Japon. Torii au temple de Miyajima.

Hiroshima n'est pas loin, qui un matin d'août 1945 explosa. Toute forme de vie fut anéantie dans une chaleur de 2 000°C ; la bombe A venait d'être lâchée.

A 20 kilomètres de là est un site — inoubliable lui aussi, mais à l'inverse —, un asile de paix et de beauté, l'un des plus beaux du Japon. C'est Miyajima, une île pure, une île sacrée qui repousse la mort (il n'y a pas de cimetière sur son petit territoire). Elle attire principalement par son sanctuaire "flottant". Les constructions du temple sur pilotis sont isolées à marée haute. Et les piliers roses du portique — le "torii" qui préside à l'entrée — se reflètent sur la mer intérieure qui sépare la grande île de Honshû de celle de Shikoku. Ils ont été construits en 1875 dans un bois de camphrier, juste dans l'axe du Grand Sanctuaire au fond de la petite baie.

A la nuit tombée, le torii du temple shintoïste d'Itsukushima s'illumine Le dernier bac est parti, la sérénité règne... le Japon industriel semble loin ; le clapotis des vagues trouble juste le silence.