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Koizumi, Junichiro

Publié le 10/04/2013

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1 PRÉSENTATION

Koizumi, Junichiro (1942- ), homme politique japonais, Premier ministre du Japon de 2001 à 2006.

2 FORMATION ET CARRIÈRE AU SEIN DU PLD

Né à Yokosuka, Junichiro Koizumi étudie l’économie à l’université privée de Keio (Tokyo), dont il sort diplômé en 1967, puis il poursuit ses études à Londres. Issu d’une famille d’hommes politiques, il s’engage au sein du Parti libéral démocrate (PLD), au pouvoir, et devient en 1970 secrétaire du député Takeo Fukuda. Il entre lui-même à la Chambre des représentants en 1972, où il est réélu à maintes reprises, et il exerce diverses fonctions parlementaires et ministérielles. Nommé secrétaire d’État aux finances en 1979, il occupe plusieurs fois le fauteuil de ministre de la Santé, puis celui de ministre des Postes et Télécommunications.

3 PERCÉE D’UN HOMME POLITIQUE ORIGINAL

Candidat malheureux à la présidence du parti en 1995 et 1998, Junichiro Koizumi émerge sur le devant de la scène politique en avril 2001, à la faveur de la double démission de Yoshiro Mori du poste de Premier ministre et de la présidence du PLD. Dans un pays en proie à une grave crise économique et politique, le PLD, qui domine la vie politique nationale depuis le début des années 1950, apparaît comme sclérosé par son fonctionnement clanique et incapable de redresser l’économie.

Fort de sa personnalité atypique et de son slogan « Changer le PLD. Changer le Japon «, par lequel il entend exprimer sa volonté de rénover le parti et de mettre en œuvre une politique économique de réformes structurelles, Junichiro Koizumi parvient à séduire les adhérents de la base du PLD. Porté à la tête du parti par une victoire aussi surprenante qu’écrasante, il est élu Premier ministre par le Parlement le 26 avril 2001.

4 PREMIER MINISTRE
4.1 Une volonté de réformes en politique intérieure

Junichiro Koizumi peine cependant à réaliser les réformes promises. Freiné par la résistance que lui opposent la vieille garde du PLD et l’administration, le Premier ministre ne parvient ni à transformer en profondeur son parti, ni à lancer des réformes radicales. Dès le mois de février 2002, il est contraint de limoger la ministre des Affaires étrangères, Makiko Tanaka ; très populaire dans l’opinion en raison de son ardeur à la réforme et de son franc-parler, la fille de l’ancien Premier ministre Kakuei Tanaka est victime des intrigues menées au sein du PLD. Ce limogeage, auquel succèdent plusieurs scandales politico-financiers, entraîne une chute de la cote de popularité de Junichiro Koizumi dans les sondages d’opinion — de 80 p. 100 au lendemain de son élection à un peu moins de 50 p. 100 dès l’année suivante ; parallèlement, les différents scrutins électoraux partiels qui se tiennent en 2002 et 2003 voient la montée des candidats indépendants face au système des partis.

Partisan d’une politique néolibérale, Junichiro Koizumi propose un programme de réformes structurelles (axé sur la déréglementation et les privatisations) afin de redresser les finances de l’État, très lourdement endetté. Cette politique se heurte à la nécessité d’injecter des fonds publics pour relancer l’économie, dans un contexte de stagnation (voire de récession) économique et de déflation qui se traduit par une persistance du chômage et l’effritement de la protection sociale.

4.2 Une politique extérieure active mais controversée

Sur le plan des relations internationales, Junichiro Koizumi mène une politique active, mais sujette à controverse tant sur le front diplomatique qu’au sein de l’opinion publique japonaise. Ainsi sa visite en août 2001 au sanctuaire de Yasukuni, lieu de mémoire dédié aux soldats morts pour la patrie — où sont honorés aussi des criminels de guerre — suscite-t-elle de vives polémiques au Japon et entraîne les protestations de la Chine et de la Corée du Sud, victimes de l’impérialisme japonais et des atrocités commises par l’armée impériale durant la Seconde Guerre mondiale. Dans un contexte marqué par l’essor d’un courant révisionniste, cette visite fait craindre une renaissance du nationalisme nippon. Elle est toutefois suivie au mois d’octobre d’une visite en Chine et en Corée du Sud, durant laquelle Junichiro Koizumi exprime publiquement ses excuses pour les agressions commises par le Japon au cours de la guerre et pour la brutalité de son occupation. Au mois de septembre 2002, il est le premier chef de gouvernement japonais à se rendre à Pyongyang dans le but de parvenir à une normalisation des relations entre le Japon et la Corée du Nord.

Dans la lutte antiterroriste menée par les États-Unis au lendemain des attentats du 11 septembre 2001, Junichiro Koizumi affiche une position fermement pro-américaine. Au lancement de la campagne d’Afghanistan, le soutien du Japon se manifeste notamment par l’envoi de trois unités de marine dans l’océan Indien — un geste inédit depuis 1945 qui fait par ailleurs surgir la question du réarmement et de la remilitarisation du pays. Le Japon, qui organise à Tokyo les conférences sur la reconstruction de l’Afghanistan, se distingue ensuite par la très large aide financière qu’il fournit à ce pays. Lors de la crise irakienne (automne 2002 – printemps 2003), le Premier ministre japonais, après plusieurs semaines d’attentisme, s’aligne finalement sur la résolution de Georges W. Bush à la veille de l’intervention américaine en Irak. Cette position est justifiée par la volonté de préserver l’alliance militaire américano-japonaise, dans un climat de tensions croissantes avec la Corée du Nord après l’annonce de la reprise du programme nucléaire nord-coréen. Elle va cependant à l’encontre d’une grande partie de l’opinion publique japonaise, traditionnellement pacifiste et opposée à la guerre préventive en Irak. Soucieux de renforcer la position du Japon sur la scène internationale eu égard à sa puissance économique, Junichiro Koizumi fait adopter par le Parlement des lois spéciales autorisant l’envoi de soldats japonais en Irak pour des missions humanitaires, logistiques et médicales — aux termes de la Constitution de 1946, le Japon ne peut pas participer à des opérations de sécurité collective.

4.3 Une reconduction attendue

En septembre 2003, Junichiro Koizumi est facilement réélu à la présidence du PLD ; quoique peu apprécié des caciques du parti, il représente l’assurance de leur maintien au pouvoir. Bénéficiant de l’amorce d’une reprise économique ainsi que d’une cote de popularité qui demeure élevée en dépit d’une politique controversée, le Premier ministre annonce la tenue d’élections législatives anticipées au mois de novembre, avec l’objectif d’obtenir la majorité absolue du PLD à la Diète et de mener à bien ses réformes (en particulier la privatisation des services postaux et des régies d’autoroutes). Mais il sort au contraire affaibli par un scrutin qui marque le recul du PLD — et la progression de l’opposition conduite par le Parti démocrate du japon (PDJ). Victorieuse, la coalition gouvernementale menée par le PLD conserve toutefois les rênes du pouvoir (avec 275 sièges sur 480), tandis que Junichiro Koizumi est reconduit au poste de Premier ministre.

En août 2005, alors que les sénateurs, dont certains affiliés au PLD, ont mis en échec son projet de privatisation de la Poste, il joue sa carrière politique en dissolvant la Chambre des représentants et en convoquant des élections législatives anticipées. Il mène une campagne éclair, mais dynamique et habilement mise en scène et orchestrée, en refusant l’investiture du PLD aux élus hostiles à son projet de réforme. Il sort plébiscité de l’élection du 11 septembre 2005 — le PLD obtient 296 députés sur 480, soit la majorité absolue — alors que la participation atteint un niveau record (67,5 p. 100), témoignant de l’intérêt porté par l’électorat à ce scrutin. Ce succès marque la victoire de Junichiro Koizumi sur la vieille garde du PLD, ainsi que celle du courant réformateur sur la ligne traditionnelle du compromis social.

Au terme de son second mandat à la tête du PLD, il décide d’abandonner toutes ses fonctions publiques. Son « héritier «, Shinzo Abe, est élu président du parti en septembre 2006, et lui succède par conséquent au poste de Premier ministre.

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