Kalmar, union de

Kalmar, union de, alliance scandinave, conclue en 1397 entre les royaumes de Danemark (qui contrôle l’Islande), de Norvège et de Suède (qui domine la Finlande).

Signée le 20 juillet 1397 à Kalmar (en Suède), l’union de Kalmar lie, en principe, les trois États scandinaves sous l’égide de la Couronne danoise, tout en préservant les institutions (en particulier les Conseils des nobles) et la législation de chacun d’eux. Elle résulte de la combinaison de trois facteurs : • un hasard dynastique ; la reine danoise Marguerite I^re, s’étant vu attribuer chacune des trois couronnes entre 1388 et 1389, cherche à unifier ses États ; • la crainte partagée par les trois royaumes devant les progrès des principautés germaniques et des ordres teutoniques (raison du choix de l’élection de Marguerite par les Suédois) ; • la vacuité juridique de l’alliance ; l’Union, en principe nominale, laisse aux aristocraties nationales toute latitude pour exprimer leurs divergences.

De fait, l’union de Kalmar ne survit guère à Marguerite, décédée en 1412 : elle est mise à mal dès les années 1430 avec la déposition d’Éric de Poméranie (successeur de Marguerite I^re) en 1439, puis plus encore en 1448 avec l’élection de Charles VIII Knutsson en Suède, en rivalité directe avec le roi Christian I^er. Elle s’effondre de fait lorsque les Suédois élisent Gustave I^er Vasa en 1523, à la suite de l’épisode sanglant de novembre 1520 (connu son le nom de « bain de sang de Stockholm «). Plusieurs conflits entre les deux États se succèdent jusqu’à la fin de la guerre nordique de Sept Ans (1563-1570), dont la paix finale de Stettin reconnaît officiellement la dissolution de l’union de Kalmar (décembre 1570). La Norvège, hésitante pendant toute la période de conflit, demeure pour sa part unie à la Couronne danoise jusqu’en 1814.

L’échec de l’union de Kalmar montre les limites de la solidarité des principautés scandinaves, divisées à la fois par leurs cultures et par les rivalités commerciales en mer Baltique.