Il est nécessaire d'adopter quelques critères de classification pour parler des lacs et de la faune qui s'y trouve

Contrairement au monde océanique, aux eaux de composition relativement constante, les eaux continentales offrent d'extraordinaires variétés. L'avance dans l'exposé ne peut donc se faire que par étapes et au besoin par regroupement des notions éparses. Les lacs se classent en fonction de leurs caractères physiques, chimiques et biologiques. Un lac peut d'ailleurs se montrer récalcitrant à la classification, mais il faut bien faire usage d'éléments généraux d'appréciation. Les lacs oligotrophes sont ceux à faibles ressources alimentaires, donc pauvres en azote et en phosphore minéraux. Le peu d'organismes qu'ils contiennent permet la présence d'oxygène dissous et une petite teneur en CO2 jusqu'à une grande profondeur. Les eaux sont claires, d'où leur nom de lacs bleus. Grande profondeur et rives abruptes, ou pour le moins à forte pente (beine étroite). Ce sont les lacs à Salmonidés de fond. Les lacs eutrophes (eurytrophes), de manière générale peu profonds, aux rives plates et dotées d'une large ceinture de végétation, sont, eux, riches en azote et en phosphore; les matières organiques et les organismes vivants sont la cause d'un manque d'oxygène dès une certaine profondeur. L'eau est d'ailleurs fort peu transparente, ces lacs sont appelés souvent lacs verts. Les lacs dystrophes sont vraiment très peu profonds et proches de l'envahissement par la végétation bonne à produire de la tourbe. Les eaux sont de composition déséquilibrée, d'où leur couleur brune provoquée par les matières humides en suspension. L'oxygène y est rare et le pH acide. Dans ces lacs, il peut y avoir une absence de substance propre à une biosynthèse normale, ou au contraire un excédent de substance minérale ou organique.