Devoir de Philosophie

Kufuor, John

Publié le 06/04/2013

Extrait du document

1   PRÉSENTATION

Kufuor, John (1938- ), président du Ghana, élu en 2000.

Très au fait de la politique ghanéenne depuis la première décennie de l’indépendance (1957), John Kufuor a occupé des postes clés dans les régimes civils que les militaires ont été obligés de concéder à une population qui a toujours eu foi dans la démocratie à l’anglaise et l’indépendance de la presse. Il a vécu la fin du « socialisme africain « et du panafricanisme militant et assisté à la succession des coups d’État militaires à répétition qui ont fait du Ghana un symbole d’instabilité.

2   LE « GÉANT DÉBONNAIRE «

Né à Damang, dans une famille ashanti aisée, John Agyekum Kufuor est diplômé en droit de l’université d’Oxford (Angleterre). De retour au Ghana dans les années 1960, il s’installe d’abord comme avocat. Son pays est alors le phare de l’Afrique indépendante sous la direction de Kwame Nkrumah. Ce dernier est chassé du pouvoir en 1966 par le putsch du général Ankra, qui interdit les partis politiques et tourne le pays vers le libéralisme. En 1969, la contestation généralisée et les grèves résultant de l’échec de sa politique obligent le général Ankra à favoriser le retour au multipartisme et à faire voter une nouvelle Constitution. John Kufuor est alors appelé au poste de vice-ministre des Affaires étrangères par le nouveau Premier ministre Kofi Busia, afin de conduire les négociations visant à obtenir une aide financière et un moratoire de la dette.

La haute silhouette du John Kufuor — dont la taille imposante et l’abord affable lui valent le surnom de « géant débonnaire « auprès de ses partisans — devient bientôt familière aux diplomates et aux bailleurs de fonds. Ce poste privilégié lui donne aussi l’occasion de participer aux tentatives de médiation menées par le Ghana lors de la guerre du Biafra (1967-1969). La corruption qui avait emporté les régimes précédents continue cependant de miner le pays, bien que John Kufuor se révèle lui-même irréprochable. En 1972, après le coup d’État du lieutenant Acheampong, qui renverse le régime civil et interdit de nouveau les partis, il se met en retrait de la vie politique.

En 1979, la prise de pouvoir par le capitaine d’aviation Jerry Rawlings, marquée par l’exécution de trois généraux anciens chefs d’État, est suivie par un retour au pluralisme et, pour John Kufuor, par une reprise de sa carrière politique. La même année, il est élu député du Parti du front populaire tandis que le pays se dote d’un président civil avec l’élection du diplomate Hilla Limann. Toutefois, alors que la situation économique demeure catastrophique, Jerry Rwalings reprend le pouvoir dès le 31 décembre 1981. Nommé l’année suivante ministre de l’Aménagement du territoire dans le Conseil provisoire de défense nationale, John Kufuor démissionne après avoir accusé l’armée de tyranniser les paysans.

 

3   L’HOMME DE LA STABILITÉ POLITIQUE ET ÉCONOMIQUE

Le multipartisme rétabli en 1992, John Kufuor cofonde le Nouveau parti patriotique (NPP) et se présente à l’élection présidentielle de 1996 face à Jerry Rawlings, qui l’emporte. Il sort victorieux du scrutin présidentiel de décembre 2000 au second tour contre le candidat de Jerry Rawlings, John Atta Mills, à l’issue d’une campagne électorale âpre et contestée.

Durant ses quatre années de présidence, la situation économique se stabilise, l’inflation diminue de 40,5 p. 100 à 12,5 p. 100, et le cedi, la monnaie nationale, se maintient. En mai 2002, il met en place une Commission nationale de réconciliation pour faire la lumière sur les atteintes aux droits de l’homme depuis l’indépendance. Il mène une politique diplomatique active en tant que médiateur pour la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) ; ses efforts pour ramener la paix en Sierra Leone (janvier) et au Liberia (août) sont fructueux mais sa médiation en Côte-d’Ivoire n’aboutit pas.

Le 10 décembre 2004, il est réélu au premier tour avec 53,4 p. 100 des suffrages (contre 43,7 p. 100 pour son principal adversaire John Atta Mills), une victoire qui lui permet d’effacer les contestations ayant terni sa première élection.

Microsoft ® Encarta ® 2009. © 1993-2008 Microsoft Corporation. Tous droits réservés.

Liens utiles