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Home Rule

Publié le 11/02/2013

Extrait du document

1   PRÉSENTATION

Home Rule, nom donné au régime d’autonomie revendiqué par les Irlandais à partir des années 1820 et obtenu par la loi de 1914.

2   AUX ORIGINES DU « HOME RULE «

Dans les années 1870, l’Irlande connaît un mouvement d’ampleur qui aspire à la fin de l’union avec l’Angleterre et à la constitution d’une administration politique indépendante. Nourri par un sentiment national né au xviiie siècle, ce mouvement se trouve renforcé par le travail de Daniel O’Connell (père de l’expression « Home Rule « signifiant « autonomie « : de home, chez soi et rule, gouvernement) et du mouvement « Jeune Irlande «, mais également par la réaction à la répression systématique de toute contestation nationaliste.

Se constituent alors des organisations, telles que la Home Government Association (1870) et la Home Rule League (1873), dont l’objectif est l’institution d’un Parlement responsable des affaires irlandaises, laissant Westminster légiférer pour les affaires impériales. Plus important est le Club pour l’autonomie gouvernementale, conduit par le chef des nationalistes Isaac Butt, puis par William Shaw (1879) et Charles Parnell (à partir de 1880).

3   UN PROJET REPORTÉ SINE DIE

En 1880, Charles Parnell crée un nouveau mouvement, le Irish National Land League et prend la tête du parti parlementaire irlandais (Irish Parliamentary Party), dont le Home Rule est la revendication majeure. En 1885, son parti remporte 86 sièges aux législatives. Jouant dès lors le rôle d’arbitre entre les conservateurs et les libéraux, Parnell jouit d’un puissant courant de sympathie en Irlande et apporte son soutien au Premier ministre britannique Gladstone, en échange de la première loi d’autonomie (Home Rule Bill). Rencontrant l’opposition des libéraux unionistes, ce projet est rejeté par la Chambre des communes, le 8 juin 1886. Convaincu du bien fondé de cette politique, Gladstone réitère en 1892 mais se heurte cette fois au veto de la Chambre des lords, majoritairement unioniste.

Une troisième loi d’autonomie est présentée le 11 avril 1912 par le Premier ministre libéral Asquith. Mais à deux reprises (courant 1913), la loi est repoussée par la Chambre des lords qui ignore une Irlande partisane de la sécession.

4   UNE PROMULGATION TROP TARDIVE

Malgré la levée d’un corps de 100 000 volontaires protestants irlandais hostiles à l’autonomie, le Home Rule est voté en septembre 1914, grâce notamment à l’assentiment du roi George V. L’Irlande jouit d’une large autonomie avec l’instauration d’un Parlement bicaméral pour les affaires internes (sauf pour l’Ulster, à la demande des protestants). Seules les affaires étrangères et la défense échappent aux compétences irlandaises. Mais la mise en application de la loi est différée jusqu’à la fin de la Première Guerre mondiale.

Même si la promesse de l’instauration de la loi satisfait certains, les atermoiements ont été trop longs. La loi ne peut endiguer les élans du nationalisme. De nombreux Irlandais, choqués par la sanglante répression de la révolte de Pâques en 1916, sont acquis aux idées indépendantistes du Sinn Féin, conduit par Eamon De Valera — Sinn Féin qui, avec 250 000 membres, a supplanté l’Irish Party, incarnation d’une tradition parnelliste transigeante et modérée. En 1920, ils rejettent la loi de Home Rule nouvellement votée et qui prévoit l’instauration de deux Parlements, l’un à Belfast, l’autre à Dublin. S’ensuit le conflit anglo-irlandais…

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