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Kadhafi, Muammar al-

Publié le 06/04/2013

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1   PRÉSENTATION

Kadhafi, Muammar al- (1942- ), militaire et homme politique libyen, chef de l’État (1969- ).

2   UN FILS DE BÉDOUINS

Né à proximité de la ville de Syrte dans une famille de Bédouins de la tribu des Kadhafa, Muammar Kadhafi reçoit une première éducation coranique. En 1961, il entre à l’académie militaire de Libye, à Benghazi. Fervent admirateur de la politique arabiste du président égyptien Gamal Abdel Nasser, il fonde en 1963 le Groupe des officiers unionistes libres, opposé au régime du roi Idris Ier et à l’influence étrangère en Libye.

3   LE GUIDE DE LA RÉVOLUTION

Jeune capitaine — il n’a alors que 27 ans —, Muammar Kadhafi est à la tête du coup d’État militaire qui renverse la monarchie libyenne le 1er septembre 1969. Il proclame la République arabe libyenne et devient le président du Conseil de commandement de la révolution (CCR). Promu colonel, il initie une révolution culturelle et sociale mêlant islam et État-providence. Des sommes colossales sont investies pour améliorer le réseau routier, les écoles et le logement.

Le 2 mars 1977, la Libye devient Jamahiriya, un terme inventé par le colonel Kadhafi et signifiant en arabe « État des masses «. Ce nouvel État, qui se veut une démocratie populaire directe, est régi par des congrès populaires de base, dont l’action est coordonnée par le Congrès général du peuple (CGP), organe qui remplace le CCR. Le leader libyen y applique sa théorie de la « troisième voie «, entre capitalisme et marxisme, développée dans son Livre vert (publié entre 1976 et 1979). En 1979, il abandonne ses fonctions de secrétaire général du CGP, mais le « guide de la révolution « demeure toutefois le chef incontesté de la Libye.

4   LE CHANTRE DU PANARABISME

Le colonel Kadhafi mène une politique marquée par son attachement à l’islam, son soutien au panarabisme et aux causes révolutionnaires. Après avoir fermé les bases militaires britanniques et américaines et nationalisé les entreprises pétrolières étrangères, il utilise les revenus de la manne pétrolière pour soutenir l’Organisation de libération de la Palestine (OLP) ainsi que d’autres mouvements indépendantistes ou révolutionnaires (irlandais, musulmans séparatistes de Thaïlande et des Philippines, basques, etc.).

Sa défense de la cause de l’unification arabe se manifeste dans plusieurs tentatives d’union de la Libye avec d’autres pays arabes. Toutefois, il ne parviendra pas à concrétiser son projet de fonder une fédération arabe de l’Égypte jusqu’au Maroc.

5   UN FINANCIER DU TERRORISME INTERNATIONAL

Au milieu des années 1980, le colonel Kadhafi est considéré en Occident comme le principal financier du terrorisme international. En 1986, alors que la Libye est accusée d’avoir participé à des actions terroristes contre des ressortissants américains, le président des États-Unis, Ronald Reagan, fait bombarder les villes de Benghazi et de Tripoli ; le colonel Kadhafi est blessé au cours de ce raid et l’une de ses filles est tuée. L’implication de la Libye dans deux attentats perpétrés contre des avions civils en 1988-1989 lui valent des sanctions internationales sévères à partir de 1992.

Au début des années 1990, le colonel Kadhafi adopte une politique plus conciliante. C’est ainsi qu’il reste neutre pendant la crise qui mène à la guerre du Golfe (1990). À l’intérieur, le leader libyen doit faire face à une opposition croissante : alors qu’en octobre 1993 il a mis en échec un coup d’État organisé par 2 000 membres de l’armée, il est victime d’une tentative d’assassinat en août 1995. Il est également confronté à un mécontentement populaire grandissant, lié aux sanctions internationales.

6   VERS UNE RÉHABILITATION ?

Déçu par les pays arabes, indifférents au sort de la Libye, le colonel Kadhafi se tourne vers l’Afrique, « milieu naturel « de la Libye. La campagne qu’il mène contre l’isolement de son pays reçoit notamment l’appui, en octobre 1997, du président sud-africain Nelson Mandela. Le leader libyen retrouve une certaine légitimité sur la scène africaine, où il s’emploie à jouer le médiateur et initie le projet d’une Union africaine — celle-ci succèdera à l’Organisation de l’unité africaine (OUA) en 2002.

La mise au ban internationale de la Libye s’assouplit à partir de 1999 alors que le gouvernement de Tripoli reconnaît sa responsabilité dans les attentats de 1988-1989. Après avoir accepté d’indemniser les familles des victimes des attentats, la Libye obtient en septembre 2003 la levée des sanctions de l’ONU. Cet assouplissement diplomatique, qui s’explique par des considérations économiques, doit aussi être relié au contexte international : après les attentats du 11 septembre 2001 perpétrés contre les États-Unis par le réseau terroriste islamiste Al Qaida, le dirigeant libyen, qui a toujours combattu l’intégrisme musulman, n’apparaît plus comme l’ennemi principal aux yeux des pays occidentaux.

Le « nouveau Kadhafi « procède à une volte-face spectaculaire en décembre 2003 en annonçant qu’il accepte le démantèlement, sous contrôle international, de son programme d’armes de destruction massive. Son retour sur la scène internationale est couronné par sa visite officielle au siège de l’Union européenne, à Bruxelles, en avril 2004, la première en dehors du continent africain et du Moyen-Orient depuis 1989.

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