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Kabila, Joseph

Publié le 06/04/2013

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1   PRÉSENTATION

Kabila, Joseph (1971- ), président de la République démocratique du Congo (RDC) depuis janvier 2001.

Joseph Kabila n’a pas encore 30 ans lorsqu’il est amené à succéder à son père, Laurent-Désiré Kabila, assassiné en janvier 2001. Le jeune président de la RDC est propulsé à la tête de l’un des plus grands pays d’Afrique sans véritablement disposer d’une base politique. Mais, à la surprise de tous, il parvient à s’imposer face aux rébellions provinciales et à la mise en coupe réglée des richesses du pays par une demi-douzaine de pays étrangers et une poignée de compagnies privées et d’aventuriers.

2   NAISSANCE DANS LE MAQUIS ET EXIL

Né à Hewa Bora, Joseph Kabila voit le jour dans un maquis du Sud-Kivu (dans l’est du pays), dirigé par son père Laurent-Désiré Kabila, ancien leader des jeunesses lumumbistes. Obligé de fuir en 1972 à la suite d’une offensive des forces gouvernementales du président Mobutu, c’est en Tanzanie, au Burundi et en Ouganda qu’il fait ses études. Esprit aiguisé et secret, il est initié aux jeux équivoques de la politique dans cette Afrique des Grands Lacs où l’allié du jour n’est ni celui de la veille, ni celui du lendemain. D’origine lunda par son père et, dit-on, tutsi par sa mère, le jeune exilé ne parle pas lingala — la langue véhiculaire de la classe politique congolaise pratiquée à Kinshasa, la capitale du pays —, mais le swahili, l’anglais et le français.

3   FORMATION MILITAIRE

Joseph Kabila apparaît au grand jour en 1996 aux côtés du chef d’état-major rwandais James Kabarehe, chef militaire de la rébellion organisée par son père pour chasser le président Mobutu du pouvoir. Après la chute de Kisangani, en mars 1997, il part en Chine suivre une brève formation militaire ; il évite ainsi de se trouver mêlé à la brouille entre le Rwanda et l’Ouganda, qui commencent déjà à se disputer la région. Laurent-Désiré Kabila, qui a accédé au pouvoir au mois de mai et entend désormais s’opposer aux appétits de ses anciens alliés rwandais et ougandais, le rappelle d’urgence pour le placer à la tête des forces armées congolaises.

4   LA PRÉSIDENCE À 29 ANS

En janvier 2001, Joseph Kabila accède d’une façon inattendue au pouvoir après l’assassinat de son père, victime d’un complot. Cette nomination, présentée comme une solution de compromis entre les différentes forces au pouvoir, fait rapidement émerger sur la scène politique un jeune dirigeant nationaliste de 29 ans, expert dans l’art de nouer des alliances. Le jeune président entreprend rapidement des visites diplomatiques dans les capitales occidentales pour obtenir des forces étrangères ennemies ou alliées (Ouganda, Rwanda, Namibie, Zimbabwe, Angola) qu’elles quittent le pays. La tournée de ce jeune chef d’État, aux costumes parisiens bien ajustés, tranche avec l’image laissée par son père. Après la signature d’accords de paix avec le Rwanda et l’Ouganda, il contribue à mettre fin à une guerre ayant entraîné la mort de plus de trois millions de Congolais en acceptant de partager le pouvoir avec quatre vice-présidents issus notamment de la rébellion, dans le cadre d’institutions transitoires (accord de Pretoria du 17 décembre 2002).

Joseph Kabila hérite d’un pays exsangue. Les forces étrangères parties, son adversaire reste le Rwanda, l’allié de la veille, qui met en avant ses soucis de sécurité pour intervenir au Kivu à son gré en appuyant les rébellions locales. Il continue d’être confronté aux exactions de milices dans l’est du pays, et doit en outre faire face à une opposition croissante concernant sa gestion du pays. Le jeune président peut cependant mettre à son actif la mise en œuvre de réformes budgétaires et monétaires soutenues par le Fonds monétaire international (FMI) et, surtout, les avancées du pays sur la voie de la réunification et de la démocratisation, avec l’aide essentielle de la communauté internationale.

5   LE PREMIER PRÉSIDENT CONGOLAIS ÉLU DÉMOCRATIQUEMENT

La transition démocratique aboutit à l’adoption d’une nouvelle Constitution instaurant un régime semi-présidentiel et approuvée par référendum en décembre 2005, puis à la tenue, en juillet et octobre 2006, d’élections générales multipartites. Celles-ci permettent à Joseph Kabila d’asseoir sa légitimité présidentielle. S’il se présente en tant que candidat indépendant, il bénéficie de l’appui d’une trentaine de partis réunis au sein de l’Alliance pour la majorité présidentielle (APM). Il arrive en tête du premier tour avec 44,81 p. 100 des voix, devant l’ancien seigneur de guerre et vice-président Jean-Pierre Bemba, leader du Mouvement de libération du Congo (MLC), qui recueille 20,03 p. 100 des suffrages. Alors que Joseph Kabila bénéficie d’une grande popularité dans l’est du pays, son adversaire peut compter sur le soutien des populations de l’ouest (notamment dans son fief de Kinshasa). À l’issue du second tour, qui se déroule le 29 octobre 2006, Joseph Kabila est déclaré vainqueur avec 58,05 p. 100 des suffrages.

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