 1926 à 1928, il fut de nouveau appelé à la présidence du Conseil en 1932, mais ne resta en fonction que quelques mois, en raison de l'opposition manifestée par les socialistes à l'encontre de son programme déflationniste. Membre de divers gouvernements conservateurs à partir de 1934, il ne s'opposa pas cependant à l'entrée de son parti dans la coalition du Front populaire qui remporta les élections législatives de 1936. Président de la Chambre des députés de 1936 à 1940, il s'abstint lors du vote des pleins pouvoirs au maréchal Pétain, puis refusa de collaborer avec les Allemands pendant l'Occupation et se tint à l'écart du gouvernement de Vichy, qui le plaça en résidence surveillée. Mis en accusation lors du procès de Riom, il fut déporté en Allemagne en 1944-1945, et fut libéré par les troupes soviétiques. Député à l'Assemblée constituante qui rédigea la Constitution de la IVe République en 1946, il fut élu la même année député à la première Assemblée nationale, et s'employa à relever le Parti radical, qui apparaissait dans l'opinion comme un parti vieilli, très lié au souvenir de la IIIe République. En 1947, il fut élu président de l'Assemblée nationale et occupa cette fonction jusqu'en 1954.

Auteur d'études littéraires (Mme Récamier et ses amis, 1904), d'une biographie, la Vie de Beethoven (1929), et d'essais dont Les États-Unis d'Europe (1930), œuvre dans laquelle il se montra partisan d'une confédération des pays européens, Herriot fut élu à l'Académie française en 1946.

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