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Kronstadt, révolte de

Publié le 19/02/2013

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1   PRÉSENTATION

Kronstadt, révolte de, révolte des marins, ouvriers et paysans russes de Kronstadt contre le « communisme de guerre « (février-mars 1921).

2   AUX ORIGINES DE LA RÉVOLTE, LA MISÈRE

Après la victoire de l’Armée rouge sur les forces contre-révolutionnaires de l’Armée blanche, l’Union Soviétique, ruinée, souffre d’une grave crise économique. La « dictature alimentaire « du « communisme de guerre « a aggravé une misère devenue endémique depuis la Grande Guerre. Le spectre de la famine hante la petite et moyenne paysannerie. L’instabilité sociale est grande.

Fin 1920 début 1921, plusieurs révoltes des « armées vertes « paysannes (dont celle menée par Antonov en novembre 1920) en témoignent. Les paysans craignent le retour des anciens propriétaires, protestent contre les réquisitions et la rareté du grain. Pour autant, ils ne menacent pas le régime car, s’ils dénoncent les privilèges des hommes au pouvoir, leurs colères sont éparses, non coordonnées.

3   UNE RÉVOLTE POLITISÉE

Le 28 février 1921 en revanche, les révoltés de Kronstadt tentent d’offrir une alternative politique à la crise. Les marins rebelles se réunissent sur le cuirassé Petropavlosk et élaborent une plate-forme pétitionnaire exigeant : la réélection des soviets, la liberté politique, la libération des prisonniers politiques, la suppression des barrages routiers et des « brigades alimentaires «, l’abrogation de l’obligation d’intégrer les détachements de combat, la liberté d’exploitation agricole et la fin des contraintes pesant sur le petit commerce et sur l’artisanat.

Le 2 mars, un Comité révolutionnaire est élu. Son programme traduit une aspiration réformatrice impliquant de repenser la révolution sans envisager la collectivisation ni accepter plus longtemps la « Terreur rouge « qui sévit depuis mars 1918.

4   L’ÉCRASEMENT DE LA RÉVOLTE

Si les révoltés se déclarent contre la « commissarocratie « et ses privilèges, leurs revendications ne sont pas à proprement parler anti-révolutionnaires. Mais en exigeant le passage à une troisième phase de la révolution, elles posent un sérieux problème : la structure sociale et économique du pays reposant essentiellement sur une paysannerie désespérée et exaspérée, le pouvoir (échaudé par d’autres révoltes paysannes concomitantes) craint que la fronde s’étende dans des proportions incontrôlables.

Lénine brandit alors l’accusation d’action contre-révolutionnaire et, le 7 mars, l’armée de Tokhatchevski est lancée à la reconquête de Kronstadt. S’ensuivent dix jours de combats sanglants et une féroce répression de la Tcheka.

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