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Italie préromaine

Publié le 31/01/2013

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1   PRÉSENTATION

Italie préromaine, nom donné à la péninsule italique avant la conquête romaine dans l’Antiquité.

2   UNE MOSAÏQUE DE PEUPLES
2.1   Populations italiques

La péninsule italique antique — différente de la notion géopolitique actuelle — se caractérise principalement par la présence de populations indo-européennes qui s’y fixent à partir du IIe millénaire av. J.-C., en particulier entre l’âge du fer et le début de la romanisation. Il n’est pas aisé d’établir une liste exhaustive de ces populations, la dénomination de certaines d’entre elles restant ambiguë, tandis que le lieu d’établissement d’autres demeure incertain ; ne sont mentionnées ici que les peuples italiques les plus importants.

Au nord-est de la péninsule sont installés les Vénètes ; dans l’actuel Latium, entre les monts Apennins et la côte, les Latins, les Volsques et les Èques ; à l’est des Apennins jusqu’aux actuelles régions de l’Ombrie et des Marches, les Sabins, les Ombriens, les Marses, les Péligniens, les Marrucins et les Picentins. Plus au sud, en partie dans les Apennins, entre les Abruzzes et la Campanie actuels, sont implantés les Samnites, population constituée de diverses entités tribales. En Campanie, à l’intérieur des terres sont établis les Osques ; dans les Pouilles actuelles, les Lapyges, dont la dénomination change selon l’emplacement où ils se trouvent ; dans les régions aujourd’hui constituées par la Basilicate et la Calabre, les Lucaniens et les Bruttiens.

2.2   Populations non italiques

À ces populations s’ajoutent deux peuples non indo-européens : les Ligures installés au nord-ouest, entre les fleuves Arno et Reno, dans une région plus vaste que l’actuelle Ligurie ; et les Étrusques qui, migrant de l’Étrurie (Toscane et Haut Latium d’aujourd’hui) colonisent des zones aussi éloignées l’une de l’autre que, par exemple, la plaine padane et la côte de la Campanie. À leur apogée, entre le viie et le ve siècle av. J.-C., les Étrusques constituent l’unique peuple de la péninsule doté d’une organisation avancée. En outre, des Gaulois s’établissent dans le nord (Insubres, Cénomanes, Boïens) et une colonie hellène prospère en Grande Grèce, nom donné par les Grecs à l’Italie du Sud. Ces populations — Ligures, Étrusques, Gaulois et Grecs — ne sont pas considérées comme italiques. Les Romains, qui plus tard les soumettent et les intègrent à leur État, vont les considérer comme étrangères à la formation de l’identité de leur peuple.

Au-delà de la péninsule italique, la Sardaigne connaît le développement de la florissante civilisation nuragique dont les Sardes (un peuple non indo-européen) puis la colonisation phénicienne sont à l’origine. En Sicile, des colonies grecques et phéniciennes viennent s’ajouter aux Élymes, Sicanes (des Ibères) et Sicules (des Asiatiques).

3   CULTURE ET SOCIÉTÉ
3.1   Organisation sociale

Les diverses populations de l’Italie préromaine ne sont pas unifiées mais sont liées dans une structure fédérale par des liens intertribaux, à caractère religieux en particulier. En témoignent de vastes sanctuaires, tel le site de Pietrabbondante situé au cœur du Samnium (ve-ier siècles av. J.-C., province d’Isernia, Molise).

Chez les nombreuses populations de langue osque (Osques, Volsques, Èques, Marses, Péligniens), les communautés organisées en petites cités-États sont chapeautées par deux magistrats, les meddices : le meddix tuticus ou summus et le meddix minor (une sorte de « vice meddix «) dont la relation hiérarchique serait à rapprocher, selon certains chercheurs, de celle qui liait le dictator romain à son magister equitum (maître de la cavalerie). Chez les Ombriens, la magistrature porte le nom de maru.

3.2   Religions et croyances

Les peuples de l’Italie préromaine ont un panthéon, commun à d’autres populations indo-européennes de la Méditerranée, dont la figure suprême est le dieu Uranio (présentant de fortes similitudes avec Jupiter, le dieu du Ciel et de la Terre des Romains). Très influencés par les rites étrusques et grecs qu’ils ont adaptés à leurs traditions, ils vénèrent des divinités liées pour la plupart à l’agriculture et à l’élevage, leurs principales activités économiques. La migration annuelle des troupeaux (ver sacrum, « printemps sacré «) est guidée par un animal totémique : le taureau, légendaire « animal-guide « des Samnites ; le pic, oiseau sacré de Mars, l’une des divinités les plus adorées ; et peut-être le veau — vitello en italien d’où Vitalía, devenue par la suite Italia. Correspondant à un ancien rituel selon lequel des jeunes gens partent à la recherche de nouvelles terres, le « printemps sacré « est le reflet d’une situation socio-économique fondée sur le nomadisme, qui met en évidence des problèmes de surpopulation du territoire.

3.3   Langues

Les langues italiques sont toutes des langues indo-européennes. Les plus importantes sont le latin, l’ombrien (diffusé dans la région du cours supérieur du Tibre) et l’osque (répandu dans le Samnium), qui est à l’origine de nombreux dialectes sabelliens parlés par les Samnites, les Frentans, les Campaniens, les Lucaniens, les Apuliens, les Bruttiens, les Péligniens, les Vestins, les Marrucins, les Marses et les Èques.

4   RELATIONS AVEC ROME
4.1   De la résistance…

En continuel conflit avec la cité expansionniste de Rome, les peuples italiques sont spoliés de leur souveraineté politique et territoriale à mesure que s’étend la romanisation de la péninsule. Les peuples vaincus sont contraints de faire « alliance « avec Rome, leur cité devenant un municipe romain (municipium), souvent transformé ensuite en colonie romaine ou latine. Les « infidèles « ou « révoltés « voient leurs terres confisquées et intégrées à l’ager publicus (le domaine public romain). Après les luttes entre Rome et d’autres cités latines — notamment illustrées par les légendaires victoires des généraux romains Cincinnatus et Coriolan, respectivement sur les Èques et les Volsques, au ve siècle av. J.-C. —, les phases cruciales de l’affrontement entre Romains et peuples italiques sont incarnées par les guerres samnites (343-290 av. J.-C.) et par la deuxième guerre punique (218-201 av J.-C.), au cours de laquelle certains peuples italiques voient dans une alliance avec le Carthaginois Hannibal le moyen de s’affranchir du joug de Rome.

4.2   … à l’intégration

Le conflit entre les peuples italiques et Rome culmine dans la guerre sociale (91-88 av. J.-C.). Elle éclate après le refus de Rome d’octroyer la citoyenneté romaine aux peuples italiques conquis. En réaction, certains peuples rebelles proclament leur indépendance et se mettent à battre monnaie. Rome finit par céder, non sans avoir au préalable réprimé la révolte dans le sang. Les mesures législatives obtenues par les peuples italiques rebelles (loi Julia, loi Pompeia et loi Plautia Papiria) les intègrent pleinement et définitivement à l’espace étatique romain. Il en résulte une uniformisation culturelle qui s’étend à partir de la capitale romaine et, a contrario, une influence non négligeable sur la culture romaine des traditions et de la riche production artistique de ces populations.

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