La race corse: la seule qui subsiste des cinquante espèces typiquement françaises et qui étaient toutes adaptées à leur lieu d'origine

L'insularité de la Corse a préservé la race porcine locale, dite race corse, de l'invasion large-white, landrace et des systèmes de production basés sur l'élevage d'animaux hybrides issus de lignées parentales paternelles et maternelles, sélectionnées avec soin par quelques firmes spécialisées. C'est la dernière race locale, typiquement française existant de nos jours. Avant la Seconde Guerre mondiale, la France possédait une cinquantaine de races, chacune adaptée à son aire d'origine, mais toutes caractérisées par des performances médiocres à moyennes, tant sur le plan de la qualité des carcasses que sur celui des performances de reproduction. Les particularités de la reproduction de l'espèce porcine expliquent la disparition rapide des races d'origine au profit des races à grande productivité: une truie peut être saillie à six mois; trois mois trois semaines et trois jours de gestation conduisent à une portée de, 8 à 10 porcelets de 1 kg, eux-mêmes aptes à la reproduction vers l'âge de six mois et ce à un poids de 100 kg. Un individu peut donc engendrer en moins de deux ans près de 80 descendants... Ces caractéristiques expliquent le remplacement rapide des souches locales par les races à hautes performances importées de l'Angleterre et du Danemark. Les races locales primitives comportaient, comme le porc corse, bien des défauts: faible prolificité, vitesses de croissance réduites, qualités de conformation et de viande défectueuses, mais chacune avait cependant son originalité: rusticité ou autre qualité.., caractères à jamais perdus et qu'on serait peut-être un jour heureux de retrouver pour assainir ou revigorer les populations actuelles, qu'une sélection intensive et orientée a cantonné dans certaines caractéristiques bien définies. Il est, hélas, trop tard pour toutes ces races disparues, mais cela est encore possible pour la race corse: porc rustique par excellence, supportant des conditions de vie difficile: hivers rigoureux, chaleurs estivales, nourriture limitée (il vit des détritus et des végétaux trouvés dans le maquis). Un programme de sauvegarde de cette race doit être mis sur pied.