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La notion clé : l'autonomie

Publié le 14/08/2014

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La notion clé : l'autonomie

 

Comme le faisait déjà remarquer Platon, l'anarchie ou le chaos politique sont les conditions les plus favorables à l'établissement d'une tyrannie. Il faut donc que les citoyens obéissent aux lois pour n'avoir pas à obéir au tyran. Mais à quoi obéit-on en obéissant aux lois ? Les lois ne sont-elles pas précisément l'expression de la volonté d'un tyran, ou des intérêts d'un groupe d'hommes, d'une classe sociale par exemple ? Si tel était le cas, les citoyens, en se soumettant aux lois, auraient déjà perdu leur liberté, puisqu'ils s'en remettraient à la volonté ou aux inté­rêts de quelqu'un d'autre, individu ou groupe social. Le peuple n'est donc libre en obéissant aux lois que si ces lois sont l'expression de la volonté du peuple. Être libre ne suppose pas l'ab­sence de toute loi, mais suppose qu'on ne soit soumis qu'aux lois qu'on s'est données à soi-même : c'est le principe de l'autonomie. Le peuple, en obéissant aux lois qu'il s'est lui-même données, n'obéit en fait qu'à lui-même, il ne fait que confirmer sa propre volonté énoncée dans la proclamation de la loi. •

VOCABULAIRE

 

Être forcé/être obligé Être forcé, c'est céder contre son gré à une force plus grande que la sienne. Être obligé, au contraire, c'est se reconnaître une obli­gation morale envers quelqu'un ou quelque chose (loi, devoir).

Hétéronomie Fait de recevoir la loi d'une autorité extérieure, qu'elle soit morale ou politique (# auto­nomie, cf. p. 70).

Inaliénable Ce à quoi on ne peut pas renoncer pour le confier à autrui.

Liberté politique « Un peuple est libre s'il n'est soumis qu'aux lois qu'il s'est données à lui-même. « (Rousseau)

 

Obéir/être soumis On ne peut obéir qu à ce qui est de l'ordre du langage (loi, ordre, demande). L'obéissance suppose qu'on connaisse la loi et qu'on décide d'y obéir plutôt que de désobéir. Les phéno­mènes naturels n'obéissent pas aux lois de la nature, ils y sont soumis : ils ne les connaissent pas, et ils ne peuvent choisir d'y échapper. •

Les réutilisables

Méthodologie

Le sujet présuppose qu'au départ on soit libre ; qu'il y ait une liberté première, initiale, que l'obéissance nous ferait perdre. Mais la liberté est-elle première, ne doit-elle pas plutôt être conquise ? Ce qui est premier, n'est-ce pas plutôt la tyrannie des instincts, que l'enfant doit apprendre à maîtriser ? N'est-ce pas précisément le rôle de l'obéissance que de rendre possible l'apprentissage de la maîtrise de soi ?

 

Pour clarifier le sujet, il fallait se demander : à qui ou à quoi obéit-on ? Quels sont les motifs (rationnels) ou les mobiles (sensibles) de l'obéissance ? Dans quels domaines cette question peut-elle se poser (la famille, la morale, le droit) ? Quelles sont les conséquences sur la liberté dans ces différents cas ? •

« • Po uvons-nous choisir notre vie ? 1.

On ne choisit pas de vivre.

Si ce que je vis équivaut à ce qui m'arrive, alors par définition c'est ce que je n'ai pas choisi.

Il.

N'est véritablement ma vie que ce que je choisis d'assumer comme mien.

Si ce que je vis équivaut à ce que je fais de ma vie, alors c'est mon choix qui exprime qui je suis .

• La liberté consiste-t-elle à faire toujours ce que nous voulons ? 1.

Ëtre libre, cela semble être faire tout ce que nous voulons ...

Il.

...

mais ce que nous voulons peut nous être, à notre insu, imposé ou suggéré de l'extérieur.

Il l.

La liberté consiste donc à pouvoir déterminer sa volonté par l'exercice de la raison et du jugement.

• La liberté consiste-t - elle en l'absence de toute loi ? 1.

L'absence de lois est l'état de nature, le conflit des libertés sans limites.

(Hobbes) Il .

Les lois viennent mettre des limites aux libertés pour les faire coexister.

(Montesquieu) Ill .

Les lois de la liberté : le règne de lois constitue la liberté politique.

(Rousseau) VOC AB ULAi l=IE ~tre forc é/être obligé Ëtre forcé , c'est céder contre son gré à une force plus grande que la sienne.

Ëtre obligé , au contraire , c'est se reconna ître unè obli ­ gation morale envers quelqu'un ou quelque chose (loi, devoir).

H été ro no mie Fait de recevoir la loi d'une autorité exté rieure, qu'elle soit mora le ou politique (;é auto ­ nom ie, d.

p.

70).

Inaliéna ble Ce à quoi on ne peut pas renoncer pou r le confier à autrui .

Liberté politique «Un peuple est libre s'il n'est soumis qu'aux lois qu'il s'est donnée s à lui-même .

» (Rousseau) Obéir/être soumis On ne peut obéir q u à ce qui est de l'ordre du langage (loi, ordre, demande) .

L'obéissance suppose qu'on conna isse la loi et qu'on décide d'y obéir plutôt que de désobéir.

Les phéno­ mènes naturels n'obéissent pas aux lois de la nature, ils y sont soumis : ils ne les connaissent pas, et ils ne peuvent choisir d'y échapper.

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