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Jeunesse ouvrière chrétienne [JOC]

Publié le 05/04/2013

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1   PRÉSENTATION

Jeunesse ouvrière chrétienne [JOC], mouvement d'action catholique, fondé en 1925 en Belgique par l'abbé Cardijn, puis en 1927 en France par l'abbé Guérin et Georges Quiclet.

2   RECHRISTIANISER LES OUVRIERS

Partant de la constatation que les jeunes chrétiens perdent la foi, en entrant à l'usine, et que les ouvriers chrétiens sont isolés voire mis à l'écart par leurs collègues, l'abbé Cardijn, fils d'ouvrier lui-même, entend créer un mouvement qui permette de remédier à la coupure entre l'Église et le monde du travail. De plus, aux yeux des ouvriers, l'Église est perçue le plus souvent comme étant du côté du patronat. Il s'agit dès lors, selon lui, d'en finir avec le paternalisme, jusqu'alors pratiqué par l'épiscopat, pour mettre sur pied une nouvelle forme d'apostolat spécifique au milieu ouvrier.

« Entre eux, par eux, pour eux «, tel est la devise de la Jeunesse ouvrière chrétienne (JOC), qui voit le jour en Belgique en 1925. La JOC s'inscrit ainsi dans le mouvement de l'Action catholique qui se développe à l'époque et entend favoriser la rechristianisation des masses, en tenant compte de la spécificité de chaque milieu. La JOC se répand rapidement dans de nombreux pays. En France, l'abbé Guérin et Georges Quiclet fondent en 1927 une JOC française, bientôt complétée par la Jeunesse ouvrière chrétienne féminine (JOCF). La JOC connaît un certain succès en particulier dans la banlieue parisienne. Ainsi lors d'un rassemblement pour son dixième anniversaire, elle parvient à regrouper 100 000 membres.

3   UN ENGAGEMENT À GAUCHE

Fondée sur une conception de la formation par l'action, résumée par son slogan « voir, juger, agir «, la JOC est amenée à prendre des positions proches de celle du mouvement ouvrier — elle soutient notamment le Front populaire — qui se heurtent à l'incompréhension d'une partie de l'épiscopat et aux milieux catholiques conservateurs. Se démarquant assez vite du régime de Vichy, ce qui lui vaut des attaques de la part de Charles Maurras, la JOC voit son influence se développer au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, et apparaît dès lors comme l'aile gauche du mouvement démocrate-chrétien. Cependant, confrontée au problème de l'autonomie par rapport à l'épiscopat, qui tente de reprendre en main l'Action catholique, et soucieuse de rester au plus proche des préoccupations ouvrières, elle se voit marginalisée au sein des organisations catholiques tandis que son influence décline. Nombre de ses membres en effet rallient les partis politiques et plus encore les syndicats, telles la Confédération française des travailleurs chrétiens (CFTC) puis la Confédération française démocratique du travail (CFDT). Leurs idées ont ainsi contribué à alimenter ce que l'on a appelé la « deuxième gauche «, marquée par l'anticolonialisme, l'autogestion, le fédéralisme et la défense des minorités. Aujourd'hui, la JOC compte en France environ 20 000 membres.

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