Kulturkampf
Publié le 12/02/2013
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Kulturkampf (mot allemand signifiant « pour la civilisation «), terme désignant un conflit qui opposa l'Église catholique romaine et l'Empire allemand entre 1871 et 1883. En décembre 1869, le concile Vatican I réaffirma le dogme de l'infaillibilité pontificale de manière à renforcer son pouvoir. Le Chancelier allemand, le Prince Otto von Bismarck, considéra que la soumission croissante des catholiques allemands à Rome, combinée au pouvoir politique du parti du centre (composé de groupes catholiques), menaçait l'autorité de l'Empire. En 1872, Bismarck introduisit une loi supprimant l'ordre de la Société de Jésus, et tous les jésuites furent expulsés d'Allemagne. Promulguées avec l'aide de Falk (1873-1875), les lois de mai, qui soumettaient le clergé catholique allemand à l'autorité de l'État, rencontrèrent une vive résistance, et ne firent que renforcer le parti du centre. Ces mesures visèrent essentiellement l'enseignement catholique et l'indépendance du clergé, dont l'État devait contrôler les nominations et assurer la première formation.
Pendant les deux années qui suivirent, malgré une opposition acharnée de certains catholiques allemands, le mariage civil fut rendu obligatoire ; les ordres religieux (excepté les ordres de charité) furent dissous ; d'autres lois réprimant le pouvoir du clergé catholique furent votées. Des centaines de prêtres furent emprisonnés et la moitié des évêques catholiques d'Allemagne furent destitués, nombre d'entre eux étant obligés de fuir à l'étranger. Après la mort du pape Pie IX et l'avènement de Léon XIII en 1878, les négociations reprirent entre le Vatican et l'Empire allemand. Le progrès du socialisme décida Bismarck, conformément au désir de l'empereur Guillaume II, à changer de politique et à se rapprocher du Vatican. Certaines des lois répressives furent progressivement abandonnées avant qu'un compromis ne soit trouvé en 1883. Les seules lois répressives qui restèrent en vigueur furent celles qui interdisaient les jésuites et rendaient obligatoire le mariage civil. Le parti du centre s'était constitué et fortifié dans toute l'Allemagne à l'époque du Kulturkampf et apparaîtra rapidement comme la représentation politique des catholiques allemands, soit un tiers de la population de l'Empire. Bénéficiant des sympathies de Guillaume II, le parti du centre devenait vers 1900 un parti du gouvernement, mais dans toute l'Allemagne.