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LA PROSE ANGLAISE Au XVIIe SIÈCLE.

Publié le 17/01/2022

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 L'Angleterre vit paraître, avant et pendant ses deux révolutions, d'innombrables ouvrages de polémique, qui allaient du tract de deux pages à l'in-folio : traités de théologie, dissertations juridiques ou politiques, essais, adresses ou réponses, en latin aussi bien qu'en anglais. La plupart de ces ouvrages n'intéressent point l'histoire littéraire. Il n'en est pas de même de ceux d'un MILTON, d'un JEREMY TAYLOR, non plus que d'ouvrages philosophiques comme ceux de HOBBES, ou plus tard de LOCKE. Le besoin de traiter devant le grand public des questions ardues oblige les auteurs à dégager leur style, à le libérer peu à peu des lourdeurs et des ornements élisabéthains. La phrase se dépouille aussi, élimine ses luxuriances et gagne en précision dans les écrits scientifiques : la ROYAL SOCIETY, pourvue d'une charte en 1662, publie à partir de 1665 des Philosophical Transactions. Enfin les essayistes comme SIR THOMAS BROWNE et les écrivains de characters travaillent leur prose dans le même sens. Quant au roman, il ne peut présenter que peu d'oeuvres de premier ordre au cours du XVIIe siècle, mais de nombreuses traductions de romans français contribuent elles aussi à rendre la phrase anglaise plus rapide, plus coulante, à la rapprocher de la conversation. Les oeuvres de BUNYAN, véritables romans populaires, sont écrites en un style simple, accessible et presque quotidien. Mais c'est surtout au THÉATRE COMIQUE DE LA RESTAURATION, à son dialogue spirituel et preste, qu'il faut attribuer à la fin du XVIIe siècle, l'allégement de la prose anglaise, l'assouplissement de la phrase, le progrès du vocabulaire vers plus de netteté et de simplicité.

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