Devoir de Philosophie

La place des femmes dans la société

Publié le 17/01/2022

Extrait du document

 

Chronologie : la conquête des droits des femmes :

 

1907 : les femmes peuvent disposer librement de leur salaire

1909 : congé de maternité (8 semaines) institué sans rupture de contrat

1944 : droit de vote et éligibilité sont accordés aux femmes

1965 : l’épouse peut exercer librement une profession et ouvrir un compte en banque sans l’accord de son mari

1970 : l’autorité paternelle devient l’autorité parentale, la mère et le père assurent ensemble la direction morale et matérielle de la famille

1975 : loi Veil autorisant l’interruption volontaire de grossesse, sous certaines conditions

1980 : interdiction de licencier une femme enceinte

1992 : loi sanctionnant les violences conjugales et le harcèlement sexuel

 

Le 8 mars est traditionnellement la journée internationale des femmes et régulièrement, une fois par an donc, l’opinion publique s’étonne des statistiques qui mesurent l’inégalité de fait qui existe entre hommes et femmes, que ce soit dans les sphères publiques des lieux de travail et de pouvoir ou dans la sphère privée du ménage.

 

I. La place des femmes dans le monde du travail

 

Depuis 1965, les femmes peuvent exercer une activité professionnelle sans le consentement de leur époux. Malgré l’évolution des mœurs, très nettes avec la professionnalisation du travail féminin, les inégalités hommes/femmes dans le monde du travail restent criantes.

 

Les inégalités dans le champ professionnel s’expriment d’abord par la différence des salaires entre les hommes et les femmes. En effet, en France, les femmes gagnent environ 25% de moins que les hommes. La reconnaissance du travail féminin qui a été une victoire décisive dans la lutte féministe ne s’est toujours pas accompagnée d’une égalité de traitement. Les femmes occupent souvent des postes dans les professions peu valorisées et sans réelles perspectives de carrière ou dans l’exécution de tâches les moins qualifiées. Le travail à temps partiel constitue 1/3 des emplois féminins. A 98% les travailleurs à domicile sont des femmes, elles regroupent les métiers d’aide aux personnes, aides ménagères, employées de maison, assistantes maternelles.

 

De plus, la légitimité de l’accès à des postes à responsabilités dans la sphère économique n’est pas acquise. La spécificité de la femme est encore peu respectée ou quand elle l’est c’est pour être utilisée comme un argument de discrimination. De ce fait, la maternité et l’arrêt de travail que celle-ci provoque, est souvent un argument avancé par les hommes pour justifier des responsabilités moindres et un moindre salaire accordés aux femmes. Les femmes sont toujours dans la situation de devoir sacrifier soit une partie de leur vie privée, soit une partie de leurs ambitions professionnelles, ce qui en dit long sur la nature du monde du travail.

II. Dans la sphère politique

 

En France, le politique est identifié aux hommes. Le poids du passé est lourd. A la fin de l’Ancien Régime, le pouvoir politique est objet de conquête, ce ne peut qu’être l’affaire des hommes. Au moment de la construction de la citoyenneté universelle, les femmes ne sont pas reconnues comme individus. Il faudra attendre l’ordonnance du 21 avril 1944, pour que les Françaises, jusque là jugées incompétentes, puissent jouir des droits attachés à la qualité de citoyenne. En 1945, les femmes votent pour la première fois.

 

L’évolution des comportements politiques féminins depuis 1944 montre un investissement croissant des femmes dans la vie publique. En effet, alors que les taux d’abstentions des femmes étaient nettement plus élevés que ceux des hommes dans les années 50, ils sont aujourd’hui comparables. Cette augmentation du taux de participation s’est doublée d’une revendication d’un réel partage du pouvoir. Ainsi, en 1975, Françoise Giroud lance l’idée de quotas en faveur des femmes sur les listes municipales. En 1982, un article de la nouvelle loi municipale instituait un quota de 25% des femmes sur les listes de candidats aux municipales dans les villes de plus de 3500 habitants. Mais cet article est invalidé par le Conseil Constitutionnel en novembre de la même année au nom de l’égalité de tous les citoyens devant la loi. C’est en 2000 qu’est promulguée la loi « relative à l’égal accès des femmes et des hommes aux mandats électoraux et fonctions électives «. Pour tous les scrutins de listes, elle impose 50% de candidats de chacun des deux sexes, sous peine de nullité de la liste. Pour les élections à un tour et, depuis 2003, pour les régionales, l’alternance homme/femme est obligatoire. La mise en œuvre de la loi a été un succès aux municipales de 2001 et aux régionales de 2004 : la part des femmes passant dans le 1er cas de 25.7% à 47.5% et dans le deuxième de 27.5% à 47.6%. Cependant, l’effet de la loi a été quasi inexistant aux législatives de 2002, la part des femmes députées passant de 10.9% à 12.3%, les partis ont préféré payer des amendes plutôt que de féminiser leur liste.

 

« J’ai toujours été contre les quotas parce que je les trouvais humiliants pour les femmes. J’avais pensé un peu naïvement pendant des années que l’éducation et l’augmentation du nombre de femmes diplômées suffiraient. Mais non, cela ne suffit pas. Il faut un geste fort. Il faut voir le nombre d’hommes accrochés à leur pouvoir, au cumul des mandats. Sans la loi, on n’y arrivera jamais. «

 

Martine Aubry, Ministre de la Solidarité, de l’Emploi et des Affaires sociales, L’Evénement, 17 février 1999

 

III. Dans la sphère privée

 

Malgré une évolution positive des mœurs, il reste encore certaines zones d’ombres dans la vie des ménages. Ainsi, s’il est de plus en plus admis par les hommes que le travail domestique doit être partagé, celui-ci s’opère suivant une division sexuelle des tâches (le linge étant par exemple encore un « objet « essentiellement féminin). La domination masculine persiste principalement l’espace domestique : ainsi, les femmes assurent encore 80% des tâches domestiques. La conciliation entre l’activité professionnelles et les contraintes familiales pèsent lourdement dans la vie des femmes : elles continuent de cumuler le travail rémunéré et le travail domestique, éducatif et les soins aux ascendants. Cela constitue une entrave supplémentaire à la réalisation des ambitions professionnelles des femmes.

La pilule contraceptive, découverte marquante du 21ème siècle, se diffuse dans les années 60 et permet non seulement le contrôle de la reproduction mais permet aussi à la femme de se réapproprier son corps et de redéfinir son rôle au sein de la société et du couple. La pilule, dissocie la sexualité de la procréation et transforme les relations entre hommes te femmes ainsi que la façon dont sont considérés les enfants.

 

Liens utiles