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Italie, guerres d'

Publié le 09/02/2013

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Italie, guerres d' (1494-1559)
1   PRÉSENTATION

Italie, guerres d' (1494-1559), conflits armés qui se sont déroulés en Italie de 1494 à 1559, opposant les principautés italiennes, la France, le Saint Empire romain germanique, l’Aragon et l’Angleterre.

Riche depuis les débuts de la Renaissance, la péninsule italique est convoitée par les puissances européennes, notamment les souverains de France. Malgré sa puissance financière et sa domination intellectuelle et artistique, la péninsule est alors fragile politiquement, morcelée en principautés rivales — dont les plus importantes sont les États pontificaux, le royaume de Naples, le duché de Milan et les Républiques de Venise et de Florence. Aussi, les guerres d’Italie ont-elles été le théâtre des ambitions territoriales et l’épicentre des tensions en Europe durant la première moitié du XVIe siècle.

2   CINQUANTE-CINQ ANS DE « MIRAGE ITALIEN «
2.1   Les prétentions françaises

En septembre 1494, le roi Charles VIII de France, qui revendique le royaume de Naples, franchit les Alpes avec son armée de 30 000 hommes. Après le passage de la Ligurie, les Français sont accueillis en libérateurs lorsqu’ils entrent dans Pise, puis dans Florence où les habitants chassent les Médicis et instaurent une république populaire (novembre). Les troupes de Charles VIII passent ensuite à Rome (31 décembre) avant de prendre Naples aux Aragonais le 22 février 1495. En réponse, les États italiens (à l’exception de Florence) se coalisent en une ligue que soutiennent Ferdinand II d’Aragon et Maximilien Ier du Saint Empire. Charles VIII décide alors de rentrer en France. Sur le chemin du retour, il croise les troupes du marquis de Mantoue à Fornoue (6 juillet 1495). Si, de cette campagne italienne, les Français ne rapportent en définitive que de maigres conquêtes, c’est les bras chargés de tableaux, de manuscrits et d’objets précieux qu’ils font le récit de la beauté du pays qu’ils viennent de découvrir.

L’héritier de Charles VIII accède au trône en 1498. Reprenant à son compte les rêves de son prédécesseur, Louis XII revendique pour sa part le duché de Milan en tant que descendant des Visconti. Allié au condottiere César Borgia (fils du pape Alexandre VI), il conquiert le Milanais de Ludovico Sforza, dit le More, en 1499. L’année suivante, par un accord secret avec Ferdinand II d’Aragon, le souverain français obtient le champ libre pour s’emparer de Naples, des Abruzzes et de la Campanie. Par une nouvelle campagne, il conquiert la Lombardie puis le royaume de Naples, qu’il perd en 1503 après la trahison de son allié aragonais et ses défaites de Seminara, Cerignola et Garigliano.

Parallèlement aux jeux diplomatiques des États européens pour la possession de la péninsule, les principautés italiennes se déchirent également entre elles. Ainsi, en 1508, le pape Jules II constitue contre sa rivale Venise, la ligue de Cambrai — une coalition européenne réunissant la France, le Saint Empire et l’Aragon. Grâce à cette puissante coalition, les troupes franco-impériales vainquent la Sérénissime à la bataille d’Agnadel (14 mai 1509). Puis en 1511, un nouveau retournement d’alliances isole cette fois la France : la Sainte Ligue rallie les États pontificaux, l’Aragon, l’Angleterre, les cantons suisses et Venise. Malgré leur victoire à Ravenne où s’illustre Gaston de Foix (11 avril 1512), les Français doivent abandonner le Milanais, puis la Lombardie au profit des Suisses après la bataille de Novare (6 juin 1513). Louis XII quitte alors l’Italie.

2.2   La rivalité entre François Ier et Charles Quint

En janvier 1515, François Ier monte sur le trône de France. À son tour, il revendique le duché de Milan qu’il a reçu en dot de son épouse Claude de France. En août 1515, il franchit les Alpes et, après la prise de Turin, vainc les mercenaires suisses du duc de Milan à la bataille de Marignan (13-14 septembre 1515). Ce succès militaire procure au nouveau roi, adoubé chevalier sur le champ de bataille par le seigneur de Bayard, une immense popularité et une flatteuse réputation de bravoure. Les ennemis de la veille doivent alors négocier avec le roi de France : le pape Léon X signe le concordat de Bologne (réglant pour presque trois siècles les rapports entre l’Église et la monarchie française, 12 décembre 1516) ; les Suisses signent une paix perpétuelle — qui permet à la France de lever dorénavant des troupes de mercenaires — et Charles Ier d’Espagne (futur Charles Quint) reconnaît à la France le Milanais contre le maintien de ses droits sur le royaume de Naples (traité de Noyon, 13 août 1516).

Mais en 1519, l’élection de Charles Quint à la couronne impériale briguée par François Ier marque la rupture entre les deux souverains et entraîne la reprise des guerres en Italie. Afin de limiter la puissance de son ennemi, François Ier invite Henri VIII d’Angleterre au camp du Drap d’or pour y obtenir son appui, sans succès (juin 1520). Après la première défaite française à La Bicoque où le chevalier Bayard trouve la mort (29 avril 1522) et la trahison du connétable de Bourbon qui rallie les troupes impériales (septembre 1523), l’armée de François Ier est anéantie le 24 février 1525 à la bataille de Pavie. Prisonnier de Charles Quint, le roi de France doit signer le traité de Madrid (14 janvier 1526) qui impose à la France la renonciation à l’Italie, à la Flandre, à l’Artois, la cession de la Bourgogne et le mariage de François Ier avec Éléonore de Habsbourg, sœur de l’empereur.

Cependant, dès sa libération, François Ier s’affranchit de ses promesses et relance la guerre. En mai 1526, il contracte à Cognac une alliance avec le pape Clément VII, Venise et Henri VIII d’Angleterre, alliance à laquelle Charles Quint répond par l’invasion et le sac de Rome (6 mai 1527-février 1528). Les États européens se liguent contre l’empereur, affaiblissant sa position diplomatique, ce qui permet aux Français de réclamer le retour de la Bourgogne. Le 3 août 1529, la paix des Dames est conclue à Cambrai après une guerre aux succès indécis ; elle rend la Bourgogne à la France en échange de 2 millions d’écus d’or. L’année suivante, François Ier épouse cependant la sœur de Charles Quint, Éléonore de Habsbourg.

2.3   Les dernières guerres d’Italie

Les conflits suivants (1536-1538, 1542-1544, 1552-1559), s’ils ont toujours l’Italie pour enjeu, se déroulent hors de la péninsule — à l’exception d’une campagne menée par le duc de Guise dans le royaume de Naples en 1556. Désormais, plutôt que d’affronter directement Charles Quint, François Ier opte pour un jeu d’alliances avec les ennemis de ce dernier ; c’est ainsi qu’il soutient les princes luthériens (1531) puis l’Empire ottoman (1535), non sans scandaliser la chrétienté romaine.

En 1536, Charles Quint entre de nouveau en guerre contre la France, mais doit lui accorder la majeure partie du Piémont lors de la trêve de Nice (1538). La guerre reprend en 1542 et, après la victoire française de Cérisoles (13 juillet 1544), s’achève avec la signature du traité de Crépy (18 septembre 1544), renouvelant les termes du traité de Cambrai. En définitive, l’opposition entre les deux couronnes se termine en 1556, lorsque l’empereur échoue dans la reconquête des trois évêchés de Toul, Metz et Verdun, occupés par les Français depuis 1552. Le 3 avril 1559, le traité du Cateau-Cambrésis met un point final officiel au « mirage italien «.

3   L’ÉMERGENCE D’UNE NOUVELLE EUROPE

Les guerres d’Italie montrent à la fois des archaïsmes (sur le plan tactique, la persistance de l’idéal de chevalerie incarné jusqu’à leur mort par Gaston de Foix ou le chevalier Bayard) et des modernités considérables : le conflit entre la France et le Saint Empire doit marquer toute la période moderne ; la question bourguignonne traduit une conception proprement nationale du territoire français ; la fragilité des États italiens apparaît, après le triomphant Quattrocento, dans toute son évidence. Élément introductif de la Renaissance française, les guerres d’Italie sont d’une importance décisive pour l’histoire politique et culturelle de la France.

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