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huguenots

Publié le 09/02/2013

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1   PRÉSENTATION

huguenots, nom donné en France entre 1560 et 1629 aux protestants, et plus précisément aux calvinistes. La Réforme fut introduite en France entre 1520 et 1523, et ses principes furent bien accueillis par une partie de la noblesse et des penseurs de la classe moyenne. Au début le nouveau groupe culturel bénéficia d'une protection royale, en particulier de la part de la reine Marguerite de Navarre et de son frère, François Ier qui se montra toutefois hostile aux protestants, confessant publiquement sa foi catholique. Son successeur, Henri II, suivit son exemple. Le nombre de protestants ne cessa pourtant de s'accroître. Lors de leur premier synode national, ou concile, en 1559, 15 églises étaient représentées. Lors du suivant, qui se tint en 1561, plus de 2 000 églises envoyèrent des délégués.

2   GUERRE CIVILE

En France, l'augmentation du nombre de protestants attisa la crainte et la haine des catholiques à leur égard. La haine religieuse se doubla d'une rivalité politique entre la maison de Valois, alors détentrice du trône de France, et celle de Guise. Catherine de Médicis, veuve d'Henri II, régente à l'avènement de son fils, Charles IX, se servit des huguenots à des fins politiques. Ceux-ci continuèrent à être persécutés sous le règne de Charles IX, et exercèrent alors des représailles sur les catholiques. Finalement, une guerre civile ouverte éclata. Entre 1562 et 1598 huit conflits, regroupés sous le nom de guerres de Religion, opposèrent catholiques et protestants français.

Louis Ier de Bourbon, prince de Condé, et l'amiral français Gaspard de Coligny menèrent les huguenots au début de ces quatre décennies de guerre ; ils furent ensuite commandés par Henri de Navarre, futur Henri IV.

Henri Ier de Lorraine, 3e duc de Guise, Catherine de Médicis et Henri III furent les principaux chefs catholiques. Chaque camp bénéficia d'aide de l'étranger. Les huguenots reçurent l'appui de troupes d'Angleterre, d'Allemagne, de Suisse ; les catholiques furent soutenus par l'Espagne. Les traités successifs qui mettaient fin aux guerres garantissaient aux huguenots plus de tolérance à leur égard, mais n'étaient généralement pas respectés, ce qui relançait invariablement les hostilités. La plus grande de ces supercheries se déroula en 1572. Deux ans auparavant, Catherine de Médicis et Charles IX avaient signé un traité avec les huguenots leur accordant la liberté de culte. Ayant gardé de bonnes relations avec les huguenots, ils avaient même appelé Coligny à la cour. Ayant rassuré les huguenots sur leur sort, la reine mère et le roi provoquèrent dans la nuit du 23 au 24 août 1572 la mort de milliers d'entre eux à Paris et dans toute la France lors du massacre de la Saint-Barthélemy. Coligny y fut d'ailleurs tué par le duc de Guise en personne.

La dernière guerre civile eut lieu sous le règne d'Henri III, successeur de Charles IX. Les huguenots, alors conduits par Henri de Navarre, infligèrent le 20 octobre 1587 une cuisante défaite aux catholiques à Coutras. Le manque d'unité du mouvement catholique provoqua les assassinats du duc de Guise en 1588 et d'Henri III en 1589, ce qui favorisa la cause des huguenots. La mort d'Henri III éteignit la maison de Valois, alors Henri de Navarre, premier de la lignée des Bourbons, devint roi de France sous le nom d'Henri IV. Pour éviter toute guerre civile ultérieure, il se convertit au catholicisme en 1593. En 1598, Henri IV publia l'édit de Nantes, par lequel les huguenots se voyaient octroyer une liberté religieuse pratiquement complète.

3   FIN DES PERSÉCUTIONS

Sous Henri IV, les huguenots affirmèrent leur présence en France. Afin de briser cette montée en puissance, qui barrait la route au gouvernement absolutiste que les deux rois de France suivants, Louis XIII et, surtout, Louis XIV, voulaient imposer au pays, ceux-ci déclenchèrent de nouvelles persécutions à l'encontre des huguenots, ce qui déclencha de nouvelles guerres civiles. Le cardinal de Richelieu provoqua la chute politique des huguenots par la prise en 1628, après un siège interminable, de leur principale place forte, La Rochelle. Les huguenots obtinrent la liberté de culte mais perdirent leurs privilèges militaires. Richelieu chercha ensuite à se concilier les faveurs des protestants. Louis XIV ne cessa toutefois de les persécuter sans merci, et révoqua l'édit de Nantes le 18 octobre 1685. Ces persécutions et la disparition de la liberté religieuse contraignirent des milliers de huguenots à émigrer en Angleterre, en Allemagne, aux Pays-Bas, en Suisse et dans les colonies anglaises d'Amérique du Nord, notamment au Massachusetts, à New York et en Caroline du Sud. On estime que près de 300 000 protestants partirent, un million environ restèrent en France. Plusieurs milliers s'établirent dans les Cévennes et prirent le nom de camisards ; leur révolte (1702-1705) répondit à la tentative de les déloger.

Les Lumières au XVIIIe siècle s'opposèrent aux persécutions religieuses ce qui aida les protestants français a retrouver bon nombre de leurs droits. L'édit que Louis XV publia en 1752 et qui proclamait les mariages et baptêmes célébrés par des prêtres protestants nuls et non avenus, fut d'ailleurs annulé sous Louis XVI. Après 1787, les mariages protestants furent déclarés légaux, et les protestants se virent également garantir d'autres droits. Plusieurs lois promulguées au XIXe siècle octroyèrent la liberté religieuse complète à toutes les confessions françaises, y compris le protestantisme. Aux XIXe et XXe siècles, les protestants français, bien que proportionnellement peu nombreux, eurent une grande influence sur la vie du pays, jouant un rôle important dans l'éducation, le droit et la finance, et prenant généralement une position libérale sur les réformes sociales.

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