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la plus éminente médiocrité du Parti

Publié le 29/10/2014

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la plus éminente médiocrité du Parti

Jusqu'en 1922, avant d'être nommé secrétaire général du Parti, Joseph Vissarionovitch Djougachvili (1879­1953), mieux connu sous le nom de Staline, était con­sidéré comme un "second couteau" de la politique russe, un docile exécutant coopté en 1912 pour faire partie du comité central du parti bolchevik.

Il est vrai que l'homme n'avait, excepté sa brutalité à régler la question des nationalités, fait preuve d'aucu­ne compétence particulière. Cependant, à partir de 1922, il prend progressivement en main les rênes du pouvoir qu'il ne quittera plus jusqu'à sa mort. Il évince Trotski dès 1925, mène la répression contre la vieille garde bolchevique et fait disparaître la quasi-totalité des hauts responsables de l'Armée rouge.

Ainsi Trotski, Khirov, Kamenev, Zinoviev et Boukha­rine, tous de grandes figures du pouvoir, sont écartés ou exécutés.

A l'heure de la Seconde Guerre mondiale, son in­compétence provoque presque la catastrophe. Ayant décapité l'Armée rouge de ses meilleurs éléments, Sta­line ne lui laisse pas l'occasion de se défendre, in­terdisant la riposte après l'invasion allemande.

Son habileté politique commence toutefois à se mani­fester à ce moment. Il parvient à profiter du rassem­blement soviétique contre les nazis pour faire figure de "petit père du peuple". Vainqueur de l'Allemagne nazie, Staline réussira un joli coup politique à Yalta, puis transgressera ces mêmes accords en imposant au monde la vision d'un bloc de l'Est dangereux et mono­lithique.

A l'issue de la guerre, personne ne se sent l'envie ni le courage d'affronter l'Ours soviétique pour restaurer la démocratie dans les pays satellites. La guerre froide est entamée et durera jusqu'à sa mort.

 

Staline laisse une URSS dévisagée où l'on dénombre presque autant — si pas plus — de victimes des purges en temps de paix que de victimes de guerre. Des populations entières ont été déplacées, la terreur a fait taire l'ensemble de la nation. Curieux paradoxe, cette même population lui voue, en partie, un culte inégalé et sa mort plongera le pays dans un grand désarroi.

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